Je n'ai jamais été très religieuse. En réalité, la religion n'a jamais été une tradition dans ma famille. Nous n'avons jamais ressenti le besoin de pratiquer une foi ou d'assister à des cérémonies religieuses. En repensant à mon enfance, je réalise que ce sujet n'a jamais suscité de grandes discussions ou interrogations au sein de notre foyer.
Il est vrai que de nombreuses familles sont athées ou agnostiques, et la nôtre ne faisait pas exception. L'absence de pratiques religieuses n'était donc pas surprenante.
Une vague de nausée m'envahit, me laissant avec une envie irrésistible de vomir, de hurler à pleins poumons, de céder au désespoir le plus profond. Chaque fibre de mon être est en proie à une souffrance indescriptible, comme si un poids immense écrasait ma poitrine, m'empêchant de respirer.
Je ne me suis jamais trouvé spéciale, ou différente. J'ai toujours trouvé être une personne moyenne. Le genre de personne que l'on oublie après l'avoir rencontré. Je ne suis pas différente des autres humains, je n'avais rien d'unique, de particulier, qui me démarquait.
J'étais condamnée à disparaître dans la masse. Et le sentiment paradoxal de vouloir disparaître dans cette masse, causée par une timidité trop marquée, mais également, l'envie d'être vue, aimer, d'être entendue.
- Tu es en colère, demande Adam, assis sur le fauteuil faisant face à mon lit ou je refuse de sortir.
- Je veux revenir dans le passé, je murmure, retrouver ma famille, reprendre ma vie...aller à l'université et....
- Cela n'arrivera pas, ton ancienne vie est terminée. Bientôt les Anges viendront te chercher...
- Je ne veux pas de ça, de cette vie. Je veux rentrer chez moi.
Mais même ce chez moi n'était qu'une illusion. Toute mon existence était basée sur un mensonge. Et maintenant, je n'ai plus rien....
Putain, je n'ai plus rien. Papa, Maman, petit-frère...
Je ne peux plus que rêver, ma vie n'est qu'une ligne est tracée et je me rends compte que je n'ai jamais été libre. Le sentiment de suffoquer saisis mes poumons. J'enroule mes bras autour de mon ventre.
Je ne peux plus pleurer, je suis tellement fatiguée. Je ne veux plus rien ressentir. Je veux que ça s'arrête.
- Que va-t-il se passer maintenant ?
- Tu vas devoir apprendre à contrôler la clé, en premier lieu et après on verras. Mais tu dois te reposer maintenant.
Et je crois que je commence à être colère. Il ne peut pas mentir, je le sens dans mon cœur, dans mon âme. Tout est vrai, je le sens, comme un fait irrévocable.
Quelle est cette haine qui née au creux de mon être. Un vide s'installe, une froideur qui n'était pas là.
- Et donc, il murmure, tout dépendra de toi. Tu ne pourras plus te permettre d'être faible très longtemps...
La première fois que j'ai rencontré Adam. Il y a eu une étincelle. C'était peut-être cliché d'en parler de cette manière, d'un coup de foudre qui prend tout, mais c'est ce que j'ai ressenti. Et j'ai repoussé cette idée, j'ai enfoui ses sentiments, tentant de lutter contre cette attirance si forte qui tentait de me contrôler. Parce qu'il était... horrible.
Le reste du monde semblait n'être qu'une illusion. Jamais je n'avais ressenti de sentiments aussi violents.
- Je ne veux pas me battre, je lui dis en quittant le coussin que je serrais comme un enfant serrant sa peluche.
- Et donc, tu vas laisser tes parents se faire torturer au Paradis ?
Je relève les yeux. C'est vrai, je dois les sauver...Je ne peux pas les abandonner. Je prends mon visage entre mes mains, respirant difficilement. Je sens le regard d'Adam sur moi, mais il ne dit rien.
Il le sait depuis le début, depuis notre première rencontre, et mes parents aussi, ils m'ont élevé en sachant pertinemment qui j'étais. Est-ce qu'ils m'ont vraiment aimé, ou est-ce que ce n'était qu'une illusion pour conditionner l'arme qu'ils voulaient utiliser contre Dieu. Si de la lumière n'était pas magiquement sortie de mes mains, j'aurais eu un peu de mal à y croire.
- Et toi, je murmure, tu me vois comme une personne, ou comme une arme.
- Je te vois juste comme la meuf qui me fait tourner la tête et que me donne envie de baiser tout le temps...J'ai promis au Blasphémateur du premier monde que je t'aiderais, et je suis le meilleur placé pour t'entraîner à utiliser ce pouvoir. J'en ai pas grand-chose à foutre de ce conflit, mais je ne porte pas Dieu dans mon cœur au vu de ce qu'il nous a fait. Alors, si tu veux sauver tes parents, je suis bien obliger de t'entraîné un peu...j'imagine.
- Tu me jures que c'est ton seul objectif, que tu n'as pas d'autres plans.
Il rigole.
- J'ai pourtant l'impression d'avoir été sacrément honnête avec toi aujourd'hui. Et je pense, en réalité avoir toujours été honnête sur ceux que je voulais de toi. Je n'ai pas vraiment de raison de te mentir. Enfin, je te le jure, croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en Enfer.
- Tu. vis déjà en Enfer, je rétorque.
Il éclate de rire avant d'hocher la tête.
- C'est vrai, mais t'as compris...Enfin, il nous reste à parler de nous deux. De notre relation...de ceux que l'on attend de l'autre. Après tout, tu es ma femme, même si tu l'as oublié, ce qui ne m'arrange pas.
Nous avions eu une longue conversation. Il se questionnait sur cette volonté que j'avais de le faire "aider les gens". Comme ces enfants que je lui avais demandés de sauver. Lui se fichait royalement de ma morale, du bien et du mal, et de sauver des enfants, tous ceux qu'il voulait, c'était moi. Alors, nous trouvâmes un accord, la journée, il serait à moi, il m'obéirait, et la nuit...ce sera à moi de lui obéir...
VOUS LISEZ
Blasphemous (DARK ROMANCE)
RomanceAvertissement : ce roman est une DARK ROMANCE. Il comporte des scènes pouvant choquer et est réservé à un public très averti. Présence de scènes extrêmement violentes. Lucie, à seulement 20 ans, voit sa vie basculer lorsque Adam surgit dans son exi...