Chapitre 33 : Première Journée

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Mes yeux fixent avec envie la robe noire coincée dans le verre de la vitrine du magasin. Je m'imagine à la place du mannequin, j'imagine la robe couvrant ma peau, épousant mes courbes, me donnant l'allure élégante et sophistiquée que j'ai toujours rêvé d'avoir. Chaque détail de la robe me captive : la délicatesse du tissu, la finesse des coutures, la manière dont elle semble danser sous la lumière des néons. Je peux presque sentir la douceur de la soie contre ma peau, la sensation d'être enveloppée dans un nuage de sophistication et de grâce.

- Tu veux que je te l'achète ?

La voix grave d'Adam résonne dans mes oreilles, me faisant sursauter et hurler. Toutes les personnes du centre commercial se retournent à l'unisson et m'observent. Je veux disparaître sous le sol. Mon visage brûle de honte, et je baisse les yeux, évitant les regards curieux des passants.

- Non, je réponds encore embarrassée, je ne faisais que la regarder, elle coute bien trop cher pour ce qu'elle est...

Il pose sa main sur mon épaule. Adam a décidé qu'après cette longue conversation au sujet de mes origines et des siennes, il fallait 'acheter certaines choses, des vêtements, des produits d'hygiènes. Je n'ai pas vraiment posé de question sur les produits qui étaient déjà présents. Je pense qu'il a tué leurs propriétaires....

Je fais glisser mes doigts dans mes cheveux avant de tourner la tête vers une prochaine boutique, mais sa main saisit fermement mon bras.


- Tu sais que j'ai assez d'argent pour acheter tout le centre commercial, pas vrai ? Une robe Dior à 5980 euros, c'est beaucoup trop. 

- Une robe Dior à 5 980 euros, c'est beaucoup trop, je murmure, gêné. 

Il me dévisage et pose ses doigts sur mon menton pour me forcer à le regarder dans les yeux. Il est tellement plus grand que je dois lever la tête, me tordant presque le cou. Son regard sombre habituel ne me permet pas de discerner s'il est en colère ou simplement sérieux.


- Tu veux dire que tes "parents" ne t'ont pas couvert d'or ? Pourtant, tu ne mérites rien de moins. Tu es quand même ma femme...

Je déglutis, sentant une chaleur monter en moi, mélange de gêne et d'émotion. Ses paroles, bien que sévères, sont empreintes d'une étrange tendresse. Je le regarde, essayant de lire ses intentions dans ses yeux sombres.


- Adam, murmurai-je, ce n'est pas une question d'argent. C'est juste que... c'est extravagant.

Il sourit légèrement, relâchant doucement mon menton, mais gardant une main protectrice sur mon bras.


- Te bouffer la chatte dans les cabines d'essayages, ça, ce serait extravaguant...

Je lui frappe l'épaule, il rigole en se frottant l'épaule, faisant semblant que le coup lui a fait mal comme pour se moquer de moi. Je sais bien qu'il n'a rien senti du tout. 

- Mais acheter une robe, comme ça, pas vraiment. Tu mérites le meilleur, toujours, les choses, les plus chère, et si te pavane avec, devant les autres, c'est encore mieux.

Un frisson parcourt ma colonne vertébrale. Ses mots, prononcés avec une telle conviction, me laissent sans voix. 

- Je ne suis pas comme ça, enfin...tu le sais très bien. 

Il hausse les épaules puis me tire doucement vers la boutique, et malgré mes réticences initiales, je me laisse entraîner, touchée par son geste et la profondeur de son attachement.

Blasphemous (DARK ROMANCE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant