Chapitre 15 : LIVIE

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Je sors avec Taï, l'air est frais et j'aimerais me couvrir, mais je n'ai rien. Il rit de bon cœur, le voir venir danser avec moi, m'a fait plaisir et ça tombait bien. Je voulais prouver à Benjamin que je pouvais plaire, que si, lui, ne me trouvait pas de qualités, d'autres les verraient. Je sais que la danse est la seule chose que je sais faire parfaitement, et avec Taï comme partenaire, j'étais assurée de mon effet. J'ai regretté qu'il ne me donne pas une bonne raison de rester, mais je n'ai vu que de la colère refoulée dans son attitude, comme s'il voulait se prouver quelque chose. Je ne comprends pas ce que ce mec me fait, je ne suis pas comme ça ! J'évite les hommes depuis des années, me cache en permanence, et ne veux pas que ça change ! J'en ai trop bavé... Nous marchons sur deux cents mètres, avant qu'il ne s'arrête.

– Je vais devoir te laisser, la nounou n'est encore là que pour quinze minutes maximum, c'est une adolescente, je ne peux pas arriver en retard.

– Oh ! Pas de soucis, mais on se revoit très vite.

– Ça va aller pour rentrer ? Tu n'as pas trop bu ? S'inquiète-t-il.

– Je suis un peu pompette, mais je n'habite pas trop loin. Merci, en tous les cas, Taï.

– Princesse, ce mec est fou de jalousie !

– Non ! Il est juste... Je ne sais pas...

– Je t'assure qu'il te désire ! Son regard en te regardant danser ne trompait pas et puis, s'il avait des pistolets à la place des yeux, je serais à la morgue, à l'heure qu'il est ! Rit-il.

Je pince les lèvres en le serrant contre moi, nous avons été tellement amis à une époque... Je me rends compte que sa présence rassurante me manque, son affection aussi.

– On se fait un dîner un soir ?

– Ça dépend ! C'est toi qui cuisines ? Se moque-t-il, connaissant le désastre culinaire dont je suis capable.
– Eh, tapais-je sur son bras. Tu sais bien que je nous ferai livrer un truc ! Pizzas et bières !

– Ouais, j'en suis alors !

Après une nouvelle étreinte, nous partons chacun de notre côté. Je marche vite, frottant mes bras avec mes mains pour me réchauffer. J'ai remis mon chemisier correctement en sortant pour cacher mon ventre et me protéger du froid, mais j'ai oublié mes affaires chez Cédric, en partant en colère. Je n'ai même pas pris de veste !

Lorsque je sens une main sur ma taille, je pense à Ben qui est bien capable de me suivre pour me plaquer contre un mur, mais le contact est trop violent pour que ce soit lui. Même en colère, je sais que jamais il ne me ferait mal comme ça. Je crie en me dégageant, mais le gars est assez grand et plus fort que moi.

– Laissez-moi tranquille !

– Qu'est-ce que tu as petite salope ? Tu m'allumes en dansant, et maintenant, tu fais ta prude ? Souffle un gars qui pue l'alcool à plein nez.

– Je ne t'ai pas allumé, lâche-moi putain ! Je commence à paniquer.

Il tire sur mon chemisier, pendant que j'essaie de me dégager, mais le tissu craque et je me retrouve avec une grosse partie de mon soutien-gorge sous ses yeux. Heureusement que celui que j'ai mis a de la dentelle qui descend basse sur mon buste. Je lui mets un coup dans le genou, ratant son entre-jambe de peu. Putain, je ne sais pas viser ! Il attrape mes cheveux en me tirant derrière lui. Il veut nous isoler dans une minuscule rue pour m'agresser. Je me débats en criant, mais personne n'est là. Il me gifle violemment, ce qui me fait basculer en arrière, la seule chose qui m'empêche de tomber, sont les cheveux qu'il tient toujours dans son poing. Je vais avoir des trous par endroit... Mais à quoi je pense ? Il me pousse devant lui, je ne vois pas vraiment son visage dans l'obscurité, mais j'aperçois la lame brillante, qu'il sort de son pantalon, en me disant :

Les frères Novac; tome 1 : AttiranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant