Chapitre 18 - Tu danse Rebekah ?

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Dead of night - Ruelle

Rebekah

   D'après Avery, Alex travaille ici. Je ne sais d'où lui vient cette information, mais je la suivrais jusque dans les flammes de l'enfer. Je me contente simplement de marcher à ses côtés et advienne que pourra.

  C'est la première fois que je mets les pieds dans ce genre de club. J'ai souvent imaginé ce qu'il pouvait se passer ici, à l'ombre des regards. Jamais je n'aurais pu deviner ce que j'ai sous les yeux. Un lieu ou le sexe et la drogue coulent à flot. Les femmes sont toutes pratiquement nues, les hommes ne se cachent pas pour mater ou pour toucher. Ici la pudeur n'existe pas. Le plaisir est le seul à entrer.

  Depuis nos chaises, j'aperçois parfaitement un type vendre ce que je devine être de la drogue. Chaque péché est présent ici, tous à leur paroxysme. Surtout la luxure en fait. Ils vont si loin dans leur retranchements, qu'ils en deviennent incontrôlable. Une bête sortie de sa cage.

   La lumière rouge qui tamise la pièce nous plonge dans un tout autre monde. Je n'ai plus l'impression d'être à Londres, j'ai quitté la terre et je me retrouve dans une dimension parallèle.

  C'est grisant, excitant. Dans les méandres des péchés, je peux être n'importe qui sans aucun complexe.      

  À l'autre bout de la salle, une femme aux cheveux violets, danse parmi une dizaine d'autres entièrement nues. Elle est gracieuse et provocatrice. Elle ondule et joue avec sa poitrine. Subjugué par la tension qui émane d'elle, mon regard ne peut se détourner. Je la reconnais instantanément.

   — Elle est là- bas.

   Avery braque son regard sur Alex. Elle aussi s'est affranchie de ses chaînes, elle est plus libre que jamais. Elle exprime sa féminité et sa sexualité est entièrement assumée. 

   — Et ben dit donc, à la voir tourner autour de sa barre on imagine pas qu'elle écume des cimetières.

   Je donne un coup de coude à ma meilleure amie, lui intimant d'être plus discrète.

   — Bon, on l'a trouvé. On fait quoi maintenant ?
   — On observe, et on cherche un moyen de pression.

  Elle croise ses bras devant elle et me toise du regard.

   — Si tu veux mon avis, ce n'est pas vraiment la loi qui lui fait peur.

  Je ne sais pas à quoi je m'attendais. L'attendre à la sortie et lui demander entre quatre yeux si c'est bel et bien elle qui nous menace ? Lui demander de me remettre un tas d'os ?

  Il nous faut un plan d'attaque, un plan tangible. Si on veut pouvoir la démasquer et mettre fin à ce calvaire, il va falloir mentir et être plus intelligente qu'elle.

  Je l'observe encore un peu et je ne peux m'ôter de l'esprit le fait qu'elle soit nue. Evidemment ! Le voilà, mon moyen de pression. Je pince la peau d'Avery qui retient un gémissement de douleur.

   — Regarde la. Qu'est ce qu'elle porte ?

   Elle tourne son regard vers celle qui nous terrorise depuis des semaines.

   — Euh pas grand chose, en fait elle est à poil. T'as encore oublié de mettre tes lentilles c'est ça ?

   Elle m'observe comme si j'étais folle et je laisse échapper un rire franc. Elle est toujours celle qui rendra la situation plus légère.

   — Mais non, réfléchis. Elle ne porte rien sur le dos, son téléphone est forcément quelque part dans les vestiaires.

   Je vois d'ici la petite ampoule s'allumer dans sa tête. Finalement j'ai peut être un plan.
Mais comment nous rendre dans les vestiaires sans se faire repérer ? Elles sont juste derrière la scène, et j'aperçois un videur bodybuilder devant la porte.

Oraison Funèbre (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant