Chapitre 16

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          # Maël

Je voyais le monde en noir. Mon torse se soulevait à une rapidité anormale. Mon cœur me faisait mal à taper si fort dans ma cage thoracique. Je ne pouvais pas croire que ma mère était morte. Je ne pouvais pas l'accepter. Elle n'avait rien fait de mal. Putain ! Elle qui avait toujours fait attention aux autres, était une oreille attentive, une femme compréhensive, une mère aimante, une épouse admirable. Elle ne pouvait pas finir comme ça. Pas tuée par des malades qui avait décidé de tout détruire. Elle n'aurait pas dû mourir. Je n'ai pas su la protéger. Je n'ai pas été à la hauteur. Putain ! Mais quel CON ! Incapable de protéger les gens que j'aime. Incapable ! Les larmes avaient laissé place à la colère, à la rage. La tristesse s'était transformée en fureur. J'avais envie de tout casser, de tout renverser, de tout cogner, de tout brûler. Je ne voyais plus noir. Je voyais rouge, rouge sang.

           - Maël !

La voix forte de mon frère me parvint. Il courait vers moi essoufflé, suivie de Cassia, Leslie, Malo et de la gueule d'ange que je me retenais de gifler. D'ailleurs pourquoi je me retenais ?

            - TOI !

Il se figea sur place alors que j'avançais à grand pas vers lui, sous les regards incompréhensifs des autres.

           - En sécurité hein ?! En SECURITE ! Tu te fous de ma gueule ?!

Il était mortifié de peur et on pouvait sentir à des kilomètres qu'il se faisait dessus.

          - Maël, qu'est-ce que tu fais ? demanda Leslie en haussant le ton.

           - Ce bâtard, nous a dit qu'on était en sécurité grâce à sa foutue barricade.

           - Tu le savais très bien qu'on n'était pas en sécurité, c'est quoi le problème ? insista-t-elle.

           - Le problème c'est qu'il nous a menti en disant que sa barricade était finie ! continuai-je sans le lâcher du regard, la mâchoire serrée.

Il ouvrit la bouche pour parler mais je n'entendis aucun son sortir de celle-ci. II tourna la tête vers Leslie qui le regardait aussi durement en attendant des explications.

          - Tu peux nous expliquer ? s'exclama cette dernière.

          - Je ... des personnes du groupe étaient en train de la finir. Je vous le jure.

          - Ne jure pas abruti ! articulai-je entre mes dents serrées en l'attrapant par le col.

          - Ryder..., la douce voix de Cassia contrasta avec la mienne.

Je me retournai vers elle. Ryder était à genoux à côté du corps de notre mère. Mon poing se serra sur le haut de Thomas. Mon frère était immobile, des mèches lui tombaient sur les yeux mais je savais qu'il pleurait en silence. Cassia hésita puis finit par poser sa main sur son épaule. Il ne réagit pas. Malo posa sa main sur mon bras qui tenait encore Thomas. Je le regardais et dans ses yeux je ne vis pas de la pitié mais de la compassion. Je fus surpris, puis il me demanda de lâcher Thomas, ce que je fis sans râler. Mon cœur se serra comme une éponge qu'on essore pour le vider de toutes ses larmes. Mais je n'avais rien, toutes mes larmes s'étaient transformées en coup de poing, coup de pied, coup de genou, coup de tête. J'avais tabassé à mort ces mecs qui gisaient sur le béton, sans ressentir le moindre soulagement. Je les avais tués avec rage. Leslie s'était approchée de Ryder :

Survie avec un peu d'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant