Chapitre treize

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Chapitre treize - Éléonore

Décembre

- Lenny ?

Dès que nous rentrons, mon frère m'appelle depuis sa chambre. C'est la première fois qu'il m'invite à y entrer et je me sens chanceuse. En prime, j'ai le droit de récupérer mon surnom.

- Tu es sortie ce matin ?

J'ai peur que cette question soit un reproche mais occupé à mettre ses chaussettes, Ezra semble seulement vouloir faire la conversation. Son lit est défait, du bazar traîne partout et je constate que cette chambre n'est pas si différente de celle qu'il occupait chez nos parents.

- Oui, j'ai été me promener avec Côme.

- D'accord, c'est cool. Je voulais m'excuser pour t'avoir ignoré ces derniers temps. J'avais des exams importants et je n'avais pas vraiment le temps de traîner ici. Mais ça n'était pas contre toi.

Ses excuses me font du bien et m'aide à comprendre que ce n'était pas moi le problème. Je suis soulagée.

- Merci.

- Pourquoi tu me remercie ?

Il rigole mais s'arrête lorsqu'il m'observe, l'air inquiet.

- Parce que je m'imagine mille et un scénarios depuis l'autre nuit. Tu avais l'air d'accepter de me reparler un peu et d'un coup... tu étais à nouveau distant avec moi. Alors merci d'être honnête avec moi et de m'expliquer les raisons.

- Je n'avais pas pensé à ça, désolé. C'est vrai qu'on devrait réapprendre à communiquer...

Il a raison. Depuis qu'il est parti, nous avons perdu l'habitude de nous connaître par cœur et de relativiser. Je prends tout à cœur désormais et me remets sans arrêt en question.

- C'est vrai.

Il me balance une chaussette sale dessus et je l'esquive au dernier moment. Deux secondes plus tard, Ezra se lève et s'approche de moi.

- Tu devrais prendre l'air plus souvent, ça te fait du bien.

- J'avais peur que ça te contrarie si je sortais trop souvent avec Côme.

- Côme est quelqu'un de bien. Je sais que j'ai pu avoir quelques aprioris lorsque je vous aient vu vous rapprocher quelques fois mais c'était infondé et égoïste. Je.. je t'en voulais de t'entendre à nouveau si facilement avec l'un de mes potes sans prendre conscience que tu souffrais et que tu avais peut-être juste besoin d'un ami sur qui te reposer. Si Côme peut t'aider, alors soit. Je ne m'interposerai pas.

S'il savait à quel point Côme et Maël sont différents. Je sais parfaitement que le frère de Corentin est quelqu'un de bien mais au fond, je ne peux m'empêcher de me méfier. Je suis cependant soulagée que mon frère n'ai rien à me reprocher cette fois-ci. Même si sa gentillesse m'étonne... il a l'air différent, plus posé. Et j'hésite une seconde à tout lui déballer mais recule vite devant cette idée, persuadée qu'il n'est pas prêt à encaisser ma vérité.

- Bon, je vais aller courir avec Coco. Je te laisse l'appart, repose-toi un peu et on mangera ensemble si tu veux ?

Il se tourne pour attraper une paire de baskets et le temps de les enfiler, je lui réponds.

- Si tu veux oui. Avec plaisir !

Il ébouriffe mes cheveux et je râle même si au fond, je suis ravie. J'ai l'impression qu'on vient enfin de me rendre mon oxygène.

Ezra me passe devant et hésite avant de suivre Corentin dehors comme s'il voulait sincèrement rester avec moi. Mais je l'oblige à quitter l'appart d'un geste de la main pour le convaincre. Nous aurons bien assez de temps pour discuter plus tard.

The harmony of our heartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant