Chapitre 34

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Son interlocuteur eut un sourire moqueur et charmeur, le regard pétillant de malice et d'assurance. Car, s'il s'agissait d'un des membres de la famille Medvedev, il n'était pas de ceux qu'Adryanna avait pour habitude de fréquenter. Il était l'opposé extrême de l'homme qui se tenait dans le salon, à discuter avec son fiancé. Si Leonid avait la grâce et la prestance, ainsi que la force tranquille, cet homme, lui, avait l'arrogance et la dangerosité d'un serpent prêt à mordre à tout instant.

Et il n'était autre que le père de Leonid lui-même, et le frère adoptif de Narcisse Von Keyserling.

« Miss Samaras... Je suis ravi de vous revoir. »

Son visage paraissait tellement jeune. Elle pencha légèrement la tête, tout sauf intimidée, et demanda d'un ton inquisiteur :

« Puis-je savoir ce que vous faisiez à l'entrée de mes appartements ? Ce n'est habituellement pas un couloir réservé aux visiteurs. »

Il eut un sourire si innocent et provocant à la fois qu'on aurait pu le jeter en prison en même temps que l'on lui aurait offert les clés de la ville sur un plateau.

« Je m'excuse, je ne voulais pas être intrusif. Mon fils m'a informé que vous manquiez à l'appel, je suis donc venu voir si tout allait bien.

— C'est très aimable à vous, mais il vous aurait suffi de demander à mon fiancé. Il vous aurait répondu sans délai. »

Le sourire du blond se fit plus grand encore, le regard brillant d'amusement.

« Oh, mais quel idiot fais-je... Je n'y avais même pas songé. »

Adryanna eut un léger sourire en coin, pas dupe. Elle doutait même du fait qu'il ait réellement parlé à Leonid. Car, si Elijah l'avait vu, il ne l'aurait jamais laissé monter à la rencontre de la jeune femme. Elle en était convaincue.

Refermant la porte de sa chambre, elle haussa un sourcil à son intention.

« Quoi qu'il en soit, j'allais les rejoindre. Souhaitez-vous venir aussi ? »

Il eut une légère moue, toujours cet insupportable sourire aux lèvres.

« Mais, avec plaisir. »

Il tendit son bras le long des escaliers, lui indiquant qu'elle pouvait passer avant lui, ce qu'elle fit sans prononcer un mot. Sa main reposait sur la rambarde tandis qu'elle était quelque peu dans ses pensées, ne laissant rien paraître pour l'homme qui était juste derrière elle. Ce qu'elle pouvait exécrer son arrogance. Cette dernière avait empiré avec les années, peu après le décès de Narcisse. Elle avait senti cet homme qu'elle connaissait très peu devenir plus sombre encore, sans scrupules. Elle détestait ce qu'il représentait.

« Cette robe vous va à merveille. »

Elle eut un léger sourire dépité en répondant, de dos à lui tandis qu'elle descendait doucement.

« Je vous remercie.

— Je le pense sincèrement, et puis rare sont les occasions pour moi de vous voir autrement parée que pour les flots. Ce n'est pas une critique, mais un simple constat. »

Cette fois-ci, elle répondit sans émotion et avec davantage de répondant.

« Je suis faite pour prendre la mer, et préfère largement mes tenues à bord que sur la terre ferme, mais je prendrais le compliment malgré tout et vous en remercie. »

Elle coupa la conversation, arrivant en bas des escaliers et cherchant Elijah du regard, espérant trouver un certain soulagement en le voyant. Mais, elle eut beau parcourir le salon du regard et tendre l'oreille, l'homme et son mentor étaient introuvables. Elle pinça les lèvres, décontenancée, tandis que Makarios s'approchait derrière elle.

Les larmes de la merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant