Chapitre 20

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          #Roxy

Le soleil se couchait doucement lorsque nous nous garâmes devant un immeuble. Le ciel était orangé, rouge, les derniers rayons du soleil essayaient de percer les épais nuages de poussière. J'étais épuisée, mon corps était fatigué, je ne savais même pas comment je tenais encore debout. Cassia m'aida à sortir de la voiture. Mon corps me faisait honte, comment c'était possible d'être aussi abimé ? Je lui en voulais d'être aussi faible. Non, je m'en voulais de ne pas être forte. Je ne pleurais plus depuis que j'avais retrouvé mes amis dans la voiture. Je n'avais plus de larmes, ou peut-être que j'étais trop fatiguée pour pleurer encore.

Nous grimpions les étages de l'immeuble défenestré. Arrivé au quatrième étage, Maël ouvrit une porte. Etant derrière avec Cassia, je ne voyais pas tout de suite le groupe de survivants. Mais j'entendis la voix inquiète de Stéphane :

          - Alors ? Vous l'avez trouvé ? Vous n'avez rien ?

          - A ton avis, répondit froidement Maël, en dégageant le passage me laissant apparaître.

Quand Stéphane m'aperçut, il souffla de soulagement en s'approchant de moi.

          - Je suis tellement content que tu sois de retour.

Il allait ajouter quelque chose mais finalement ne dit rien, comme si c'était une bêtise. Son regard me parcourut puis s'arrêta sur la veste de Cassia, mal fermée. Une vague de tristesse passa dans ses yeux, mais il se reprit rapidement. Il me regarda de nouveau dans les yeux, il ne savait pas quoi dire, il semblait gêné. Nabila s'approcha à son tour et me prit dans ses bras. Je grimaçais sans rien dire, son étreinte me faisait un peu mal. Elle dut s'en rendre compte car elle se détacha de moi rapidement et s'excusa. Puis elle me demanda de lui montrer mes blessures afin qu'elle puisse les soigner avec ce qu'elle avait.

                                               ***

On passa la nuit dans l'immeuble. Je m'étais rendue compte que nous avions perdu beaucoup de monde. Désormais le groupe était un mélange du nôtre et de celui de Thomas. Après que Nabila m'ait soigné avec les moyens du bord, c'est-à-dire pas grand-chose, j'avais observé le groupe que nous formions. Ils semblaient perdus, nous l'étions. Ils avaient faim et soif, nous n'avions presque rien, pour ne pas dire rien tout simplement. Ils étaient tristes, en deuil, combien de personnes étaient mortes ? Ils étaient fatigués et épuisés, eux aussi.

Et maintenant, qu'est-ce que nous allions faire ? Y avait-il une solution à notre situation ?

Ces tarés à la base militaire avaient du matériel, des plans, des véhicules, des ressources. Assez pour tout leur groupe. D'après eux, ce qu'il se passe ici, se passe aussi dans les autres villes. Nous devions arrêter de nous faire prendre par surprise. De nous faire avoir par d'autres groupes. De passer pour les victimes. Je sentais une flamme s'allumer. Nous devions être les plus forts. Nous devions nous débrouiller par nous-même. Puisque nous ne pouvions pas compter sur l'aide de qui que ce soit. Je me levai déterminée. Nous allions devoir survivre par nous-même. Nous devions être indépendants pour ne pas nous faire avoir une nouvelle fois. Nous devions être forts et entrainés pour ne plus être les victimes. Je ne voulais plus souffrir comme dans cette prison. Je voulais riposter. Parce que je n'avais aucune envie de me laisser faire. J'avais encaissé déjà tellement de choses depuis l'autoroute, je refusais de mourir, je refusais de perdre ce qui me restait : la vie. C'était la flamme de la survie, de la vengeance, de la force, de l'audace, de tout ce que j'avais en moi. J'avançai vers Leslie assise tranquillement contre un mur et je lui fis signe de me suivre. Elle regarda Malo curieuse, il haussa les épaules et ils me suivirent tous les deux.

Survie avec un peu d'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant