Ghalia-Meen.
« Je prends le risque de te contrarier en te le disant, mais bon. Tu dormiras toute seule ce soir encore. Quelques problèmes à régler avec mes parents. xoxo»
Je lis le message qu'Olivia m'a envoyé avec une petite sensation de vide. Moi qui espérais qu'elle me raconte les histoires de son podcast préféré pour m'endormir. Je souffle et lui envoie un : « Okay » en guise de réponse.
Le téléphone maintenant posé sur mon bureau, je me concentre sur le travail que j'ai à faire. Pour avoir fixé pendant deux longues minutes la base de ma maquette, je me dis qu'il y a un problème à régler.
Je me lève, décidant d'examiner avec plus d'attention mon travail. Un petit coup d'œil à gauche, puis un autre à droite. Je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui ne va pas exactement. Le visuel de la maquette est réussi au premier abord : le plexiglas, le bois et la mousse sont bien découpés, mais j'ai l'impression qu'il manque quelque chose.
Mais qu'est-ce que c'est ?
Je passe ma main dans mes cheveux pour les attacher en une queue de cheval tout en réfléchissant. En réalité, je n'ai pas besoin de me presser pour faire ce travail, mais je préfère prendre de l'avance. Mes yeux se posent sur mes ongles abimés à cause de l'activité faite : je n'ai aucun ongle de la même taille qu'un autre. Je devrais peut-être y remédier.
Abandonnant mon projet, je me mets à fouiller dans mon armoire mais je me rappelle bien vite que je ne dispose pas du matériel adéquat. C'est bien ma veine de ne pas faire plus attention à mon physique. Après avoir balayé la pièce des yeux, mon regard tombe sur une palette de limes à ongles posée sur le bureau d'Olivia.
M'en voudra-t-elle si j'en utilise une ? Je devrais lui envoyer un message pour le lui demander. Même si je doute qu'elle me le refuse.
Toc. Toc. Toc.
Les coups assénés à la porte de la chambre m'interpellent. Je vérifie l'heure qu'il fait en regardant l'horloge murale en haut de la porte. Il est 22h47. Vu l'heure, j'aurais tendance à penser que c'est Olivia, mais elle a toujours ses clés avec elle.
Tout d'un coup, les affaires meurtrières des podcasts de ma coloc me reviennent en tête. Néanmoins, je me dis qu'il serait bête pour un tueur en série d'annoncer sa présence avant de tuer sa victime. Je m'approche donc de la porte d'entrée sans appréhender :
« C'est qui ? »
Un court silence s'installe, me faisant penser que finalement, c'est peut-être un de ces psychopathes que la police n'a pas réussi à attraper. Serai-je en train de vivre mes derniers instants ? Je n'espérais pas rejoindre ma mère aussi tôt.
« C'est moi. Ji-Min. »
Je reconnais le nom et la voix, c'est bien Ji-Min. Je déverrouille la porte et je tombe sur un garçon complètement différent de ce à quoi je me suis habituée. Ji-Min est arrêté dans l'encadrure de la porte, comme s'il était malade. Qu'est-ce qu'il fait ici à une heure pareille ?
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
Il ne me répond pas, ce qui me donne le temps de mieux le détailler. La chemise blanc cassé qu'il porte semble dépareillée et son manteau marron est mal porté. Il ressemble à un garçon qui vient de faire la course, même s'il sent extrêmement bon. Du haut de sa taille, il fixe ses magnifiques yeux sur moi et me regarde comme si j'étais un chiot qu'il voulait adopter.
Je remarque que sa coiffure est différente de d'habitude : il a relevé ses cheveux, ce qui dégage son front. Ça lui va plutôt bien.
Me rendant compte qu'il n'a pas le droit d'être là à cette heure, je le tire par son poignet pour le faire entrer dans la chambre avant de fermer la porte à clé.
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L'Ombre du Lilas Blanc, Tome 1.
Romance"Il ne faut pas seulement penser à la chose elle-même mais il faut aussi la voir dans son environnement. Ainsi, le malheur peut se cacher derrière une belle chose." Ji-min est un jeune homme extraverti, joyeux, entouré d'amis loyaux et d'une famille...