Chapitre 29

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# Leslie

Cela faisait presque ... Je ne savais pas depuis combien de temps nous marchions. Je savais juste que ça faisait longtemps, et que j'avais mal aux jambes. Même Thomas était fatigué, il ne parlait plus. Malo n'avait pas défroncé les sourcils depuis que nous nous étions mis en marche. Il réfléchissait. Beaucoup. Vraiment beaucoup. J'imaginais de la fumée sortir de sa tête comme celle d'une cocotte-minute, ou d'une bouilloire, ou d'un train à vapeur. Maël aussi était ... Bah lui comme à son habitude, distant, rapide, visage de marbre et regard dur. La nuit commençait à tomber mais Maël ne voulait pas s'arrêter. Sous prétexte que c'était trop dangereux. J'étais d'accord avec lui, mais j'étais fatiguée et surtout je n'étais pas la seule. Thomas aussi voulait au moins faire une pause. Pour une fois qu'il sert à quelque chose, c'est-à-dire, être de mon côté pour convaincre Maël.

Au bout d'une longue et mouvementée discussion, Maël avait cédé. Nous avions fait un petit feu, pour nous réchauffer, les fesses sur la fine couche de neige.

-          Ce n'était pas les tarés, réfléchit Malo à voix haute.

-          Non, ils ne nous auraient pas laissés partir, affirma Maël.

-          Sauf pour savoir où on va et donc où est notre camp, dis-je.

Maël secoua la tête négativement :

-          Il n'y avait personne. On est resté longtemps, on a fait plusieurs tours dans la ville et on a croisé aucun tir, aucune voiture planquée.

-          Et ce n'est pas faute d'avoir cherché, continuai-je.

Je fus surprise de voir Thomas tomber dans les bras de Morphée aussi rapidement.

-          Tu crois que ça pourrait être les gars de l'hôpital ? Demanda Malo à Maël.

Je grimaçais à cette idée. Camp de malheur. Je m'étais promis que si jamais je devais y repasser, je ferais brûler le camp en entier, en faisant bien attention que tous les pervers soient dedans. Mais Maël secoua de nouveau la tête :

-          Eux, c'est sûr ils nous auraient tués et attendus à la sortie.

-          Ils ne sont pas assez intelligents pour penser nous suivre, complétai-je.

-          Alors c'est qui ? Je suis sûr que le feu ne s'est pas déclaré tout seul.

Une pensée idiote certainement, mais flippante me traversa l'esprit. Nous n'étions pas seuls. Il y avait encore d'autres survivants dans cette ville. Après les pervers, les tarés, voilà les pyromanes.

-          C'était peut-être pour eux les tirs de ce matin, émis-je comme hypothèse.

-          En tout cas ils n'étaient pas pour nous. Ce qui voudrait dire que les tarés étaient occupés avec d'autres survivants, justifia Malo.

-          Avec les pervers ? proposai-je.

-          Peut-être, continua le breton aux cheveux châtain.

Maël était plongé dans une profonde réflexion tout en taillant un bout de bois dans je ne sais quel but.

***

C'était la nuit la plus froide que je n'avais jamais passée de ma vie. Nous nous étions réveillés il faisait encore bien nuit et nous avions repris notre chemin. Le jour était levé depuis peu quand nous aperçûmes les hauts murs de Brocéliande. Je trouvais que ce nom allait très bien à notre camp.

Survie avec un peu d'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant