Chapitre 26 : BENJAMIN

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Livie quitte le salon avec son téléphone. Le nom qui s'est affiché à l'écran m'a interpellé, c'est l'individu du bar, celui qui dansait avec elle le soir où elle a évité de justesse d'être victime d'une agression sexuelle. Rien que d'y penser, j'ai des envies de meurtres. Pourquoi l'appelle-t-il ? C'est son mec ? Je n'arrive pas à saisir ce qu'il se passe. J'approche doucement de la porte et je perçois les sanglots de la jeune femme, elle semble être en train de parler tout en pleurant.

– Elle me manque tellement, Taï... je... je ne sais .... pas ... comment je vais faire... sans elle..

Il doit lui répondre, parce qu'elle arrête de parler, je l'entends renifler. Je sais que c'est mal d'écouter aux portes, mais c'est plus fort que moi.

– Je sais. Je ne veux pas te déranger... non... Oui, je vais rentrer chez moi.

Je n'ai pas envie de la laisser seule, mais comment faire pour qu'elle reste ? Je cherche juste à la protéger.

– Si tu veux. OK ! Tu resteras dormir alors ? L'interroge-t-elle avec de l'espérance dans la voix.

Elle semble un peu de meilleure humeur d'un coup, je sens presque le soulagement dans son timbre.

– Je pense que dormir dans tes bras me fera du bien. Tu m'as toujours réconfortée dans les pires moments... Oui... Je sais que je n'aurais jamais dû te fuir et te tourner le dos, mais tu sais que c'était trop dur, Taï !

Je reste interdit, elle le connaît depuis plus longtemps que je le pensais. Mais qui est ce mec, putain ?

– Je serai à la maison dans une heure. OK ! Je n'ai pas très faim... Ouais, je ne sais toujours pas cuisiner, plaisante-t-elle.

Je m'éloigne de la porte, il va aller dormir chez elle, alors qu'elle a dormi dans mon lit, dans mes bras. Je dois quitter l'appartement avant de la voir, sinon je vais m'énerver et rien de bon n'en sortira. Je sais que la confrontation n'est pas toujours la solution. J'ai peur de la laisser rentrer chez elle, peur qu'elle recommence à sombrer. Mais elle ne veut pas de moi, elle veut de ce Taï. Je pars en étant en colère, sans vraiment savoir où je vais. Je décide d'aller à l'Utopie, je sais que je vais me prendre la tête avec Cédric, mais de toute façon, il faudra bien que l'on s'explique...

Je ne suis pas accueilli à bras ouverts, je m'en doutais. Il m'apporte quand même un verre, qu'il dépose devant moi, puis il croise les bras sur sa poitrine, en attendant que je donne des explications.

– Je ne savais pas qu'elle avait crû que je voulais l'humilier. Elle a pleuré et lorsque Camille est arrivée, elle s'est enfuie. Et ensuite, sa grand-mère est morte !

– Je ne saisis pas ce que tu lui veux?

Je soupire, parce que je crois qu'il est temps que j'avoue cette faiblesse.

– Je crois que je suis... attaché à elle.

– Attaché ? demande Cédric, la machoire serrée, ne se laissant pas amadouer.

– Oui ! Je veux sortir avec elle !

Cédric sourit avec bienveillance cette fois. Sa barbe a poussé légèrement, ce qui est rare.

– Donc, tu ne te fous pas d'elle ? S'assure-t-il.

– Non, mais elle ne veut pas de moi ! Elle doit être partie retrouver le mec de l'autre soir, ce Taï de merde ! M'emportais-je en tapant sur le bar de ma main à plat.

– Oh ! Et tu ne l'en as pas empêché ?

– J'avais peur de me mettre trop en colère. Elle a besoin de repos et puis je n'ai aucun droit sur elle.

Les frères Novac; tome 1 : AttiranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant