Chapitre XXXVII

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Ghalia-Meen.


J'avais le choix entre participer à ce cours de perfection en montage de maquette ou gagner plus d'argent avec des heures supplémentaires à Yollie's – maintenant que je ne suis plus payée par les Coleman pour garder Caleb, j'en ai bien besoin. Mais, en me rendant compte que ça fait 5 minutes que je regarde le professeur sans saisir un seul mot de ce qu'elle dit, je me dis que j'aurais mieux fait de passer ma journée au restaurant.

« Oh ! Tu m'écoute ? »

La main qu'Olivia pose sur mon avant-bras me sort de mes pensées. Je tourne un regard plein de questions vers elle, lui faisant comprendre que je n'étais pas attentive.

« Tu es bien distraite aujourd'hui, dit-elle. Qu'est-ce que tu as ?

- Rien.

- Qu'est-ce qu'elle a ?, demande-t-elle à Ji-Min qui est assis à ma gauche.

- Comment tu veux que je le saches ?, rigole le garçon.

- Rien, je répète.

- On ne dirait pas. », fait Olivia.

Je roule des yeux sans prêter plus attention à elle et je tente de me concentrer sur ce que Mademoiselle Stevens explique.

« Tu es sûre que ça va ?, demande Ji-Min dans un murmure.

- Parfaitement.

- Tu as l'air... énervé. Et ça dure depuis une semaine maintenant. »

Faisant abstraction du nœud qui apparait dans ma gorge, je tourne la tête vers lui, mais je peine à soutenir ce regard qui fait battre mon cœur. Malgré moi, je détaille encore son visage dans lequel je crois me perdre. Alors, pour rompre tout plaisir que j'ai à le regarder, je lui dis, avant de dévier ma tête de lui :

« Je n'ai pas de raison d'être énervée. Je vais bien. »

Cependant, la brulure qui naît dans mon œsophage a l'air de me crier le contraire. En réalité, je n'avais aucune idée de quel sentiment m'animait jusque hier. Comme notifié par Ji-Min, ça fait une semaine qu'une impression d'oppression habite mon cœur.

Depuis le lendemain de l'apparition de Ji-Min dans notre chambre. À chaque fois que je pose le regard sur lui, ou à chaque fois que je le sens se rapprocher physiquement de moi – chose qui est devenue bien rare depuis –, cette sensation refait surface. N'arrivant pas à l'identifier, j'ai tout simplement cherché sur internet et au final, j'ai su que j'étais effectivement énervée.

Lorsque je me suis réveillée à ces côtés ce samedi matin, je suis certaine d'avoir ressentie une joie que je n'arrivais même pas à expliquer. J'étais contente de voir qu'il n'avait pas fuit et qu'il était toujours là, à mes côtés. Et puis, il m'a paru distant à la seconde où j'ai ouvert la bouche. Lui qui avait toujours été tactile avec moi refusait que je touche son visage. C'était si soudain que je me suis rendue compte que ça devait sembler déplacé de ma part.

Ensuite, il a dit qu'il ne se rappelait de rien. J'aurais pu rire tellement ça résonnait faux. Bien-sûr qu'il se souvenait de ce qu'il c'était passé. Il ne voulait juste pas l'admettre.

À la seconde où il a posé la question, je me suis dis qu'il regrettait la nuit dernière. On n'avait rien fait du tout, on ne s'était même pas embrassé. Pourtant, c'était assez pour qu'il n'en veuille pas plus. Mais bon, qui pourrait lui en vouloir de ne pas montrer plus d'entrain à avoir excité une fille comme moi ? Je lui avais bien dit que lui et moi ça ne fonctionnerait pas de cette manière.

D'un côté, je trouve qu'il a eu raison de se comporter comme s'il ne se souvenait de rien. C'est bien pour ça que je n'ai rien dit, pour lui éviter d'avoir à confronter cette réalité. Mais d'un autre côté, je suis énervée de constater que je ne suis pas aussi bien qu'il l'aurait voulu. J'imagine que les filles avec lesquelles il a déjà couché sont mieux...

L'Ombre du Lilas Blanc, Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant