Prologue

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Ghalia-Meen.


« Où est-ce que tu étais ? »

Je n'ai pas le temps de refermer la porte d'entrée qu'une voix s'élève à travers la maison. La reconnaissant, je fronce les sourcils et je me retourne vers ma mère. Qu'est-ce qu'elle fout ici ?

« Dans un établissement fait de briques qui renferme élèves et professeurs. L'école, tu connais ? Tu m'y as inscrite avant de disparaitre il y a trois mois. »

Avec nonchalance, je la dépasse et je me dirige vers la cuisine. Elle me suit.

« Ne fais pas la maligne avec moi Ghalia, soupire-t-elle.

- Tu as posé une question, j'y ai répondu.

- Tu ne peux juste pas te comporter normalement pour une fois ?

- J'y arriverai peut-être si tu agis comme un parent normal. »

Je marque une pause dans ma marche pour vérifier qu'il y a de quoi faire de la nourriture. J'ouvre le frigo et je l'analyse. Il ne manque rien, je vais pouvoir me faire un risotto aux crevettes sans souci. Je prends une carafe d'eau et je la bois au goulot. J'ai à peine le temps d'en boire deux gorgées que ma mère me l'arrache des mains. L'eau m'éclabousse au passage alors je relève la tête vers elle.

« Ça ne se fait pas de boire à la bouteille, s'écrie-t-elle, au bord de l'outrage.

- D'après qui ?, je demande en m'essuyant.

- Les règles de bienséance. Penses-tu que quelqu'un voudrait boire de cette eau encore ? Non, personne ne le fera.

- Ça tombe bien, je ne vis avec personne. »

Je tends ma main dans sa direction tandis qu'un blanc s'installe. Elle me redonne la carafe et me laisse achever le contenu du récipient. Une fois que je finis, je la regarde me toiser avant de finalement la laisser en plan dans la cuisine puisqu'elle n'a apparemment rien à me dire.

« Tu vas où ?

- Réviser, je réponds simplement.

- Je suis venue te parler.

- Je t'écoute. »

Rapidement, je fais volte-face et je pose mon regard sur elle. Qu'elle parle et vite, j'ai un exercice de maths à rendre demain. Le collège, c'est beaucoup plus épuisant que je l'imaginais.

« Je pars en voyage avec Salazar, dit-elle.

- D'accord.

- On part pour un peu plus de cinq mois.

- C'est bien pour vous.

- C'est tout ce que tu as à dire ? »

Je la scrute un moment. Elle veut que je lui souhaite un bon voyage ou... ? C'est de plus en plus difficile de deviner les sentiments humains dernièrement. Mais bon, avec elle, je ne sais pas à quoi m'attendre : elle prévoit de s'en aller près d'une demi année avec son nouveau petit-ami et laisser sa fille seule. Encore. Je trouve qu'elle n'a aucune jugeote. Toutefois, elle sait comment j'apprécie son bon sens, je ne trouve donc pas nécessaire de le lui rappeler.

« Montrer un peu d'intérêt te tuerait ?, souffle-t-elle.

- Si tu n'as rien d'autre à me dire, retourne chez ton petit-ami et laisse-moi réviser.

- Je pars pour cinq mois. », insiste-t-elle.

Où est-ce qu'elle veut en venir ? Ce n'est pas nouveau de ne pas la voir pendant aussi longtemps.

L'Ombre du Lilas Blanc, Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant