Chapitre IV

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Ghalia-Meen.

« 6 dollars 99. »

Je pose mon regard sur l'homme en face de moi tout en lui tendant le livre qu'il a souhaité acheter. Lui me dévisage comme si j'étais un spectacle à moi toute seule. J'ai beau avoir l'habitude d'être scrutée de cette manière, je trouve ça quand même assez dérangeant.

Voyant qu'il ne semble plus avoir l'intention de prendre le livre, je décide de lui parler.

« Vous ne le voulez plus ?

- Oh euh... Si, si ! J'admirai juste votre beauté.

- Alors allez m'admirer ailleurs, vous m'empêcher de faire mon boulot. »

Il me fait les grands yeux, étonné de mon ton abrupt. J'ai souvent du mal à vraiment comprendre les gens de ce monde. Comment ça se fait qu'aucun d'entre eux trouve normal qu'une personne soit franche ?

« Vous allez le prendre ou pas ? Je ne veux pas avoir une crampe.

- Oh euh... Oui... »

Il prend le livre et me tend l'argent que je range dans la caisse après lui avoir dit un "merci" de circonstance. Même après cette discussion, le monsieur reste en face de moi à me fixer. Qu'est-ce qu'il me veut à la fin ?

« Je n'ai pas le droit d'être désagréable avec vous mais je sens que je vais vous dire des mots qui ne vont pas vous plaire si vous ne cessez pas de me regarder de cette manière...

- Ne vous inquiétez pas monsieur, elle a juste des gênes de tueur en série. »

Une fille vient se poster au comptoir du côté du monsieur. Je tourne la tête vers elle alors que l'homme tourne les talons et s'en va, sûrement apeuré par ce qu'il vient d'entendre. Je détaille la fille un instant puis je la reconnais bien assez tôt.

« Salut Ghalia, comment est-ce que tu vas ? »

Elle me fait un sourire d'une hypocrisie sans nom. Je le sais bien assez rapidement car ses yeux ne sourient pas avec elle. Puis, comme à mon habitude, je commence à la détailler. Elle porte un pull en laine jaune qui semble coûter cher, un pantalon marron clair sur des baskets blanches. Elle a toujours le même style qu'il y a deux ans et sent toujours la pomme. Rien n'a réellement changé sur elle à part qu'elle porte maintenant des lunettes pharmaceutiques vielles de plus de 8 mois vu l'état de leurs bordures. Elle ressemble toujours à une fille malsaine et toxique qui se cache derrière cette image de gentille fille innocente. J'ai du mal à croire qu'il y a vraiment des gens qui la pensent pure.

Pour mettre fin à mon analyse, je scrute ses mains afin de voir si elle a l'intention d'acheter quelque chose mais je n'y vois rien. Alors je décide simplement de l'ignorer.

« Tu n'es pas contente de me voir ?, me demande-t-elle sans me lâcher.

- Je me demande comment est-ce que cela pourrait être possible, je questionne en m'asseyant dans ma chaise.

- Ce que tu peux être désagréable quand tu veux..., dit-elle en renforçant son sourire jaune.

- Qu'est-ce que tu veux, Landra ? »

Son sourire s'agrandit. Qu'est-ce qu'elle a ?

« Juste prendre des nouvelles de ma cousine préférée.

- Qu'est-ce que tu veux ?, je répète.

- Des nouvelles j'ai dit. Pourquoi tu ne me crois pas ?

- Parce que tu as tous les symptômes d'une menteuse chronique. »

L'Ombre du Lilas Blanc, Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant