9-1-1 - Dans le bleu de tes yeux - (AU)

L'adieu

Bobby monta sur le toit dans l'espoir de trier ses pensées.

Mais soudain, une urgence plus grande que sa propre souffrance émergea. Des cris retentirent, des flammes dansèrent dans la nuit, menaçant de dévorer tout ce qu'il chérissait.

Il se précipita vers sa propre porte, le cœur battant la chamade, mais elle refusa de s'ouvrir. Ses mains tremblantes martelèrent le bois, cherchant désespérément à rejoindre ceux qu'il aimait.

- Marcy, appela-t-il en posant une main sur sa porte d'entrée. Bobby ! Brooke !

Il essaya de défoncer la porte d'entrée mais il n'avait pas assez de force, pas avec toute la drogue et l'alcool qui coulait dans ses veines. Puis, le sol se déroba sous ses pieds et il se retrouvera à l'étage du dessous.

- Marcy, Bobby, Brooke, appela-t-il en tenant d'escalader avec la force du désespoir.

- Monsieur, il faut évacuer, lâcha les pompiers en le récupérant. Maintenant.

- Non, il faut monter là-haut. Mes enfants sont là-haut.

- On fait notre possible. Partez d'ici.

- Donner moi votre matériel.

- Laissez-nous travailler.

- Donnez-moi votre équipement ! ordonna-t-il alors que les pompiers le faisaient sortir du bâtiment. Votre matériel. Donnez-moi votre équipement.

Il fut ramené à l'extérieur du bâtiment alors que les autres pompiers courait en tout sens cherchant à sauver le plus de vies possibles.

- Je dois y retourner.

- Monsieur, le rassura l'un des pompiers. Plus de la moitié des gens ont déjà été sortis sur ce parking. Il y a de fortes chances que votre famille soit déjà là.

Bobby se tourna en tout sens cherchant où pouvaient être Marcy et ses enfants mais il y avait trop de monde et les lumières l'éblouissaient.

- Je ne les vois pas, lâcha Bobby. Je dois y retourner.

- Non, ça va aller, on s'en occupe, répondit le pompier.

- Mais je ne les vois pas.

- Monsieur, il faut vous calmer et nous laisser faire notre travail. Respirez et calmez-vous.

- Mais ce sont mes enfants, c'est ma famille qui est là-bas.

- Et on va les retrouver mais vous devez vous calmer. Tout ira bien mais vous devez rester ici.

- Je suis pompier, vous devez me laisser retourner à l'intérieur.

- Monsieur, montrez-moi vos mains, elles sont brulées.

Bobby obtempéra à contrecœur continuant de regarder en tous sens. Il reconnu soudain Ray parmi les blessés alors qu'il poussait un brancard donnant des ordres en tous sens.

Il se redressa d'un coup lorsqu'il reconnut sa femme atrocement brulée allongé sur le brancard, poussé rapidement vers une ambulance.

- Marcy ? l'appela-t-il.

- Monsieur, le retint le pompier.

- C'est ma femme. Je dois la voir. Marcy ! Laissez-moi passer.

- Monsieur, restez ici.

- Laissez-moi ! se dégagea-t-il. C'est ma femme.

- Monsieur, le rappela-t-il alors qu'il courait vers l'ambulance.

- Marcy ! Ray ! l'appela-t-il.

- Bobby, Bobby, attends.

- Marcy.

- Elle respire, le rassura-t-il. Elle est en vie. Monte avec elle.

- Je... Marcy, lâcha-t-il alors qu'elle était montée dans l'ambulance. Non attends, Ray, les enfants. Ils devaient être avec elle.

- Bobby..., lâcha-t-il le regard plein de pitié.

Et Bobby ne voulait pas voir ça, il ne pouvait pas croire ça.

- Où sont mes enfants ? supplia-t-il.

- Monte avec elle, lui ordonna fermement Ray. Elle est vivante et elle a besoin de toi. Tu dois prendre soin d'elle.

- Non, mes enfants, ils...

Bobby se figea quand il les vit enfin, allongés sur le sol, les deux petits corps inertes et atrocement brulés. Il s'écroula en sanglots en reconnaissant le pyjama de son fils. Ray eu du mal à l'empêcher de se jeter sur eux.

- Bobby, non, attends, le retint Ray. N'y vas pas.

- Non, pas ça, non, ce n'est pas possible. Je ne peux pas... pas ça.

- Bobby, écoute-moi. Ta femme est vivante. Reste avec elle. Montes dans cette ambulance maintenant.

- Je...

- Montes avec elle, lui ordonna-t-il encore. Concentre-toi sur Marcy, Bobby. Elle a besoin de toi.

Bobby fut poussé dans l'ambulance auprès de sa femme.

Il ne savait plus où il en était. Ses enfants, les deux qui lui restaient étaient à présents mort. Ils les avaient perdus. Jamais, il ne pourrait se pardonner de ne pas avoir été là pour les protéger.

Il était dans un état second quand il arriva à l'hôpital.

Les heures s'allongèrent alors que les médecins s'occupaient de sa femme mais Bobby avait l'impression que le temps s'était arrêté de toute façon. Il ne sut quand Dana le rejoignit, ni quand le reste de ses collègues vinrent les rejoindre juste après avoir finis d'éteindre l'incendie.

Il savait seulement que plus rien d'autre ne comptait à présent que Marcy.

Il fallait qu'elle s'en sorte. Il ne pouvait pas rester seul, il n'y survivrait pas. Il se mit à prier autant qu'il pouvait pour le salut des âmes de ses trois enfants et pour Marcy, pour qu'elle s'en sorte, pour qu'ils puissent se reconstruire, ensemble.

Son cœur se déchira en deux quand le médecin vint lui conseiller de dire au revoir à sa femme. Son corps était brûlé sur 80% de sa surface et sur une trop grande profondeur. Elle avait très peu de chance de s'en sortir.

Il était là derrière le rideau protégeant le corps brûlé de Marcy des germes et bactéries potentielles, alors que le prêtre lui administrait les derniers sacrements, quand Marcy reprit connaissance.

- Bobby ? articula-t-elle difficilement.

- Marcy ? souffla-t-il. Je suis là. Tout va bien, la rassura-t-il. Tout va bien.

- Les enfants... où sont-ils.

Bobby fit de son mieux pour ne pas fondre en larmes. Marcy n'avait pas besoin de ça, elle n'avait pas besoin de savoir pour l'instant.

- Ils vont bien, mentit-il du mieux qu'il pouvait. Ils sont en sécurité

- Je savais que tu viendrais... nous sauver.

Marcy ferma les yeux et les machines s'affolèrent tout autour d'elle. Bobby regarda les médecins s'occuper d'elle et il ne voulait pas la perdre. Il n'avait même pas dit au revoir.

- Marcy, pleura-t-il. Marcy, non, non, non, non, non, s'il vous plait, s'il vous plait.

Le médecin prononça l'heure du décès et Bobby s'effondra.

Il avait tout perdu, toute sa vie, sa femme, ses enfants. Il n'avait plus rien. Il était à bout de forces.

Tout ce qu'il voulait à présent, c'était mourir.