𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈

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"𝐒𝐢 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐫 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐜𝐢𝐞𝐧𝐭𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐞 𝐧𝐞 𝐩𝐚𝐬 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐚𝐢𝐦𝐞́, 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐫 𝐫𝐞́𝐞𝐥𝐥𝐞, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐠𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐢𝐧𝐜𝐨𝐧𝐬𝐜𝐢𝐞𝐧𝐭𝐞, 𝐞𝐬𝐭 𝐝'𝐚𝐢𝐦𝐞𝐫"

𝐉𝐀𝐃𝐄 𝐉𝐎𝐇𝐒𝐎𝐍

Nous avons quitté Santa Barbara vers sept heures trente du matin, et après une dizaine d'heures de vol, nous avons fait une halte à Paris. Notre périple aérien s'est conclu à Nice, où nous sommes arrivés vers quatre heures trente. Enfin, après un trajet en voiture interminable, coincée au centre de la banquette arrière, j'ai enduré les assauts inopportuns de mon frère et les coups de coude de mon adversaire. Depuis ma plus tendre enfance, chaque mois d'août voyait notre rituel estival se répéter : nous rejoignions notre maison de vacances avec maman, Noah, Eléonore et Alex.

Maman et Eléonore, amies depuis le collège, nourrissaient le rêve de tomber enceintes en même temps pour que leurs enfants deviennent également les meilleurs amis. Maman eut son premier enfant, Noah, mais sa meilleure amie ne connut pas la même chance. Un an plus tard, elles tombèrent enceintes simultanément et devaient accoucher au même moment. Cependant, Eléonore accoucha prématurément, donnant naissance à Jade Johnson le douze janvier deux mille sept, tandis qu'Alexandre Ricci vit le jour le douze décembre deux mille six. Nous avons ainsi, en quelque sorte, un an d'écart. Alex et moi étions autrefois inséparables, les meilleurs amis du monde. Il m'avait promis que notre amitié durerait toute la vie. Malheureusement, tout changea brutalement. À onze ans, son père décéda dans un accident de voiture, et depuis ce jour, il devint distant et commença à déverser sa haine sur moi, multipliant les remarques acerbes sur mon physique et mon comportement. Les deux meilleurs amis se transformèrent en ennemis jurés.

-Bah alors Jay-Jay, on est bien perchée là-haut ? Pense à redescendre, me dit Alex d'un air moqueur en me tapant sur l'épaule.

Sa remarque m'exaspère encore plus. Je m'arrête un instant pour reprendre mon souffle. Cet escalier est impossible à monter avec une valise qui pèse une tonne.

-Arrête de m'appeler Jay-Jay, je déteste ce surnom, dis-je, agacée.

Il finit par me bousculer pour passer, et un souffle exaspéré m'échappe. Il a toujours le don de me rendre encore plus furieuse quand je suis déjà tendue, et la fatigue n'arrange rien. Après une rude épreuve, j'arrive enfin dans ma précieuse chambre. Je jette ma valise par terre et cours dans la salle de bain pour me démaquiller et faire ma routine de soins. J'attache mes cheveux en queue de cheval basse et, pour mon pyjama, je me contente d'un t-shirt appartenant à mon copain et d'un short effiloché. Sentir son odeur m'apaise tellement. Je me précipite dans mon lit et, en quelques secondes, les bras de Morphée m'attrapent pour m'emporter dans le sommeil.

Dix heures vingt. Une masse s'abat sur mon visage. En sursaut, je reviens à la réalité, émergeant de mes rêves.

-Réveille-toi, Jade, tout le monde t'attend pour le petit-déjeuner.

Je dois cligner des yeux plusieurs fois avant de réaliser qu'il s'agit de Noah, debout comme un piquet devant mon lit. C'est donc lui qui m'a attaquée avec ce coussin.

-Noah, tu sais bien que je ne mange pas le matin ! Je me couvre la tête avec le projectile pour me protéger de la lumière du soleil. Une partie de moi espère pouvoir se rendormir.

-Je sais, mais maman veut absolument que tu viennes prendre le petit-déjeuner avec nous, au moins pour le premier jour de vacances.

Après ces mots, mon frère quitte la chambre, laissant la porte entrouverte pour m'énerver encore plus. Décidément, il est parfois aussi exaspérant que l'autre idiot d'Alex. En me redressant pour m'étirer, un bâillement s'échappe de mes lèvres. J'attrape mon téléphone pour vérifier si mon petit ami m'a envoyé un message. Léo et moi sommes ensemble depuis presque un an. Il fait partie de l'équipe de basket du lycée avec Alex, qui en est le capitaine, tandis que je suis la capitaine de l'équipe d'athlétisme. J'ai des entraînements très stricts, mon rêve étant de devenir athlète professionnelle après mes études. J'ai toutes mes chances pour entrer dans l'école de mes rêves, car même si j'arrêtais le sport, j'ai d'excellentes notes sans vraiment travailler.

Love me if you can-TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant