Chapitre 27

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#Roxy

Le lendemain matin, on est remonté sur nos motos et nos quads et on est parti de la cabane la laissant derrière nous comme si nous n'y étions jamais allés. En silence, chacun dans nos pensées, nous reprenions la route direction le hangar.

Pendant le trajet, nous roulions tranquillement. Nous avions continué un long moment par la forêt puis nous avions repris la route en zigzagant entre les débris des bâtiments. Malo demanda en criant assez fort, en direction de Cassia et moi, pour qu'on l'entende :

-          Faudrait qu'on trouve un nom à notre camp. Vous en pensez quoi ?

Je souris à l'idée des pensées légères qui pouvaient traverser le cerveau de Malo en ces temps tourmentés.

-          Annonçons d'abord à Stéphane qu'on a retrouvé Maël sain et sauf, écoutons-le-nous sermonner sur le fait de partir sans prévenir et après on pourra toujours suggérer un nom pour le camp, répondit Cassia.

Elle n'avait pas perdu le nord. L'idée que Stéphane allait nous passer un savon m'était un peu sortie de la tête. Mais en me rappelant de notre discussion avant que nous partions chercher Maël, je me souvenais qu'il ne m'avait pas dit explicitement de ne pas partir aider le soldat. Donc en soi ce n'était pas vraiment comme si on avait dérogé à une règle. Il n'y avait plus de règles de toute façon.

***

Arrivés au hangar, ce sont des visages rassurés et soulagés qui nous accueillirent. Les visages se détendirent, les traits de fatigue étaient creusés et des cernes assombrissaient le regard de certains. Je me rendis compte de la peur qu'ils avaient dû avoir. Des pensées d'abandon qu'ils avaient pu ressentir. Ce sentiment que je ne connaissais que trop bien. Une vague de culpabilité m'inonda. Stéphane qui était en train de clouer des bois entre eux, certainement pour consolider les murs du hangar, lâcha ses outils et accourut vers nous, soulagé lui aussi de nous voir en un seul morceau. Après avoir vérifié si on était tous rentrés sains et saufs, il regarda Ryder les sourcils froncés. Je me plaçai devant lui et souris l'air de rien sachant pertinemment que c'était de ma faute s'ils avaient tous eu une peur bleue au camp. Stéphane me lança un regard rempli de reproches. Nabila soignait Maël et la plaie de Leslie tandis que Stéphane me faisait des reproches à l'abri des regards.

Il me regarda d'abord sans rien dire. Certainement ne sachant pas par où commencer. Puis le regard toujours dur, il me fixa droit dans les yeux et me reprocha d'un ton sévère :

-          Roxy. J'espère que tu es consciente que ce que tu as fait est irresponsable et super dangereux.

-          Je sais.

-          Roxy tu ne peux pas, VOUS ne pouvez pas partir comme ça sur un coup de tête et décider de jouer les héros ! C'est déjà la deuxième fois que vous me faites le coup ! Ҫa fait deux fois que vous vous en sortez par je ne sais quel miracle. Mais c'est fini ! Tu m'entends ?

Je le regardais pour lui signifier que je comprenais. J'avais l'impression de me faire engueuler par mon père. Il dut avoir la même impression parce qu'il me dit plus doucement.

-          Ecoute je ne veux pas qu'il vous arrive quelque chose. A vous six seulement, vous avez le don de donner confiance aux gens. Et ça ne date pas d'hier. Mais aujourd'hui le groupe a compris que le monde avait changé. Il y a dans ce camp des survivants. Et ils ne demandent qu'à apprendre à survivre encore plus longtemps.

J'écoutais avec attention.

-          Ҫa va faire presque un mois qu'on s'est fait attaquer sur l'autoroute. 22 jours. 22 jours, Roxy. Je compte depuis le premier parce que je garde espoir de retrouver ma femme. J'ai déjà perdu mes filles. Je ne peux pas perdre ma femme.

Survie avec un peu d'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant