Survie avec un peu d'espoir

Chapitre 19

          # Maël

Ma respiration était saccadée par la course. Mais je lui parlais le plus calmement possible :

          - Roxy ... Roxy, c'est moi.

          - Maël ? demanda-t-elle en commençant à se redresser sur sa chaise.

Je lâchais son visage pour attraper le couteau dans ma poche et couper les cordes qui l'attachaient à la chaise.

          - C'est moi. Je vais te sortir de là.

Elle se mit à fondre en larmes dans mes bras, ses sanglots secouaient tout son corps. Elle pleurait et je me retrouvais dépourvu. Je refermais mes bras dans son dos sans trop la serrer pour ne pas lui faire mal. Elle sembla s'abandonner complètement. Elle était brisée. Je ne la pensais pas aussi brisée. Elle ne laissait rien paraître depuis une semaine. Alors qu'elle avait perdu toute sa famille.

          - Ne me laisse pas, souffla-t-elle, comme si je pouvais la laisser là.

Jamais.

          - Jamais, lui répondis-je fermement.

Je l'aidai à se redresser mais ses jambes flanchèrent et je la retins. Elle avait aussi dû recevoir des coups aux jambes. Rien que d'imaginer ces hommes la frapper, la malmener, j'avais envie de les tuer, de tout casser, de tout brûler. Une fois assez stable sur ses jambes, j'attrapai mon arme restée au sol. Quand l'homme que j'avais assommé reprit connaissance et se redressa, j'étais prêt à lui redonner un coup de crosse dans la tête mais Roxy m'en empêcha. Je tournai la tête vers elle :

           - Attends, dit-elle une main sur ses côtes. Il m'a aidé.

Je fronçai les sourcils. Est-ce que c'est une raison suffisante pour le laisser ?

           - Je ne suis pas comme eux.

Je le regardais tellement méchamment qu'il s'éloigna de nous.

          - Il m'a apporté de l'eau.

          - Il est quand même avec eux, dis-je en serrant la mâchoire.

          - Je ne suis pas comme eux, je ne cautionne pas ce qu'ils ont fait.

          - Tu parles de quoi ? La destruction des villes, de l'autoroute, d'avoir tué des millions d'innocents ?

          - De tout.

La main de Roxy sur mon bras n'apaisait pas ma colère. Cependant je voyais en ce type un moyen d'avoir des informations :

          - Pitié, je ne suis pas vraiment avec eux

          - Prouve-le.

Il me regardait sans savoir quoi dire. Il avait peur, en même temps je tenais un flingue, lui un verre d'eau. Je l'avais déjà assommé, rien ne m'empêchait de recommencer.

           - Ils ..., commença-t-il à bégayer, ils se déplacent facilement dans les villes mais la forêt ce n'est pas trop leur truc, ils ne connaissent pas.

          - Quoi d'autre ? C'est quoi leur but ? Pourquoi ils font tout ça ? demandai-je énervé, les sourcils froncés, la mâchoire serrée en le menaçant avec l'arme.

          - Ils veulent libérer la Terre des Hommes. Parce qu'ils disent que c'est de votre ... leurs fautes aux humains si la terre meurt. Ils disent que la pollution, le réchauffement climatique, les inondations, les feu, les canicules, la pauvreté, la famine, les guerres c'est à cause des humains. Ils veulent tout recommencer depuis le début.