9-1-1 - Dans le bleu de tes yeux - (AU)

Le pique-nique

Bobby essayait de ne pas être nerveux.

Il avait dû expliquer à Buck que Marcy n'était pas sa maman, ce qui avait été délicat parce que Buck semblait vouloir en savoir plus sur sa génitrice. Bobby ne savait comment lui dire qu'il avait été abandonné par cette femme dont il ignorait tout.

Il ne pensait pas que Buck pouvait gérer le fait d'avoir été adopté et Bobby n'était certainement pas prêt à le lui avouer pour le moment. Il était conscient qu'un jour il devrait certainement le lui dire mais il espérait que cela n'arriverait jamais.

Il refusait que Buck se sente rejeté à cause de gens qui ne le méritaient absolument pas.

Il lui avait seulement dit que Marcy n'était pas sa maman mais qu'elle l'aimait comme un fils. Il espérait ne pas avoir outrepasser en promettant à Buck quelque chose d'impossible mais après en avoir parlé avec sa petite-amie et avoir vu le sourire illuminer son visage, il savait qu'elle considérait Buck un peu comme son propre enfant.

Buck avait tenu à choisir lui-même ses vêtements et s'était coiffé devant la glace pendant presque une demi-heure avant de l'appeler à l'aide à cause d'un épi récalcitrant. Bobby était touché des efforts qu'il faisait pour paraitre à son avantage pour cette rencontre avec sa petite-amie, même si Marcy ne lui en aurait pas tenu rigueur s'il s'était présenté en pyjama avec les cheveux dans tous les sens.

Buck avait posé beaucoup de questions sur Marcy.

Son fils aimait tout savoir mais Bobby commençait à se demander si cela ne le rassurait pas quelque part, que tout soit parfaitement maitrisé, ne laissant aucune place à la surprise. Bobby avait répondu à certaines questions et pour d'autre lui avait fait comprendre que le mieux serait de lui demander directement.

Ils avaient opté pour un pique-nique au parc.

Buck adorait les pique-niques et comme ça il ne se sentirait pas pris au piège dans leur appartement avec aucun endroit où se réfugier en cas de besoin. Bobby lui avait dit mille fois que s'il voulait partir pour quelques raisons que ce soit, il lui suffirait de le lui dire.

Ils prirent la route et Buck resta silencieux dans le siège arrière, regardant le paysage défiler.

– Est-ce que tu es nerveux, fils ?

– Un peu, admit-il.

– Dis-moi ce qui se passe.

– J'ai un peu peur qu'elle ne m'aime pas.

– Elle t'aime, Buck. Elle demande de tes nouvelles à chaque fois que nous parlons. Je crois même que c'est la première chose qu'elle demande, avant même de me poser la question pour moi.

Buck lui fit un sourire avant de reporter son attention sur l'extérieur.

– Tu sais quoi ? Après le pique-nique, on pourrait aller manger une glace, rien que toi et moi. Qu'est-ce que tu en penses ?

– Je pourrais avoir trois boules ?

– Bien sûr, affirma Bobby en sachant pertinemment qu'il devrait certainement finir la glace Bubble-Gum, citron et barbe à papa, les préférés de Buck, lui-même.

Tous les enfants aimaient la glace au chocolat, à la vanille ou à la fraise mais Buck aimait ces nouveaux parfums bizarres, très sucré et les sorbets acidulés. Ce qui le confortait dans l'idée que Buck était vraiment un enfant exceptionnel.

Il se gara devant le parc et ils descendirent de voiture.

Il repéra Marcy alors qu'ils se dirigeaient vers l'emplacement qu'elle avait préparé. Bobby la savait aussi nerveuse que Buck ce qui le rendait nerveux lui aussi. Buck l'aperçut enfin et il ralentit le pas en lui jetant un regard.

– Ça va bien se passer, lui assura-t-il.

Buck acquiesça et il alla à sa rencontre.

Marcy se redressa sur ses genoux pour être à sa taille et Buck s'arrêta à quelques centimètres devant elle.

– Bonjour Buck, murmura-t-elle avec un sourire rassurant.

– Bonjour, répondit-il timidement.

– Je suis contente qu'on puisse enfin se voir. Je m'appelle Marcy.

– Oui, lâcha-t-il incertain. Papa me l'a dit.

– Est-ce que tu as faim ? J'ai apporté un peu de poulet au paprika, des chips et un cake pour le dessert.

– C'est un gâteau à quoi ? demanda Buck en s'installant où elle lui proposait.

– Et bien à vrai dire, je ne sais en faire qu'un seul, admit-elle. C'est un cake au citron, c'était le préféré de ma maman.

Buck leva les yeux sur elle avec un immense sourire aux lèvres. Il lui jeta un regard ravi et Bobby lui répondit avec douceur.

– C'est mon préféré aussi, affirma-t-il.

– Alors qu'est-ce qu'on attend ? demanda Bobby.

Ils mangèrent en prenant leur temps.

Marcy posait des tas de questions à Buck et il répondait en riant, avant de poser des questions à son tour. Le courant passait bien mais Bobby savait que c'était seulement une première étape.

Puis, Buck entreprit d'aller jouer un peu plus loin et Bobby observa Marcy qui ne le quittait pas des yeux.

– Il est tellement gentil, souffla-t-elle. Tu as vraiment fait du bon travail Bobby.

– Buck est en fait assez facile à vivre, admit-il. Il est curieux de tout, ce qui est plutôt intéressant en tant que parent, tu sais, de répondre à ses questions plutôt que de trouver un moyen de l'occuper.

– A quoi aime-t-il jouer ?

– Les choses plutôt calmes. Parfois, alors que je lis assis sur le canapé, il se sert de mes jambes comme d'une route et y déplace un nombre incalculable de petites voitures, en file indienne. Il est très minutieux les déplaçant de quelques centimètres à la fois. J'aime le regarder faire, la façon dont il est concentré pour faire le mieux qu'il peut.

Marcy afficha un sourire attendri et Bobby pouvait dire qu'elle imaginait très bien la scène. Bobby espérait qu'il n'extrapolait pas en voyant de l'amour dans ses yeux.

– Quand on est dehors, il préfère jouer au ballon, affirma-t-il. Il aime le football et on supporte ensemble chaque match des Vikings. Il m'a demandé quand il pourrait jouer à son tour. Je t'avoue que je ne suis pas très rassuré, j'ai peur qu'il se fasse mal.

– Il se fera mal, affirma-t-elle. Ton rôle n'est pas de l'empêcher de tomber, tu dois seulement être là pour l'aider à se relever. Je sais que c'est facile à dire.

– Mais tu as raison. Le truc c'est qu'il n'est qu'en première année, il est encore petit et j'ai peur qu'il se blesse.

– Parce que tu es un bon père mais Bobby, ta peur ne doit pas entraver sa vie et ses choix. Si le football est ce qu'il veut faire alors ton rôle est de lui trouver un cours pour son âge.

Elle avait raison.

Bobby attrapa sa main et entrelaça leurs doigts.

– Merci, souffla-t-il. D'être revenue dans notre vie.

– Merci de m'avoir laissée revenir, lui sourit-elle.

– Tiens, lâcha soudain Buck en tendant à Marcy une petite poignée de fleurs qu'il avait dû trouver dans le parc. C'est pour toi.

– Oh, je... Merci Buck, lui sourit-elle émue en les récupérant. Elles sont superbes.

Buck lui jeta un regard comme pour s'assurer qu'il avait bien fait et Bobby acquiesça en lui souriant.