#Leslie
Nous étions tous dans les voitures, en tout cinq se suivaient comme des wagons sur la route étroite. Je me trouvais dans la première avec Malo et Roxy qui conduisait. Si j'avais passé mon code j'aurais pu conduire, mais bon c'est encore la faute de la procrastination. D'ailleurs après le drame de l'autoroute il n'y avait pas beaucoup de volontaires pour se mettre derrière le volant et bien sûr encore moins en premier. Bref que des petits « peureux » notre groupe. En vrai je me moque mais je n'en menais pas large non plus et sans Roxy, Maël et même Stéphane pour prendre un peu de décision je serais toujours dans cette grotte, frigorifiée avant de mourir de faim et de soif. On était tous dans le même bateau et même si on avait encore du chemin avant de comprendre ce qui s'était passé, personne ne voulait abandonner. Je crois que chacun nourrissait l'espoir de vengeance, ils voulaient au moins une explication pour la mort de ceux qu'ils aimaient.
Maël voulait fermer la marche pour « sécuriser au mieux le convoi », il était accompagné de Cassia et Ryder. La pauvre, j'imaginais l'ambiance dans leur voiture. Maël avait évité son frère, ces derniers jours. A vrai dire il avait évité beaucoup de monde, en s'enfuyant dans la forêt et en revenant avec des écureuils. Mais son frère était tout de même monté en voiture avec lui. Leur comportement entre eux me rendait folle, pourquoi ne pouvaient-ils pas s'entendre. Ils avaient failli mourir ! Je ne comprenais pas pourquoi Maël rejetait son frère. A chaque fois, ça jetait un froid dans le groupe. Et c'était vraiment pénible.
- Putain je ne comprends pas ! Qu'est ce qui s'est passé dans ce village pour qu'il n'y ait plus du tout de véhicule, à la fin merde ?!
- Ça fait beaucoup de gros mots, commenta Malo.
Je le dévisageais en le jaugeant du regard derrière mon épaule.
- Je te trouve très détendu pour la situation, lui fis-je remarquer à mon tour.
Il haussa les épaules avant d'ajouter :
- C'est vrai que c'était bizarre ce village désert. Personne, pas un insecte, pas de réseau, pas d'électricité.
- Ces câbles coupés, je ne comprends pas..., réfléchis Roxy à voix haute.
- Et surtout ce p...
Malo s'arrêta de parler net, mais c'était déjà trop tard. On avait compris ce qu'il voulait dire. Il allait parler du petit garçon que Roxy avait trouvé dans le placard de sa chambre. Voir cette image du petit garçon de huit ans, recroquevillé sur lui-même, c'était ... effrayant. Il semblait calme, plongé dans un sommeil profond. Et en même temps cette chambre sentait la mort. Nous le savions, nous n'avions pas besoin de le dire. Le savoir mort tout seul, dans ce village désert, c'était très ... glauque. Roxy restait concentrée les yeux rivés sur la route déserte. Pas une larme ne descendit sur ses joues. Elle paraissait contrôler à la perfection ce qu'elle ressentait. Si elle ne voulait pas qu'on voit que quelque chose la touchait, on ne le voyait pas. Si elle ne voulait pas qu'on sache qu'elle était triste, on ne le savait pas. J'avais l'impression qu'elle avait un super pouvoir pour contrôler ce qu'elle ressentait, à ce point. Mais Roxy restait humaine et elle avait beau être forte, elle avait ses moments de faiblesse comme tout le monde. Et je savais qu'elle avait craqué. Dans cette chambre, devant cet enfant, une fois que nous avions quitté la maison. Maël était resté avec elle et je pense qu'il la comprenait peut-être mieux que nous parce qu'il avait lui aussi le même poids que Roxy sur les épaules. Le groupe leur faisait confiance, à eux et à Stéphane, pour les mener jusqu'à une ville, pour les sortir de cette galère. Roxy avait aussi craqué en hurlant sur Maël, elle était hystérique, ses nerfs lâchaient, elle ne pouvait pas garder une si lourde pression sur ses épaules. Elle ne pouvait pas la porter toute seule.
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Survie avec un peu d'espoir
ActionDes retours de vacances ils en ont connu un paquet mais celui-là ... Roxy, étudiante, rentre de vacances avec sa famille. Maël, militaire, est en permission avec son frère. Rien ne les prédestinait à se croiser...