Chapitre 20 : BENJAMIN

32 5 0
                                    

 Lorsque j'arrive chez moi, je suis une vrai boule de fureur. Steph s'est foutu de ma gueule et a blessé Livie, d'une façon intolérable. Une fois en haut, je fonce vers sa chambre, il est assis à son bureau et se lève en entendant mes pas lourds sur le sol. Je vais vers lui et sans même parler, je lui mets un coup de poing dans la tête, il part en arrière mais se retient au bureau.
– T'es con ou quoi ? demande t-il, en se frottant la joue en me fusillant du regard.
– Non, mais toi oui ! Fais tes valises, tu dégages! je lui assène, virulent.
Il me regarde abasourdi, ne comprenant rien à rien.
– Attends, je n'ai rien fait ! se défend-il.
– Tu as proposé à Livie de faire la pute en te taillant une pipe ! Dans ma cuisine ! je hurle.
Son expression change, saisissant mon problème. Je sors de sa chambre pour aller boire un verre de whisky sec. Il arrive derrière moi.
– Je plaisantais, je pensais qu'elle comprendrait que jamais tu ne ferais ça !
– Ah ouais ? Et comment aurait-elle su que j'avais un jumeau ? je lui demande.
– Le tatouage, elle la vu, j'étais torse nu. Tu n'as pas de tatouages, alors elle ne pouvait pas se tromper.
– Sauf qu'elle ne m'a jamais vu torse nu ! Espèce de porc ! je l'insulte en le bousculant à nouveau.
– Tu ne couches pas avec elle ? s'étonne t-il, surpris.
– Non !
Il passe sa main dans ses cheveux, signe qu'il est gêné. Puis revient à l'attaque.
– Je ne savais pas, elle a dormi dans ton lit ! se défend-il.
– Et moi, dans la chambre d'amis.
– Mais si tu ne couches pas avec, qu'est-ce que tu en as à foutre?
Je soupire, dépité. Je ne sais pas ce qu'il se passe avec cette femme, mais je sais qu'elle compte. Et pour l'instant, ça me suffit !
– En plus, tu t'es fait passer pour moi auprès de l'infirmière de mon établissement. C'est pour ça qu'elle m'a mis la main aux fesses hier. Ses regards me semblaient bizarres! Putain, tu fais chier, Steph !
– Attends, tu en pinces pour elle ? C'est ça ? se moque t-il.
– Et alors, même si c'était vrai, qu'est-ce que ça peut te foutre !
– Rien, mais si tu me l'avais dit...
– Comme si tu avais envie de savoir ce qui se passe dans ma vie! je lui balance avec hargne.
– Ben, tu sais que je ne pense pas à mal, je suis comme ça ! se défend-il encore.
– Justement, c'est ça le problème ! Tu ne regardes jamais le mal que tu fais autour de toi ! Livie est une femme blessée par la vie, et elle vient de perdre le seul membre de sa famille qui lui restait ! Et à cause de toi, elle n'a pas voulu de mon aide, bordel ! Elle est seule et sans personne !
Je l'accuse sans aucun remord, je lui raconte tout ce que m'a dit Livie. Il se rappelle l'avoir croisé à l'Utopie, elle est restée statique à le regarder en attendant sans doute qu'il lui parle, pensant que c'était moi. La veille nous avions échangé notre premier baiser...
Lorsque nous finissons de discuter, je suis plus calme, je lui demande quand même de se trouver un appart, parce que le défilé de nanas permanent est chiant pour moi. Nous discutons jusque très tard et il promet de faire des efforts avec Livie. Même si il ne comprend pas ce que je lui trouve. Lui, aime les filles très minces, maigres je dirais même. Moi j'aime les formes et particulièrement celle de la jeune femme. Lorsqu'elle s'est laissée caresser en cellule, j'avais envie d'elle tellement fort... Mais elle ne l'a pas vécu comme ça, lorsqu'elle m'a raconté, j'ai eu l'impression que je l'avais violé...
La façon dont elle a décrit notre étreinte, me semblait sale. Il est vrai que je n'ai pas fait preuve de tendresse, je l'ai mise dos à moi, collé au mur, et je lui ai procuré du plaisir. Je voulais lui prouver que je la désirais mais je ne pensais pas qu'elle le ressentirait comme une tentative de domination. Il faut dire que j'avais bu aussi, je n'étais pas dans mon état normal. Je vais lui expliquer lorsqu'elle se sera calmée...
Le lendemain, je me rends au travail. Madame Blanc m'informe que Livie n'est pas présente et qu'elle ne l'a pas signalé. Je l'informe du décès de sa grand-mère en lui expliquant que je lui ai donné quelques jours pour se remettre. Puis, je me rends à mon bureau. Sylvie frappe à la porte et vient vers moi, comme en terrain conquit. Elle contourne le bureau pour venir près de moi et tire sur ma chaise pour me faire reculer.
– Qu'est-ce qui vous prend ? je lui demande.
– Benjamin, voyons ! Après ce qu'il s'est passé entre nous, tu as vraiment besoin de me poser la question ?
Elle prend une voix aguicheuse que je n'aime pas du tout. Ça lui donne un air encore plus vulgaire. Je prends ses poignets dans ma main, pour éviter qu'elle ne me tripote.
– Il ne s'est rien passé entre nous !
– Oh que si ! Je peux te dire que c'était même inoubliable, chéri, susurre t-elle.
Je me lève en lui demandant :
– Vous vous rappelez du tatouage que vous avez vu ?
– Un beau scorpion comme ça, ça ne s'oublie pas !
– Le problème c'est que je ne suis pas tatoué ! Mais mon frère jumeau, oui!
– Pardon ? demande t-elle, avec hésitation, en regardant mon torse, comme si elle pouvait voir à travers mes vêtements.
Je défais le haut de ma chemise et j'écarte les pans, pour dévoiler mon torse, dépourvu de Lorsque j'arrive chez moi, je suis une vraie boule de fureur. Steph s'est foutu de ma gueule ! Il a blessé Livie, d'une façon intolérable. Une fois en haut, je fonce vers sa chambre, il est assis à son bureau et se lève en entendant mes pas lourds sur le sol. Je vais vers lui et sans même parler, je lui mets un coup-de-poing dans la tête, il part en arrière, mais se retient au bureau.

Les frères Novac; tome 1 : AttiranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant