chapitre 57, Pari : Partie 1, Nuit 0

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>> NUIT 0 <<

En cette heure plus que tardive de la nuit, le sanctuaire secret de Kamakura était plongé dans un silence absolu. Tout semblait paisible. Parmi les personnes vivant en ces lieux, une seule échappait encore au sommeil. En effet, assis à même le sol de la chambre de Kali, les bras croisés posé sur le bord du matelas, son menton tatoué reposant dessus, Sukuna l'observait avec intensité depuis plusieurs minutes, la lueur de lave de son double regard brillant doucement dans l'obscurité de la pièce.

Voilà plusieurs heures que les deux amants terribles avaient passé leur pari improbable. Après que le démon ait laissé la demoiselle dans la cuisine, elle ne l'avait pas rejoint dans le salon, préférant éhontément bavarder avec l'autre baveur l'ayant rejointe. Elle s'en était ensuite allée se coucher, lui adressant un souhait de bonne nuit désinvolte depuis le couloir, lui déplaisant fortement. Le temps avait passé, et la petite sauvage n'était pas revenue le retrouver, faisant monter une certaine contrariété dans l'esprit du japonais millénaire.

Si, pour gagner le pari, la stratégie de la rousse était tout bonnement et simplement de l'éviter, cela ne lui convenait pas du tout !

Laissant échapper un faible soupire, le tatoué scruta le visage assoupi de son hybride qui dormait paisiblement, un peu roulée sur elle-même, un coussin fermement enlacé entre ses bras. Sa respiration était légère et régulière, son corps félin complètement détendu, ses cheveux roux détachés ondulant dans tous les sens sur ses draps parme. Doucement, Sukuna alla dégager une mèche de feu qui avait glissait et qui lui barrait le visage. Cet imperceptible contact fit un peu gigoter la demoiselle, la faisant enfoncer un peu plus son minois dans son oreiller, arrachant un sourire en coin à son observateur.

Elle ressemblait indubitablement à un chaton en cet instant...

A peine eut il eu cette réflexion qu'il vint assener quelques coups d'index au milieu du front de la demoiselle, la faisant gigoter de plus belle, lui arrachant un bougonnement incompréhensible. Après une poignée de secondes durant laquelle le fléau couronné réfléchissait déjà à réitérer son attaque, l'européenne fronça doucement ses sourcils, roulant sur le dos pour s'étirer un peu, finissant enfin par ouvrir ses yeux félins qu'elle braqua vers son visiteur nocturne, visiblement surprise de le découvrir à ses côtés.

« Sukuna ? » murmura-t-elle en se frottant les yeux d'une main, se rasseyant lentement au milieu de ses draps. « Qu'est ce qui se passe ? Il y a un souci ? »

« Visiblement pas. » répliqua le japonais, venant jouer avec une mèche de cheveux de sa vis-à-vis encore un peu assoupie. « Vu comme tu es partie comme une voleuse tout à l'heure, je venais juste vérifier si tu ne trichais pas déjà, crevette... »

« Si je ne... »

Kali fronça les sourcils, creusant dans sa mémoire pour trouver de quoi pouvait bien parler son terrible amant. Elle finit par se souvenir du pari, et de la dernière condition ajoutée par l'homme concernant l'interdiction de se donner du plaisir à soit même. La jeune femme ne put s'empêcher de sourire légèrement, croisant ses bras sous sa poitrine. La pensait il vraiment aussi lubrique que cela, ou se servait il de cette excuse pour venir la réveiller en plein nuit parce qu'elle ne l'avait pas rejoint après leur discussion dans la cuisine, comme le lui avait conseillé Hiroaki ? Mystère...

« Tu exagères, Sukuna.... On a lancé le pari il y a quelques heures seulement ! »

« Moué... » lâcha l'homme, un sourire en coin malicieux étirant ses lèvres. « Te connaissant, plus rien ne m'étonne, crevette ! Enfin, pour le coup, que tu n'ais rien fait m'étonne un peu...»

« Ce qu'il ne faut pas entendre ! » répliqua la rousse, se penchant un peu vers lui. « Tu ne devrais pas me sous estimer autant, Sukuna. Je suis pleine de ressources ! »

et sombrer dans une douce folie.... [Sukuna x oc]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant