Un nouveau départ

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St Paul, le 16 avril 2015

– Salut, je suis Bobby et je suis alcoolique.

– Salut, Bobby, répondirent-ils en chœur.

– Quand je suis arrivé parmi vous, j'étais seul. Pas d'amis, pas de famille, pas de Dieu. Je pensais ne pas avoir besoin de Dieu. Mais un ami, le seul qu'il me reste, m'a dit : Imagine que tu es l'océan. Tu marches dans les vagues. Tu levés la main et tu dis : 'Stop, ne bouge plus !' Si l'océan obéit, félicitations tu es Dieu mais s'il n'obéit pas assied toi et accepte ton impuissance. Ou bois, ajouta-t-il les faisant rire. Je ne suis pas doué en discours et encore moins en louanges mais je sais avoir de la reconnaissance. Je veux vous dire merci, ajouta-t-il en voyant Ray debout au fond de la salle. Je ne serais pas là sans vous.

– Alors comment était le travail ? demanda son ami alors qu'ils étaient sur le parking.

– Toujours derrière un bureau.

– Et tu tournes en rond, comprit-il.

– Honnêtement je veux reprendre le travail. J'en ai besoin.

– Tu dois travailler tes étapes, et c'est la plus dure qui s'annonce. C'est pour quand tu y seras, affirma Ray en lui remettant un carnet.

Bobby l'ouvrit et y découvrit un petit mot :

ETAPE 8 : VOICI TOUTES LES PERSONNES QUE NOUS AVONS BLESSEES ET NOUS SOMMES PRETS A NOUS RACHETER AUPRES D'EUX.

– Je suis fier de toi, gamin. Ils le seraient aussi.

– Ça fait six mois.

– Je sais et c'est vraiment bien. Ne lâches rien.

– Je veux retourner au travail, affirma-t-il sachant que Ray était passé capitaine, depuis trois mois et qu'il était à la tête de la brigade.

Il était son meilleur atout.

– Je veux retourner sur le terrain.

– Admettons que tu sois prêt, commença Ray avec prudence. Je ne suis pas sûr que tu te rendes compte de toute les implications...

– J'ai 148 noms, Ray. 148 personnes à sauver pour rééquilibrer la balance, argumenta-t-il. Je ne peux pas le faire si je suis coincé derrière un bureau. Je suis prêt.

– Je sais que tu l'es, confirma Ray. Mais ça va prendre du temps pour que les gars se sentent à l'aise d'aller au feu avec toi pour les couvrir.

– Je comprends, admit-il. Alors, demande mon transfert.

– Bobby...

– Je me fiche de savoir où, il y a forcément une caserne qui serait prête à m'accueillir.

– Qu'est-ce qui se passe Bobby ? s'inquiéta-t-il

– Je dois expier ce que j'ai fait à ma façon et si je ne peux pas le faire ici, tu dois m'aider à trouver un endroit où je pourrais. J'irais n'importe où. Demande mon transfert.

Ray acquiesça et ils se serrèrent dans les bras l'un de l'autre. Ils étaient amis et où que Bobby puisse atterrir, il savait qu'ils le seraient toujours.

Bobby devait admettre qu'il ne s'attendait pas à aller aussi loin que la Californie, et il s'attendait encore moins à atterrir dans une caserne comme la 118 de Los Angeles.

– Allez, encore cinq minutes, affirma la voix d'une afro-américaine tenant une boite pleine de billets. Les paris sont ouverts. Pour vingt dollars de mise, cent dollars de gain.

9-1-1 - Dans le bleu de tes yeux - (AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant