BloodThorn : La vengeance de Rogers [Terminée]

Chapitre 17 « J'ai tous les droits... »

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Léonore.

Vêtue d'une belle robe offerte par le prince Toussaint, je me dirige vers sa cabine pour le souper auquel j'ai été conviée.

Après un bon bain, spécialement préparé pour moi, une demoiselle est venue à ma rencontre pour m'assister dans l'enfilage de la robe bleue aux manches bouffantes. Elle a ajusté le corsage, ce qui m'a laissé le temps d'admirer son élégante apparence. Ladite robe est richement ornée de motifs floraux et de dentelles, lui donnant ainsi du charme et de la prestance.

Par la suite, nous nous sommes attelées à la coiffure. Une partie de mes boucles, soigneusement séchées, ont été relevées avec délicatesse pour former un chignon, agrémenté d'une multitude de perles nacrées.

Je donne trois coups à la porte, attendant la réponse du prince. Celle-ci ne tarde pas. Il me fait entrer, saisit ma main et dépose un baiser sur son dos, puis me mène vers une chaise. Il prend place en face de moi, me sourit et entame la discussion.

— Vous devez être affamée.

— C'est exact, monsieur. Je dois dire que je suis ravie d'enfin pouvoir manger autre chose que des œufs, du pain dur et de la viande séchée.

Il passe sa main dans sa longue tignasse dorée agrémenté de quelques fil argentés, témoin de son âge plus avancé que le mien.

— Vous avez dû vivre un enfer, continue-t-il.

— Cela n'a pas toujours été le cas, je vous rassure.

Je pique ma fourchette dans le repas disposé dans mon assiette et ferme les paupières pour profiter de chaque saveur que la viande et les légumes me délivrent. Le poulet est tendre, légèrement grillé et les légumes ne sont pas aussi fades ni aussi salés qu'à bord du BloodThorn.

— Vous irradiez de grâce, princesse.

Je lui rends aimablement son sourire et prends une nouvelle bouchée de carottes.

— Lorsqu'on m'a promis à vous, j'imaginais une apparence bien différente. Mais je suis pleinement satisfait de constater que votre beauté n'a d'égale que celle de votre mère et que vous êtes jeune, vigoureuse et en bonne santé. Et que dire de vos hanches : parfaites pour enfanter.

Je me redresse, fixe l'homme en arborant un sourire factice.

C'est impressionnant la vitesse avec laquelle j'ai réussi à oublier mon rang sur le BloodThorn. Le retour à la réalité, à la princesse qui doit épouser le prince ennemi pour mettre un terme à la guerre entre nos royaumes et nous allier afin d'être plus fort, est rude.

L'homme revêtu d'un uniforme doré et noir, orné de fleurs de Lys, se lève gracieusement pour me rejoindre. Il me tend sa paume que je saisis et, d'un geste courtois, il m'aide à me relever.

Son regard goûte mes courbes avec une intensité qui me met mal à l'aise.

— Vous êtes d'une beauté remarquable.

Cette phrase ne sonne pas comme un compliment, mais plutôt comme un reproche et cela me perturbe. Je retire doucement ma main de la sienne pour éviter de le froisser, mais il amorce un pas en avant, enserre mes hanches et plonge son visage dans mes cheveux.

— Vous dégagez une agréable odeur et votre peau est d'une douceur exquise.

Je bredouille un timide merci, cherchant à le repousser poliment. Louis-Jacob finit par reculer, mais son regard reste ancré dans le mien.