Chapitre 4

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          #Roxy

Maël se tourna vers moi et nous partîmes. Il savait ce qu'il faisait. Je ne savais pas ce qu'on apprenait dans l'armée. Mais il savait se déplacer, où regarder en premier, se cacher et quand est ce qu'il était à découvert. Il était stratégique. Pendant un moment nous marchâmes en silence. J'analysais tout ce que je voyais. Cherchant de la vie dans ce village. Mais il n'y avait rien. Tout avait disparu, autant les humains que les animaux. Nous marchions vite et arrivâmes rapidement au bourg. Le vide semblait encore plus grand.

          - Suivez-moi.

Nous dit Maël en se mettant contre le mur d'un commerce et en rasant la façade. La nuit allait bientôt tomber, la pénombre envahissait les rues. Les lampadaires ne fonctionnaient pas. C'est à ce moment que je me rendis compte que les câbles électriques étaient coupés et au sol. Je suis loin d'être une physicienne ou électricienne, mais je ne voyais pas comment ces câbles avaient pu être coupés ou s'être déchirés pour se retrouver au sol.

          - Maël.

L'appelai-je, les yeux rivés sur les câbles électriques. Il suivit mon regard et fronça les sourcils. Dans toutes les rues, les câbles étaient à terre. Si les missiles avaient touché ce village ça expliquerait qu'il n'y ait personne. Mais il n'y avait personne ni vivant, ni mort. Comment un village entier avait pu rester en vie ? Et puis tous les bâtiments étaient intacts, à part les portes grandes ouvertes tout était normal. Hormis le fait qu'il n'y avait aucune vie. Aucune vitre brisée, aucun éclat de verre, aucune tache de sang ou trace d'explosion.

Rien. Il n'y avait rien.

Le village était resté intact comme si le matin les commerçants avaient ouvert leur magasin, que les enfants étaient allés à l'école, que les habitants avaient ouvert leurs volets, puis qu'ils s'étaient tous évaporés. En laissant tout tel quel. Mais les câbles ?

Maël s'arrêta à l'entrée d'une propriété. Il nous regarda comme s'il attendait notre accord. Je regardais la maison et hochai la tête. Il fallait qu'on vérifie avant de faire venir le groupe. Stéphane poussa le portail et nous entrâmes dans le jardin. La porte grande ouverte de la maison donnait sur un couloir de plus en plus sombre. J'avançais doucement devant Maël, Stéphane sur nos pas. J'entrai dans la première pièce à gauche. Je découvris une cuisine, qui me semblait appartenir à une personne âgée de par la déco un peu vieillotte et de l'odeur de grand-mère qui embaumait la pièce. Il faisait aussi froid dehors que dedans. Il y avait tout, couverts, assiettes, conserves, fruits et légumes. Une pendule indiquait dix-sept heure trente-cinq. En continuant mon exploration je faillis renverser la gamelle d'un chat. Je sortais de la pièce et rejoignis Maël à l'étage.

Il était dans une chambre où un grand lit couvert d'un édredon rose trônait au milieu. Je m'approchai de la commode à côté de lui et regardais les cadres photo. Une mamie et un papi portaient un bébé chacun dans leur bras, entourés de jeunes mariés. Leurs sourires respiraient la joie et la photo le passé. C'était débile, mais ils avaient l'air si absents dans cette maison que j'avais l'impression qu'ils avaient disparu depuis longtemps.

          - Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais c'est vraiment très étrange qu'un village entier ait disparu sans laisser de traces.

Je hochais la tête.

          - Vous avez raison, dit Stéphane sur le pas de la porte de la chambre. Est-ce qu'on essaie d'aller voir à la mairie, à la caserne ou à la gendarmerie ?

          - Oui mais faut qu'on fasse vite, la nuit est déjà là.

Après être allés à la caserne ensemble, où nous avions récupéré des kits de soins pour enfin panser les plaies de tout le monde comme il faut, Stéphane était parti à la mairie et Maël et moi à la gendarmerie.

Survie avec un peu d'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant