Chapitre 33 : LIVIE

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  J'ai la bouche sèche, et j'ai chaud. Je me laisse bercer par le son et le mouvement qui se fait sous moi. Un battement régulier se fait entendre, boum-boum, boum-boum, boum-boum...

Un cœur qui bat, je suis couchée sur quelqu'un. Je redresse la tête doucement et je tombe sur le visage de Benjamin. Je suis un peu dans le gaz, vaseuse. Ses yeux sont fermés, mais je sais qu'il ne dort pas. Son cœur a accéléré et sa respiration a changé. Ses yeux s'ouvrent d'un coup pour plonger dans les miens. La lumière de la lampe de chevet, éclaire faiblement la pièce. J'ai du mal à reconnaître son regard, il est rempli d'une lueur douloureuse. Mais d'un coup, tout me revient, sa réaction, ma crise de nerf, j'ai vomi... Il y avait Taï et Steph... la piqûre. Je lève les mains de son corps, comme si je m'étais brûlée.

– Livie attend ! Calme-toi !

Je ne sais pas comment faire. Pourquoi est-il dans mon lit ?

– Rendors-toi, conseille Benjamin avec douceur.

– Je veux juste m'asseoir, je lui demande.

Il relâche mes hanches qu'il tenait entre ses mains. Je me redresse et mets de la distance entre nous.

– Tu veux que je parte, propose-t-il à voix basse.

Je le regarde de plus près, il semble malheureux, mais prêt à me laisser, si je le désire.

– J'ai besoin d'espace et de temps, Benjamin. Je crois que tu devrais y aller.

Je suis affolée en repensant à sa façon de me tenir, ma peur de lui remonte à la surface. Mes yeux balaient la pièce sans s'arrêter, alors que je frotte ma cuisse avec la paume de ma main. Mais Benjamin la prend et l'ouvre en la frottant entre les siennes.

– Livie, jamais je ne te ferai de mal. Je te promets que je veux juste être avec toi. Dors, c'est le milieu de la nuit.
– Tu devrais y aller, Benjamin.

Je tente de le repousser, mais ça ne marche pas. Il finit par se redresser et va s'installer sur la chaise près du lit, en prenant un oreiller au passage. Je le fixe, ahurie.

– Qu'est-ce que tu fous ? Je demande.

– Je dors sur la chaise. Tu as eu une crise de panique hier soir, Livie. Je m'inquiète pour toi et Steph est sur le canapé. Donc, je reste ici. Si tu ne me veux pas dans ton lit, tant pis, parce que, que tu le veuilles ou non, je vais prendre soin de toi !

– Steph est sur le canapé ? Je m'étonne, choquée qu'il ait fait déplacer son frère et encore plus qu'il soit resté.

– Oui ! Il s'est occupé de toi hier soir, et il est resté, au cas où tu te sentes mal.

– Le canapé n'est pas confortable, je lui dis.

– Il a connu pire, t'inquiète !

Il y a quelque chose qui me fait défaut, mais j'ai du mal à mettre la main dessus. Benjamin ferme les yeux, mais je vois qu'il n'est pas du tout dans une position agréable. Il va avoir terriblement, mal au cou, en restant comme ça. Et puis depuis qu'il s'est éloigné, j'ai froid.

– Viens dormir avec moi, Ben.

Il me sonde du regard, se demandant si je suis sérieuse. Je lui fais un signe avec la tête, et il se réinstalle sous la couette en ouvrant son bras, pour me donner le choix de poser ma tête sur son torse. Ce que je finis par faire, en demandant :

– Pourquoi es-tu venu, Benjamin ?

– Tu m'as quitté, Livie. Par texto...

Sa voix se teinte de chagrin et son regard se voile. Je pose ma main sur sa joue.

Les frères Novac; tome 1 : AttiranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant