Chapitre 15

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          #Roxy

Nous nous trouvions autour d'une table où Thomas venait de déplier une carte routière trouvée dans une voiture. Mila, se tenait à côté de Thomas et regardait la carte, sérieuse, une expression dure sur le visage. C'était une femme belle et forte et elle émanait une aura maternelle douce et rassurante qui m'avait déstabilisée tout à l'heure.

          - On a sécurisé le périmètre, tout ce qui est barricadé est sûr, c'est notre camp, commença Thomas me sortant de mes pensées.

          - Comment ça sécurisé ? demandais-je.

          - Et bien ... on est ... à l'abri, hésita-t-il.

Maël et moi échangions un regard furtif avant qu'il lui demande durement :

          - Tu l'as sécurisé de quoi ?

Thomas resta interdit une seconde, ne comprenant pas très bien pourquoi Maël était tendu. Nous n'étions plus en sécurité nulle part.

          - Qu'est-ce que vous savez sur ceux qui nous ont attaqués ?

          - Rien, affirma très rapidement Thomas, avant de compléter. Pas grand-chose je veux dire, il nous est arrivé d'entendre des tirs de snipers dans la ville mais on ne les a jamais vus.

          - Et toi mon fils ? Vous savez quelque chose sur eux ?

          - Non, rien.

          - On est passé dans un village. Il était complètement désert. On a juste trouvé un enfant mort dans le placard de sa chambre, compléta Ryder, sans émotion particulière.

Mila dut se retenir à la table pour ne pas tomber sous le choc de la révélation glaçante de son fils. La mâchoire de Thomas se décrocha, effaré par cette nouvelle. Ryder l'avait énoncé sans filtre après tout pourquoi prendre des pincettes, dans un moment pareil mieux valait aller droit au but que de tourner autour du pot. La réalité était dure à accepter, mais se bercer d'illusions n'était pas une solution. Ryder avait été droit au but et j'étais contente de ne pas avoir eu à le faire. Je n'aurais pas eu assez de force pour le dire. Les deux frères étaient aussi concentrés et sérieux l'un que l'autre.

          - Le plus bizarre était que tout le village était intact, pas une brique cassée, pas une brique par terre. Juste les câbles électriques, ils avaient été sectionnés, expliquai-je.

           - Les câbles sectionnés, mais le village intact ? Putain, mais qui fait ça ? chuchota Thomas déconcerté.

Un silence de réflexion s'installa, tout le monde été perdu dans ses pensées. Comment pouvions-nous nous protéger d'un ennemi dont nous ne connaissions rien ? Nous savions juste qu'il était armé et qu'il voulait nous voir morts. Il détruisait les villes, les autoroutes, anéantissait la population mais gardait ce village en bonne état et sans habitant. Les questions que j'avais me brûlaient les tripes. Que c'était-il passé dans ce village et pour le garçon ? Comment l'ennemi avait procédé pour faire disparaître tout un village ? Est-ce que toutes les villes de France étaient rayées de la carte ? Ou est-ce que cela se passait-il seulement ici ? Qui était au courant de ce qui se passait en ce moment ? Est-ce que nous pouvions espérer de l'aide ? Ou est-ce que nous étions seuls ? Toutes ces questions me retournaient l'estomac, parce que nous n'avions aucune certitude de rien. Nous étions peut-être une centaine maintenant. Mais pour combien de temps. S'ils avaient déjà entendu des snipers cela voulait dire que notre ennemi était dans la ville et tirait sur le dernier survivant qui restait. Je ne voyais que cette explication. Nous n'étions pas en sécurité ici.

Survie avec un peu d'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant