Chapitre 3

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           #Roxy

Cela doit faire quatre bonnes heures que nous marchons dans la forêt. Les montagnes ont quitté le paysage depuis un moment déjà. Nous avions déjà fait un arrêt pour manger un peu, une demi-heure après être partis. L'ambiance du groupe était calme. Leslie marchait à mes côtés, nous avions déjà un peu fait connaissance. Mais après un long silence, je sentis qu'elle voulait me poser une question. Je la regardais gentiment et d'un coup :

           -Qui était dans la voiture avec toi ? me demanda-t-elle rapidement comme si cette question lui brûlait les lèvres.

Je regardais devant moi et où je marchais tout en cherchant mes mots. Puis lui répondis après avoir avalé difficilement ma salive car ma gorge commençait à se nouer :

           -Mes parents et mon frère.

           -Mes parents aussi n'ont pas survécu. Elle marqua une pause, son regard rivé au sol, avant de reprendre. Je me demande pourquoi moi je m'en suis sortie et pas eux.

           -Je me pose la même question, lâchais-je dans un souffle.

Cette discussion, nous en avions besoin. Pour vider un peu notre chagrin et notre incompréhension. Après tout, nous vivions la même chose depuis que l'autoroute s'était transformée en champ de bataille.

           -Ma mère croyait à une vie après la mort. Elle croyait en Dieu et au Diable. Mais je ne m'intéressais pas à ça. Aujourd'hui je regrette parce que je pense qu'elle est déçue de moi.

           -Je ne pense pas que tu l'aies déçue en sauvant Cassia hier soir.

           -Maël est bien déçu de son frère.

Je fronçais les sourcils en la regardant. C'est quoi le rapport avec Maël et Ryder ?

           -Quand Maël est arrivé dans la grotte cette nuit, il a tout de suite fait un reproche à son frère. Comment peut-il lui en vouloir alors qu'ils auraient pu y rester tous les deux.

Je gardais le silence, je pensais la même chose qu'elle. Et je n'avais pas de réponse à la question.

           -Putain ! Ça aurait pu être ma mère qui s'en sorte. Moi j'aurais été contente de la revoir je lui aurais sauté dans les bras. Mais lui qui a la chance d'être avec son frère, rien ! s'exclama-t-elle.

           -Calme-toi, dis-je doucement.

           -Je ne peux pas m'empêcher de penser que ... ça aurait pu être-elle.

           -Pour n'importe lequel d'entre nous, ça aurait pu être eux.

           -Ma mère était croyante. Elle disait que Dieu pouvait punir ou réconforter. Mais je ne crois pas en Dieu. Parce que s'il existe et qu'il permet ce que nous vivons, s'il permet le massacre de cette autoroute ...

Des larmes commencèrent à couler sur ses joues et elle eut du mal à terminer sa phrase. Je me rapprochais d'elle et lui frottai le dos avec ma main, elle frissonna à mon contact. Je n'ai jamais été très forte avec le réconfort. Je la sentis se raidir sous ma main alors je l'enlevai, voyant que ce contact la dérangeait. Mais je compatissais, je vivais la même chose et je comprenais.

          -De quel droit ce dieu se permet-il de choisir qui vit et qui meurt ? termina finalement la brune aux yeux bleus.

           -Je ne crois pas en Dieu non plus, lui confiais-je.

Survie avec un peu d'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant