𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗𝐕𝐈𝐈

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"Les douleurs mentales sont souvent plus douloureuses, que les douleurs physiques."

JADE JOHSON

La voiture s'immobilise devant une grande maison dont l'architecture, malgré l'heure matinale, dégage une aura réconfortante. Les larmes continuent de couler, mêlées à la douleur persistante, tandis que les premières lueurs de l'aube se fraient un chemin à travers les ombres de la nuit.

Lorsque nous sortons du véhicule, les pas d'Alexandre et les miens se synchronisent dans un ballet tacite de fatigue et de précaution. Nous avançons avec une attention accrue, chaque mouvement empreint de la gravité de notre situation.

Nous franchissons le portail, et le jardin se révèle comme une scène de contraste saisissant : une cabane pour enfants, simple mais chaleureuse, trône au centre, entourée de jouets éparpillés sur la pelouse comme des témoins silencieux d'une enfance insouciante. Les couleurs vives des jouets, trempées par la rosée matinale, semblent presque défier la lourdeur de l'instant, ajoutant une touche de mélancolie à cette transition entre le chaos et la promesse de sécurité.

Stanley frappe à la porte, et une femme aux yeux d'un bleu profond et aux cheveux roux flamboyants nous ouvre. Dans la quarantaine, elle porte un jogging gris et un pull noir, et son visage, malgré les légères rides qui commencent à se dessiner et les cernes marquant son beau visage, est empreint d'une douceur bienveillante.

-Ils sont là ? demande le blond vénitien, sa voix empreinte d'une tension palpable.

La femme, sans dire un mot, incline simplement la tête en signe de négation. Dès que ses yeux se posent sur ma blessure, elle prend ma main avec une délicatesse inattendue et m'invite à entrer. Nous franchissons le seuil, et je découvre une maison au décor bohème, où chaque objet semble raconter une histoire.

Anna me conduit dans une salle de bain, son style est chaleureux et apaisant. Elle m'invite à m'asseoir sur le rebord de la baignoire, et je prends place, mes jambes tremblant sous le stress. Ses yeux turquoise rencontrent les miens, cherchant à me rassurer avec une sincérité palpable.

-Comment tu t'appelles ? Moi, c'est Anna.

Je lui réponds, mais mon anxiété se manifeste par le fait que je commence à mordiller ma lèvre inférieure, signe de ma nervosité croissante.

-Sache en tout cas que tu es magnifique. Ne stresse pas, je vais vite te soigner.

Ses paroles empreintes de chaleur et de compassion apportent un certain réconfort. Je lui adresse un sourire timide, et ma jambe se calme légèrement. Anna se dirige vers un grand tiroir sous l'évier et en sort un assortiment d'objets médicaux. Elle enfile une paire de gants en plastique bleus et commence à désinfecter son matériel avec une minutie soignée. Elle attrape une pince et l'avance vers la plaie, tenant dans l'autre main une lampe torche.

Je grimace lorsque la femme aux cheveux auburn tente de retirer la balle de mon épaule. Mal à l'aise, je fais tout pour ne pas laisser échapper un bruit, même si chaque mouvement de la pince me fait ressentir une douleur lancinante. Sentant ma détresse, Anna tente de me distraire.

-Sinon, tu as quel âge ?

-Euh, je vais avoir dix-sept ans.

-Dix-sept ? Mais tu es bien trop jeune pour tout ça, ma puce.

Une larme solitaire perle sur ma joue, trahissant le poids de ma jeunesse face à une situation qui semble bien trop grande pour moi. Je sais que je suis trop jeune pour ces épreuves, et cette reconnaissance douloureuse me touche profondément.

Love me if you can-TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant