Chapitre trente-quatre

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Chapitre trente-quatre - Éléonore

Janvier

Tout va trop vite. Mais je ne ferai rien pour arrêter ce qui est entrain de se passer.

Enfin dans mon lit, Côme me surplombe de tout son corps. Minuscule, je disparais sous son torse.

Chaque geste vise à nous découvrir mutuellement. Caresse après caresse, je prends confiance. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive mais c'est la première fois que je ressens une attirance si forte pour quelqu'un. Un désir qui me consume et me tord le ventre. C'est magique. Inédit.

Malgré tout, l'envie de prendre mon temps fait son chemin dans ma tête. Honnêtement, depuis que Maël a abusé de ma confiance et de mon corps, je pensais que plus jamais je n'arriverais à me rapprocher d'un garçon. J'ai érigé mille barrières pour me protéger, refusant systématiquement tout rapprochement. Je me suis enfermée dans une bulle de cristal solide, m'aidant à ne plus jamais être triste ou brisée.

Mais aujourd'hui, à ce moment précis, rien ne me rattache à Maël. Ce mauvais souvenir de lui s'évanouit de plus en plus, à chaque fois que je côtoie Côme.

Si je veux prendre mon temps et ne pas aller trop loin pour le moment, c'est juste parce que je n'ai pas envie de brûler des étapes. Je veux apprendre à le connaître par cœur, à dépasser mes peurs, mes complexes.

- Hé, ça va ?

Côme remarque mon absence et se redresse.

- Ça va très bien. Je veux juste qu'on... y aille en douceur.

- Je suis sur la même longueur d'onde, je te rassure.

Il dépose ses lèvres sur les miennes tout en douceur avant de basculer sur le côté. Face à face, nous nous regardons sans dire un mot pendant plusieurs minutes. Une de mes mains sur ses côtes, je dessine des choses invisibles avec mon index sur sa peau douce.

- Tu veux faire quoi ?

- Hum... On cuisine ?

Il valide ma proposition et nous retournons au salon, là où les vestiges de notre shooting traînent dans la pièce.

Je récupère mon haut et Côme fait de même. Une fois rhabillés, nous nous lançons un regard complice. Il n'y a rien de gênant avec lui, tout paraît... simple et naturel.

- Bon, je vais regarder ce qui traîne dans le frigo et les placards. Dis moi Lenny, tu as une idée de ce que tu veux ?

J'hausse les épaules en attrapant mon appareil photo pour analyser les images prisent par Côme. Je dois admettre qu'elles sont jolies. Elles sont même plus que ça. Sur chaque photo, je souris, je pose de manière élégante, je suis... naturelle. Ma préférée est sans aucune hésitation la dernière. Nous nous embrassons avec passion, nos mains perdues sur nos corps. C'est beau à voir.

- Alors, tu aimes ?

Je sursaute, prise sur le fait. Côme pose sa tête sur mon épaule et observe la photo en question.

- Oui. Beaucoup. Tu es plutôt doué.

- Parce que tu en doutais encore ?

- Non, mais... je ne savais pas ce que ça allait donné avec moi sur les photos. Merci d'avoir rendu ça joli.

- Ces photos ne font que refléter la réalité, Éléonore.

Mon prénom dans sa bouche sonne comme un mot d'amour. J'aime les sensations que sa voix provoque en moi.

- Est-ce que tu as déjà eu assez confiance en toi pour te trouver belle ?

Sa question me prend de court. Je me retourne vers lui et impose une certaine distance pour pouvoir l'observer.

The harmony of our heartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant