𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐕𝐈𝐈

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"Il faut atteindre les profondeurs les plus sombres pour devenir l'étoile qui brille le plus"

𝐉𝐀𝐃𝐄 𝐉𝐎𝐇𝐒𝐎𝐍

Chaque fibre de mon être semble résonner sous l'effet d'une douleur diffuse, tandis que ma tête se mue en un champ de bataille où les tambours d'une fanfare imaginaire se déchaînent dans une cacophonie assourdissante. En dépit de cette souffrance lancinante, mon corps se prélasse sur une surface d'une douceur et d'un confort inattendus. Mes paupières, lourdes et récalcitrantes, clignent laborieusement avant que mes yeux, encore embrumés, ne parviennent à se faire à la clarté environnante.

La pièce qui s'étend devant moi est d'une simplicité déconcertante, mais une familiarité étrange émane de chaque recoin. Je scrute minutieusement chaque élément de cet espace : du tapis de poil d'une blancheur immaculée au lustre d'or éclatant, chaque détail se grave dans ma mémoire. La pièce semble se dévoiler comme un lieu empreint d'un mystère familier, une scène où chaque objet possède une signification cachée.

Finalement, mon regard se pose sur un dispositif installé au plafond, discret mais indéniable dans sa présence. Un éclair de compréhension traverse mon esprit ; il s'agit là d'une caméra, un œil omniscient suspendu au-dessus de moi, enregistrant et observant chaque mouvement, chaque pensée fugace. Cette révélation engendre une inquiétude sourde, une réalisation que, même dans ce cocon de confort apparent, je ne suis pas seul, mais sous le regard vigilant d'un spectateur invisible.

À la vue de cet objet, tout me revient. La pulsation de mon cœur commence à s'accélérer et ma respiration à se saccadée. Une avalanche de questions s'enchaînent dans ma tête. Impossible pour moi de savoir ce qu'il s'est passé. J'essaye de me redresser mais en vient. Mon corps est beaucoup trop faible pour suivre mes ordres. Je n'ai absolument plus aucune notion du temps. Je suis désorientée. Mes yeux se referment comme par automatisme mais je n'arrive pas à trouver les bras de Morphée. Mon esprit est beaucoup trop tourmenté.

En dépit de la fermeture de mes paupières, le cliquetis métallique de la poignée dorée de la grande porte obsidienne se fait entendre, suivi d'un grincement sinistre et plaintif qui trahit les souffrances du bois. Les bruits de pas, accompagnés du roulement furtif de roulettes, avancent vers moi, brouillant mes sens et emplissant l'air d'une tension palpable. La pièce semble vibrer au rythme d'une présence imminente, et des objets en mouvement s'agitent autour de moi, évoquant une scène d'agitation et de mystère.

Mon instinct, guidé par un mélange de peur et de détermination, m'incite à rouvrir les yeux. Devant moi se dresse une femme aux cheveux blonds, visiblement dans la quarantaine, vêtue d'un pantalon ample et d'un t-shirt noir, uniformité de couleurs qui accentue l'aura de gravité qui l'entoure. Dans sa main, elle brandit une seringue chargée d'un liquide translucide, prêt à être injecté.

L'instinct de survie reprend le dessus et je me débats frénétiquement, cherchant à fuir cet intrus inconnu. Pourtant, la femme, d'une force insoupçonnée, presse son poids contre le mien, immobilisant mon corps avec une fermeté implacable. L'aiguille de la seringue s'enfonce dans mon bras avec une précision clinique, déclenchant une grimace involontaire sur mon visage alors que le liquide s'infiltre dans mes veines. Dans cette étreinte inéluctable, je me sens pris au piège, réduit à l'état de simple récepteur d'une intervention mystérieuse et inquiétante.

-Ce n'est que des anti-douleurs. s'exclame la femme d'une voix monotone.

Malgré l'élan de courage qui m'a animé, mes membres se dérobent encore à toute volonté, se soumettant à une inertie indomptable. La femme blonde, après m'avoir jeté une longue robe noire en soie sur le rebord du lit, se retire de la pièce avec une élégance froide et calculée.

Love me if you can-TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant