J'ouvre les yeux, mais je ne suis pas chez moi. La chambre est neutre, les murs blancs et les meubles en bois clair. Je ne me reconnais pas, mais l'odeur est reconnaissable, c'est celle de Benjamin. Qu'est-ce que je fous ici ? Je soulève la couette pour regarder ce que je porte, mais je suis habillée. Je soupire de soulagement. Je ne me rappelle pas comment je suis arrivée dans son lit...
Je m'assois, j'ai mal à la tête et je suis crevée. Je parcours la pièce du regard. Il n'y a aucune photo, ni objet personnel. Je me lève en récupérant mes chaussures. Je suis débrayée, je dois passer chez moi pour me changer avant d'aller travailler. Je sors dans le couloir, et le suis jusqu'à la pièce principale. Les murs sont blancs ici aussi et le mobilier noir. C'est propre et impersonnel...
Du bruit me fait sursauter, un placard qui se ferme. Je me retourne pour tomber sur Benjamin, il est de dos en caleçon, sans rien d'autre. Je reste un moment à le regarder, il est moins musclé que je le pensais, mais il a un fessier parfait. Je bave littéralement devant lui, mais lorsqu'il se retourne, je baisse les yeux. Il ne bouge plus, je relève enfin la tête.
– Bonjour, Benjamin.
– Salut, répond-il.
Son regard sur moi est étrange, il est froid et pénétrant. Je ne vois pas la lueur qu'il y a d'habitude, comme lorsque je l'ai croisé à la sortie du bar avec la blondasse. Il me tend une tasse de café, avec son petit sourire en coin. Il me semble vraiment différent.
– Bien dormi ? demande t-il, en fronçant les sourcils.
Je hoche la tête et bois une gorgée du breuvage noir, qui me fait du bien, et qui surtout, m'occupe les mains.
– Merci. Je... je vais... y... aller... je crois que...
Putain de bégaiement de merde ! Benjamin se met à rire.
– Avec ce qu'il s'est passé entre nous, ne fais pas la timide, chérie, susurre-t-il en se rapprochant de moi.
Je dois rougir, je ne sais pas s'il parle de cette nuit ou de la prison. Mais je ne me sens pas bien d'un coup. Il se colle à moi et en baissant le regard, je reste bouche bée devant le tatouage qui orne sa poitrine. Je ne pensais pas qu'il était du genre tatouages. Pas que je n'aime pas ça, mais le très gros scorpion qui orne sa poitrine du côté gauche est magnifique. Une impression de 3D de l'animal donne un côté très réel. Sa tête est tournée vers son visage et le dard pique au centre de sa poitrine. Je reste un moment à l'examiner, mais il se rapproche encore, sa main saisit ma taille pour nous rapprocher, mais je ne reconnais pas son contact. Je ne ressens pas le frisson habituel quand il me touche ou s'approche de moi. L'attirance que j'éprouve d'habitude n'est pas là. Je ne ressens qu'une profonde envie de fuir.– Allons, nous pourrions nous amuser un peu, tous les deux, propose-t-il.
Un bruit derrière moi le fait sourire, avec une arrogance différente de d'habitude, encore une fois. Je me demande s'il n'est pas bipolaire, ce n'est pas possible autrement...
– Je vais... y... aller... il... vaut... mieux...
– Ne fais pas ta timide ! Tu pourrais te mettre à genoux devant moi et te servir de ta jolie bouche, chérie !
Je le regarde la bouche ouverte, il se lèche les lèvres. Jamais il ne m'a parlé de cette façon, je suis surprise et choquée. Je n'aime pas du tout sa façon de dire ça, en me regardant comme si j'étais à son service. Je ne le sucerai pas !
– Livie, quelle surprise ! Dit une voix de femme dans mon dos.
Je me recule en échappant au contact de Benjamin. L'avocate qui nous a sortis de prison se tient là, elle est prête à partir. Sa petite amie nous regarde, comme si elle ne venait pas d'entendre son mec me proposer de lui tailler une pipe dans sa cuisine !
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Les frères Novac; tome 1 : Attirance
AcakLivie est bibliothécaire dans un lycée. Une nouvelle année commence mais le directeur remplaçant, va faire voler en éclat sa petite vie calme et bien ordonnée. Son passé lui a appris à être méfiante, à se cacher. Elle est complexée, et blessée. Parf...