Chapitre 26

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         # Leslie

Trois coups de feu. Roxy ! Je voulus me lever mais Malo me retint et Ryder me fit signe de me taire et de ne pas bouger. Je me baissais doucement tout en gardant les yeux rivés là où j'avais vu Roxy avant qu'elle disparaisse pour s'approcher des corps qui venaient de tomber. Le cœur battant, mes dents et mes poings se serraient. Je devais aller voir si elle allait bien, si elle avait besoin d'aide, si elle était blessée. J'étais paniquée. Malo dût s'en rendre compte puisqu'il chuchota à Ryder :

         - Faudrait peut-être que quelqu'un aille voir si elle va bien.

         - C'est trop dangereux, répondit ce dernier.

         - T'es juste lâche. Moi j'y vais, dis-je avant de me redresser avec précaution pour ne pas me faire remarquer par les tarés.

Ils se mirent tous les deux, avec Cassia à chuchoter fort un « NON » étouffé. Du bruit s'approcha de nous. Des feuilles qui se froissaient. Je tournais la tête et vis Roxy en train de ramper vers nous. Je m'accroupis de nouveau et avant même qu'elle soit arrivée à notre hauteur, commençai l'engueuler :

         - Non mais ça ne va pas de nous faire peur comme ça ! T'es pas bien !

         - J'ai failli faire une crise cardiaque en entendant de nouveau des coups de feu ! continua Cassia, une larme à l'œil.

         - Désolée, dit simplement Roxy.

         - Désolée ?

         - Oh c'est bon ! On ne va pas y passer la journée ! s'énerva Ryder.

          # Roxy

J'avais merdé. Leslie me le faisait bien comprendre. J'aurais dû prévenir que je m'éloignais. Malo me demanda ce que j'avais vu, mais je leur épargnai tous les détails et expliquai seulement :

          - J'ai vu ce que vous avez vu. Le barbu c'est celui dont je vous ai parlé et il leur a dit qu'ils les accueillaient.

         - Mais il leur a posé des questions ?

         - Oui sur ce qu'ils faisaient avant et s'ils voulaient vivre. Pour les autres ... ils étaient blessés, ils les ont éliminés, c'est ça son mode de fonctionnement. Il a eu les infos et après il se débarrasse de ceux qui l'encombrent.

          - Comme les blessés, pensa Cassia à voix haute.

Il y eut un silence où ils semblaient tous plongés dans leurs pensées. Malo le brisa :

          - J'ai comme l'impression qu'on n'entrera pas aussi facilement que la dernière fois.

Je me concentrais sur ce que nous avions et ce qu'ils avaient. Pour eux la liste était longue. Des armes, des munitions, des produits toxiques, une armée dont nous ne connaissions pas les effectifs, des gilets pare-balles, des boucliers ... enfin tout le matériel d'une base militaire et des véhicules de l'armée. De notre côté c'était beaucoup plus rapide. Nous étions cinq, nous avions une arme chacun avec un nombre limité de balles, pas grand-chose pour nous protéger et aucun accès pour aller délivrer Maël. La situation me paraissait tellement improbable. Il n'y avait même pas un mois, j'étais en vacances à la montagne avec mes parents et mon frère. Et là je me retrouvais à réfléchir devant une base militaire, dont j'ignorais alors l'existence, à essayer de trouver un moyen pour aider un gars qui m'a sauvé la vie et que je connais à peine, en réalité. Je soufflais en m'asseyant contre la butte de terre où nous nous cachions. Je fermais les yeux et recommençais la liste. J'avais forcément oublié quelque chose. Il y avait forcément une solution. Instinctivement, je touchai le collier autour de mon cou. Il y avait toujours une solution.

Survie avec un peu d'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant