Sensitive Love V : Remontée

50. La Grande Nouvelle

ALISON

Le soleil traverse les fenêtres du magasin, y jetant une douce lumière en cette fin d'avril, tandis que je rejoins la mère d'Aaron qui est en train d'inspecter diverses décorations dans les rayons. Son regard se pose sur des assiettes en porcelaine qui entre bien au-dessus de notre budget et qui sont bien trop sophistiquées pour ce que j'attends de notre grand jour.

Aaron m'avait pourtant prévenue que sa mère ne s'arrêterait pas à l'argent et qu'elle proposerait payer tout ce qui est en trop afin que nous puissions avoir un mariage de rêve. Je comprends pourquoi elle est aussi investie ; Aaron étant son unique fils, elle n'aura qu'une seule chance pour vivre ce jour-là, alors elle veut que tout se déroule parfaitement. Je me suis d'ailleurs pliée à plusieurs de ses requêtes parce que, en fin de compte, je me fiche de ce qu'il y aura tant que les personnes qui importent y seront. La vérité, c'est que toutes ces préparations me stressent et me prennent la tête.

Aaron est trop occupé en ce moment avec le football, alors j'ai demandé à sa mère de m'aider – elle n'a pas hésité une seule seconde pour accepter. Elle est la mieux placée pour ça, après tout. Son goût en la matière est indéniable.

— Qu'en est-il de celles-ci ? Je pense qu'elles pourraient parfaitement correspondre à votre thème, suggère-t-elle, les yeux pétillant d'enthousiasme.

Nous n'avons pas de thème, me retiens-je de lui répondre.

— Euh... Oui. Oui, bien sûr.

Je suis vraiment perdue dans tout ce qu'il faut faire. Je savais qu'un mariage nécessitait de la préparation, peu importe la grandeur, mais j'ignorais que c'était aussi prenant. C'était drôle au début de faire tout ça avec Aaron, mais seule, ça devient rapidement ennuyeux. Je n'ai jamais été du genre à aimer tout ça ; c'est davantage du style d'Aria de savoir quoi choisir – j'aurais sûrement dû l'appeler, elle aussi, mais elle semble tout autant prise.

— Tu peux me dire si elles ne sont pas à ton goût, tu sais ? m'assure Madame Davis. J'essaie seulement de t'orienter. Je sais que ça peut facilement devenir écrasant.

J'acquiesce.

— Ça l'était pour vous ? ne puis-je m'empêcher de lui demander.

Elle repose l'assiette en se tournant vers moi.

— C'était impressionnant, c'est vrai. Nous étions tous les deux jeunes, comme Aaron et toi. Nous avions aussi beaucoup de pression sur nos épaules.

Je fronce les sourcils.

— Quel genre de pression ?

— Eh bien, nous..., elle s'arrête, hésitante. Es-tu sûre d'être à l'aise que je te parle de ça ?

Je comprends qu'elle fait référence à Monsieur Davis. Ces derniers mois, je me suis de plus en plus habituée à son évocation. Aaron m'en parle de temps en temps – de lui et de Wesley. Et je dois dire que je prends ces informations bien mieux que ce à quoi je m'attendais. Je pensais ressentir une certaine rancune, mais j'y suis davantage indifférente. Je sais que jamais je ne pourrais plus me tenir en face de Wesley ni de son père, mais Aaron l'a compris lui aussi et ça semble lui convenir.

Je conçois que ce soit dur pour lui de séparer deux aspects de sa vie, mais il semble plutôt bien gérer. Le voir heureux, c'est tout ce qui compte pour moi. Surtout qu'en ce moment, il a besoin de son père plus que n'importe quel autre période.

— Bien sûr, affirmé-je alors. Je veux savoir.

Anna jette un coup d'œil aux alentours avant de m'intimer de la suivre afin que nous nous asseyions. Ça fait des heures que nous passons les rayons de divers magasins, alors je suis reconnaissante de pouvoir enfin me reposer.