9-1-1 - Dans le bleu de tes yeux - (AU)

Une rencontre inattendue

St Paul le 11 octobre 1998

Six ans.

Buck allait avoir six ans et Bobby n'arrivait pas à y croire. Il avait grandi tellement vite. Bobby considérait que c'était un âge important. Buck n'était plus un bébé, il était un grand garçon à présent et il avait prévu une grande fête pour son anniversaire. Pas que cette date ne connaisse pas une grande fête chaque année mais Bobby voulait que ses six ans soient mémorables.

Il était conscient que Buck n'était peut-être pas né ce jour-là, mais il avait bien fallu arrêter une date. Il était hors de question qu'ils fêtent le jour où Buck avait faillit mourir et la date où il avait enfin pu en obtenir la garde était bien trop loin de sa date réelle. Alors ils avaient tout simplement retiré un mois de la date à laquelle Buck avait été découvert, car cela semblait être à peu près son âge à ce moment-là.

Ils se trouvaient au centre commercial et comme d'habitude, Bobby encourageait Buck à décider ce qu'il voulait manger pour son anniversaire. Jusqu'à présent, Buck voulait surtout du chocolat, des glaces et des bonbons mais Bobby voyait ses goûts évoluer et son fils commençait à apprécier d'autres spécialités de la malbouffe comme les pizzas et les chips.

Leur caddie était à présent plein et Buck avait un grand sourire aux lèvres quand il lui avait dit qu'ils iraient chercher les pizzas juste avant la fête.

Ils se dirigèrent ensuite vers les rayons de décoration.

Cette année encore, Superman était à l'honneur mais Bobby voyait son fils lorgner avec envie vers le dernier comics Marvel paru, intitulé « Le retour des Avengers ». Il l'avait acheté le mois dernier et il comptait bien le lui offrir et le lire avec lui. Si Buck le lui autorisait car depuis qu'il apprenait à lire, il avait à cœur de décrypter lui-même les mots.

Il y avait aussi un vélo qui l'attendait, caché chez Ray et Dana.

Buck bavait devant depuis des mois sans jamais le lui demander et pourtant il lui faisait vraiment envie et Bobby aurait aimé qu'il lui demande s'il pouvait l'avoir. Mais Buck ne demandait jamais rien, se contentant d'acquiescer ou de refuser quand il lui proposait quelque chose.

Bobby avait conscience qu'il le gâtait trop mais loin de devenir un enfant colérique, Buck restait un véritable rayon de soleil et son sourire heureux était sa plus belle preuve qu'il faisait du bon travail.

– Bleu et rouge les ballon, Buck, lui rappela-t-il alors qu'il le laissait aller les chercher dans l'allée.

Buck avait envie d'avoir plus d'autonomie et même si Bobby avait du mal à le lâcher, il le laissait faire parce que ça rendait son fils heureux de faire par lui-même. Cela ne voulait pas dire qu'il le quittait du regard.

Oh non, pas une seconde.

Buck récupéra le paquet de ballon et revint vers lui avant de s'arrêter devant un autre paquet contenant des chapeaux en carton brillant de toutes les couleurs. Bobby le vit hésiter et il retint sa respiration alors qu'il tendait la main pour s'en saisir.

Il tourna la tête vers lui et le regarda, cherchant dans son regard une approbation et Bobby espérait que son visage restait inexpressif.

Son fils devait prendre confiance en lui et oser demander ce qu'il souhaitait.

– Qu'y a-t-il Buck ? l'encouragea-t-il.

– Je... Est-ce que je peux ? demanda-t-il.

– Oui, Buck, lui sourit-il. Oui, tu peux.

Et tant pis pour la cargaison faites par Ray la semaine dernière avec ce même type de chapeau ridicule. Buck avait osé demander et Bobby n'était pas celui qui allait mettre sa confiance en lui par terre.

Buck s'en saisi avec le sourire et alla vers le caddie pour y mettre ces deux articles. Puis, il posa sa petite main dessus, comme à son habitude, afin de ne pas le perdre pendant une minute d'inattention.

Bobby lui avait apprit à toujours s'accrocher à lui ou à quelque chose dont l'autre bout était tenu par lui. Normalement, il lui donnait toujours la main mais quand Bobby avait les mains prises, Buck s'accrochait à la poche de son pantalon ou au caddie quand il faisait les courses.

Ça les rassurait tous les deux.

– Alors, est-ce que nous avons tout ? demanda soudain Bobby. Les chips, les jus, les ballons, les bonbons..., énuméra-t-il. Nous prendrons les pizzas sur le retour. Je pense qu'il ne manque rien. Tu es d'accord ?

– Oui, sourit-Buck avant de se figer. Papa ? On a oublié le gâteau.

– Oh mais bien sûr, sourit Bobby. Je l'ai commandé à la pâtisserie, hier. Il doit être prêt. Allons voir ça !

Buck lui sourit et il se remirent en route.

– Bobby ? s'exclama soudain une voix féminine, qu'il n'avait pas entendu depuis presque six années. Bobby Nash, est-ce que c'est toi ?

Bobby s'arrêta et se tourna vers elle.

Marcy se tenait devant lui. Elle n'avait pas vraiment changé. En fait si, elle était encore plus belle, rayonnante même, alors qu'elle semblait sincèrement heureuse de le revoir.

En partant, cette femme lui avait brisé le cœur mais Bobby ne pouvait pas le lui reprocher. C'était lui qui l'avait encouragée à partir, à saisir cette chance qu'on lui offrait. La revoir était douloureux et réveillait des souvenirs crus de la tristesse qui l'avait envahi après son départ.

Heureusement qu'il avait eu Buck pour l'aider à se concentrer sur autre chose que son désespoir.

Il avait été tellement amoureux d'elle.

Elle ouvrit les bras et l'attira contre elle pour un câlin, sous le regard intrigué de Buck, qui observait l'interaction en silence.

– Marcy, sourit-il lorsqu'elle se dégagea. Ça faisait longtemps. Tu es de retour ou juste de passage ?

– De retour, affirma-t-elle. Ma mère est décédée, il y a quelque mois, et je suis revenue pour l'enterrement, tu sais.

– Je suis désolé pour ta perte.

– Merci. Quand j'ai eu fini de régler ses affaires, j'ai décidé de rester. Je suis née ici, je n'ai aucune envie de faire ma vie ailleurs. Et toi ? Qu'est-ce que... Oh attends, mais est-ce que c'est Buck ? Tu as tellement grandi, lui affirma-t-elle.

Buck l'interrogea du regard en silence.

– Dis bonjour, mon grand, l'encouragea Bobby.

– Bonjour, murmura-t-il en baissant les yeux mais en regardant quand même vers elle à travers ses cils.

– Désolé, il est timide avec les inconnus, l'excusa Bobby. Pas que tu en sois une, c'est juste que...

– Il ne se souvient pas de moi, termina-t-elle. C'est normal. Il était trop petit.

– Ouais, je... désolé, c'est...

– Tu n'as pas à t'excuser. Je... Est-ce qu'on pourrait parler, un de ces jours ? Repartir du bon pied, je veux dire... Je te dois une explication.

– Tu ne me dois rien. Tu as eu une opportunité et je t'ai encouragé à la saisir. Nous avons continué notre chemin chacun de notre côté. Tu as ta vie et j'ai la mienne.

– Je n'aurais pas dû partir et je... Excuse-moi, ce n'est ni le lieu, ni le moment d'avoir cette conversation. Juste un café, s'il te plait.

Bobby regarda son fils qui considérait Marcy avec curiosité. Il fronçait ses sourcils avec force comme s'il essayait de comprendre quelque chose.

– Demain matin, là où je t'ai emmené diner à notre premier rendez-vous, lâcha-t-il avant d'y réfléchir. Neuf heures ?

– J'y serais, confirma-t-elle avant de faire quelques pas pour s'éloigner. Oh et Buck, Joyeux anniversaire, mon grand.

Buck lui offrit un timide sourire en guise de remerciement, avant de se tourner vers son père.

– Allons chercher ton gâteau et passer une bonne fête d'anniversaire, lâcha-t-il avec un grand sourire pour le rassurer. Aujourd'hui, nous allons nous amuser comme des petits fous.