Chapitre 7 : LIVIE

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  Nous sommes enfin vendredi ! Je suis fatiguée, ma semaine a été difficile. Entre mon travail, la douleur à mon bras qui se fait toujours sentir, et l'infirmière qui ne fait que venir me gonfler avec ses allusions sur sa liaison avec Benjamin, je suis à bout. Je les ai surpris dans le couloir dans une situation ambiguë, et elle n'a fait que venir me le confirmer en venant me narguer jusque dans la bibliothèque. Comme si ça m'intéressait ! Je bougonne seule, comme souvent en marchant entre les étagères pour finir de ranger la pièce :

– Quelle pouffiasse celle-là ! Je peste.

Je m'installe sur une chaise, j'ai des maux de tête réguliers depuis quelques jours, depuis ma rencontre avec les casiers. Il y a en a, elles rencontrent des mecs, ou des gens sympas ! Mais moi, je me prends un casier, fait chier ! Je suis la reine de la poisse ! Je prends ma tête dans mes mains et fait tourner ensuite mon épaule la main dessus, pour essayer de la dérouiller. Je souffle en sentant les tensions qui sont présentes. Un bon bain me fait rêver, mais je n'ai pas de baignoire...

Un raclement de gorge me fait sursauter, je me lève brusquement, me tordant un peu la cheville au passage, pour me trouver face à Benjamin qui me toise avec un regard perçant.

– Vous souffrez toujours ?

– Je... Non... Des tensions juste... Ça va passer.

Je me rappelle de la dernière fois que je l'ai croisé, dans le couloir en train de draguer l'infirmière. Ma gène augmente davantage encore. Il vient vers moi, d'une démarche assurée et se plante très près, sans me lâcher du regard. Mon rythme cardiaque accélère, nous sommes seuls, et je ne suis pas rassurée, même si je ne pense pas qu'il me ferait quoi que ce soit. Il a dîné chez moi et il ne s'est rien passé du tout de désagréable. Je recule d'un pas, essayant de mettre de la distance entre nous.

– Êtes-vous allée à l'hôpital, Livie ?

– Non.
– Pourquoi ? M'interroge-t-il.

Je hausse les sourcils, perplexe. De quels droits croit-il pouvoir me parler de cette façon. Je recule pour attraper mon sac à main et ma veste, prête à quitter le travail, mais il prend mon poignet dans le sien, ce qui ne me convient pas du tout. Je prends un coup d'électricité. Je le retire en le saluant.

– Je vais rentrer chez moi, bon week-end, Monsieur Novac.

Ma voix est ferme et assurée alors qu'à l'intérieur, c'est Hiroshima. Mes mains sont moites, je les frotte sur mon jean, comme toujours. Mais il m'emboîte le pas, sans rien ajouter jusqu'à dehors, avant de me proposer :

– Voulez-vous que je vous ramène ?

– Non, je dois faire des courses au passage, merci.

Sa mâchoire se contracte, il est contrarié que je refuse sa proposition. Madame Thivet arrive derrière lui et je repense à leur proximité dans le couloir. C'est un bourreau des cœurs qui veut mettre toutes les femmes dans son lit. Eh bien, moi, il ne m'aura pas ! Ce genre de gars, non merci ! Je fais demi-tour en lui lançant, acerbe, avant de m'éloigner :

– Voilà votre conquête, vous n'avez pas besoin de moi. Je suis persuadée qu'elle fera tout ce que vous lui demanderez, elle...

Je n'aurais jamais dû lui parler comme ça ! J'entends encore son petit gloussement moqueur qui résonne dans ma tête. Il s'est foutu de ma gueule et ce n'est pas la première fois qu'il le fait. Quel connard arrogant avec son petit sourire sexy ! SEXY ? Non, mais je ne vais pas bien, depuis quand je pense comme ça ? C'est mon supérieur ! Depuis le temps que je n'ai pas eu de mec, pas étonnant ! Je devrais me trouver un beau gosse pour passer la soirée, mais je ne suis pas ce genre de femme. Pourtant, j'ai envie de rencontrer quelqu'un, de vivre un truc qui compte, comme avant...

Les frères Novac; tome 1 : AttiranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant