Chapitre 25 : LIVIE

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Mais qu'est-ce que je fous là ? Chez Benjamin ! Je reconnais sa chambre et Steph n'est pas sa petite amie, mais son frère ? Je suis à l'ouest... Et puis, je pense à Mima, à sa mort... Je suis prise dans un tourbillon émotionnel intense. Je suis si fatiguée...

J'entends Benjamin dire à son frère de nous laisser, avant de s'approcher de moi, puis de s'accroupir en prenant mon visage avec tendresse. Mes lèvres tremblent tant je suis troublée, une larme tombe sur mon tee-shirt. Enfin, celui de Benjamin, je pense. Il m'a déshabillée...

– Livie, calme-toi. Je vais tout t'expliquer.

– Je n'y comprends rien. Pourquoi je suis là ?

– Je t'ai trouvé inanimé, alors je t'ai amené chez moi, mon frère t'a mise sous perfusion. Tu étais déshydratée et tu ne manges rien depuis trop longtemps.

– Je n'y arrive pas, je chuchote. Et puis vous... Je...

Je pose mes mains sur mes tempes, une migraine fait rage dans mon crâne.

– Tu as mal à la tête ?

Je gémis, ne sachant pas trop quoi faire. Trop de choses se sont passées et je ne vois pas ce que son jumeau vient faire là. Je me sens si fatiguée. Le lit s'affaisse et Benjamin s'installe près de moi en passant son bras sur mon épaule. Il embrasse ma tempe.

– Livie, tu dois te reprendre et manger. Je sais que pour l'instant, c'est difficile, mais tu n'es pas toute seule.

Pas toute seule ? Avec tout ce qu'il a dit sur moi, je ne peux pas lui pardonner.

– Je m'excuse pour tout. Je sais que je t'ai fait du mal.

Je me dégage de ses bras et me tourne pour m'allonger dos à lui et laisser échapper d'autres larmes. Il soupire fort, semblant à bout de patience. Mais il finit par s'allonger contre moi, sans toutefois me prendre dans ses bras.
– Je suis désolé de ne pas t'avoir montré de tendresse en prison. Je ne voulais pas que tu te sentes mal. Je voulais te prouver que tu me plaisais. Je suis possessif et autoritaire... Mais... j'avais envie de toi, vraiment...

– Je ne veux pas en parler, s'il vous plaît.

– Pourtant, il le faut. Je sais que tu t'es sentie humiliée par ce qu'il s'est passé et je m'en veux terriblement.

– Tais-toi !

Je passe au tutoiement sans savoir pourquoi. Je n'y comprends rien et je me sens trop mal pour avoir cette discussion.

– Non ! Tu ne peux pas rester là, à pleurer devant moi, alors que tu te sens mal à cause de mes actes. Je n'ai jamais voulu te blesser et tout ce que tu as entendu sur toi et ton physique, ce n'était pas moi, mais Steph !

Lorsqu'il a dormi chez moi, Steph s'inquiétait de son absence cette nuit-là, mais je pensais que c'était sa petite amie...

– Je pense qu'il est temps que tu saches quelque chose d'important...

Je ne suis pas en état d'entendre ce qu'il veut me dire, je veux juste qu'il me serre fort, comme à l'enterrement de Mima. Je me suis sentie mieux ainsi. Quitte à être ridicule, je lui demande d'une voix enrouée :

– Je veux juste que tu me prennes contre toi, Benjamin. S'il te plaît, nous parlerons plus tard. Je n'en ai pas la force, je chouine, en quémandant son affection.

Il passe un bras sous ma tête, pour me servir de coussin et l'autre autour de moi, puis il me colle contre son torse, en cuillère. Une position si intime, mais tellement réconfortante. Il ne parle plus, mais prend la main posée sur mon ventre pour entrelacer nos doigts. Nous restons comme ça longtemps. Je sens son souffle s'alourdir, il s'endort contre moi, tranquillement. J'en profite pour me lever et aller aux toilettes. Ma tête tourne, mais je me tiens au mur. J'ai encore un cathéter dans le bras, mais je n'ai plus de poche accrochée. Je décide d'aller dans la cuisine boire un verre d'eau. Je me sers et m'installe sur une chaise avec mon verre. Je ne sais toujours pas pourquoi je suis là...

Les frères Novac; tome 1 : AttiranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant