Chapitre XIV

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Ghalia-Meen.


Avec une nonchalance sans nom, je tire mon unique valise de la dernière marche des escaliers et je la pose par terre. Je regarde à gauche puis à droite et je finis par prendre cette direction. Tout en jetant un coup d'œil au bout de papier que je tiens en main, je trimballe derrière moi ma valise dans un bruit fracassant. J'ai conscience que celle-ci n'est pas bien jeune mais je ne m'attendais pas à ce que ses roues grincent à ce point.

Après quelques pas, je m'arrête en face de la porte sur laquelle il est noté "C-17". Je fourre la feuille dans la poche gauche de mon pantalon et je retire de celle de droite un trousseau de clés. Je cherche la clé qui m'intéresse et je l'enfonce dans la serrure de la porte avant de la tourner deux fois.

En poussant la porte de ma chambre sur le campus universitaire, je suis plutôt satisfaite de la décoration de cette dernière. Mes yeux s'attardent sur les meubles en bois clair qui comblent l'espace ainsi que sur les murs blanc cassé qui font un magnifique contraste avec ce fin tapis beige qui couvre l'entièreté du sol. La pièce est assez grande pour loger deux lits à place unique à ses extrémités, deux placards et deux bureaux très bien aménagés.

En avançant, je remarque – par les draps défaits du lit et le bureau chargé de plusieurs livres de cours – que le côté gauche est occupé, comme la femme avec qui j'ai parlé à l'accueil m'a prévenue. Je me dirige vers l'espace non occupé de la chambre et j'y dépose la seule valise que j'ai. Après mûres réflexions, je décide de commencer dès maintenant à ranger mes affaires afin de ne pas avoir à le faire quand je rentrerai ce soir.

Je déballe mes affaires avec un sentiment de réussite qui n'a aucun sens vu le pathétisme du peu de vêtements que j'étale dans le placard. Pourtant, je préfère emménager dans cette petite pièce aujourd'hui que défaire mes bagages dans mon ancien minuscule appartement. Quoique finalement, les dimensions entre ces deux espaces sont presque pareilles.

Je ne sais pas si le sentiment qui m'anime est celui le plus proche de la joie mais je peux assurer que l'idée de ne plus vivre dans cet appartement miteux, ne serait-ce que pour quelques mois, me plait. J'espère bien obtenir cette bourse ne plus avoir à y retourner.

*

* *

« Bonjour ! Désolée, mais nous ne sommes pas encore ouverts. Merci de repasser dans 30 minutes, me dit une fille qui a tout l'air d'être une indienne.

- Je ne suis pas là pour passer une commande. Je suis là pour l'entretien d'embauche. »

La jeune fille qui me faisait un sourire une seconde plus tôt se met à me détailler du regard. Ses yeux noisette me scrutent de haut en bas puis elle affaisse le coin de ses lèvres en prenant un air plus détendu et plus arrogant.

« Tu es en avance, me dit-elle. Je ne t'attendais pas aussi tôt. Tu n'as rien d'autre à faire ?

- Non.

- Bon, fait-elle après un moment. On va commencer dans ce cas. »

La fille se lève de sa place derrière le comptoir et vient se placer devant moi.

« Je me nomme Pavithri, je suis la fille des propriétaires de Yollie's. Je suis en dernière année de Division informatique, Science des données et Société dans cette école. À toutes mes heures libres, je m'occupe du restaurant, on peut donc dire que je suis le manager adjoint. Il y a, de base, deux serveurs à temps plein et un à temps partiel ici. Mais celui-ci a fini ses études dans cette université, il s'en va donc bientôt... Dans deux jours pour être précise. Tu pourrais être celle qui le remplace si tu passes l'entretien avec succès. Je vais te poser les questions pour remplir ton dossier, dit-elle en plaçant un bout de papier sur le comptoir, un stylo à la main. Quels sont tes prénoms ?

L'Ombre du Lilas Blanc, Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant