Chapitre 36 : Le Plan

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Assis sur les marches du restaurant, Adam observait le bitume avec une cigarette entre les lèvres. Devant le restaurant, plusieurs voitures passaient, leurs phares éclatants perçant l'obscurité de la nuit tombante. Les lumières se reflétaient sur le pavé humide, créant des éclats éphémères dans l'ombre.

- Je n'arrive pas à croire que je suis tombée amoureuse d'un monstre, murmurais-je en parcourant des yeux les tatouages qui couvraient ses mains et remontaient le long de ses bras.

Adam ne répondit pas immédiatement. Ses yeux suivaient les voitures, perdu dans ses pensées, alors que la fumée de sa cigarette s'élevait en volutes grises dans l'air frais du soir. Ses tatouages, sombres et entrelacés, semblaient raconter une histoire aussi complexe et énigmatique que lui. Même dans le silence, il était séduisant. 

- Je sais que je suis un monstre, murmure-t-il, c'est ce qui me rend humain.

Je viens m'asseoir à côté de lui sur les marches, enroulant mes mains autour de son biceps et posant ma tête sur son épaule.

- Je suis désolée, je murmure. Je crois que je suis une personne bien plus arrogante que je le pensais. En réalité... j'ai toujours cru que la morale était importante, que cela distinguait les bonnes personnes des mauvaises, celles qui ne méritaient pas d'être prises en compte. Je ne réalisais pas que cela faisait de moi quelqu'un qui jugeait les autres, qui se croyait meilleure qu'eux, meilleure que toi.

- Au niveau moral, répond-il en souriant, t'es bien meilleure que moi, ça c'est sûr. Il exhale un nuage de fumée, ses yeux toujours fixés sur l'horizon. Je sens ses muscles se détendre légèrement sous mes mains, et son sourire, bien que petit, réchauffe mon cœur.

- Peut-être, dis-je doucement, mais ce n'est pas ce qui compte. Ce qui compte, c'est que tu es là, que tu es toi, avec toutes tes failles et tes forces. Et je t'aime pour ça, pour tout ce que tu es, même les parties sombres.

Adam reste silencieux un moment, puis écrase sa cigarette et passe un bras autour de mes épaules, me rapprochant de lui.

- Alors peut-être que je suis un monstre, mais je suis ton monstre, chuchote-t-il. Et ça, ça me suffit.Nous restons ainsi, enlacés dans la nuit, trouvant un réconfort silencieux dans la présence de l'autre, malgré les ténèbres qui nous entourent.

- Oui, mais je comprends, tout n'est pas aussi noir et blanc, et toi, tu es le genre d'hommes qui est la preuve. Tu as sauvé des gens...

- J'ai sauvé des gens pour avoir ta localisation, et j'ai sauvé la dernière parce que tu m'avais promis de me laisser te bouffer la...

Je lui frappe l'épaule avant qu'il termine. 

- Crétin...

- Ce que je veux dire, il continue, c'est que je ne fais le bien que parce qu'il y a une récompense, toi, mais sinon, je ne ressens rien quand je sauve quelqu'un, mais quand je tue...j'ai l'impression d'être en vie. C'est tout. 

Un lampadaire grésille sur la droite, et le bruit me déconcentre légèrement. Adam sent bon, une odeur enivrante, qu'est-ce que c'est ? Est-ce son parfum ou simplement lui ? Je ne saurais le dire, mais cela m'apaise. En fait, je sais qu'il veille sur moi. Je sais que si quelqu'un venait me faire du mal, il me défendrait sans hésiter.

Sa présence à mes côtés, solide et rassurante, me donne un sentiment de sécurité que je n'avais jamais connu auparavant. Il tuerait pour moi, pour me protéger, et il tuerait si je lui demandais, sans poser de question, je le sais bien...

Son cerveau ne fonctionne pas comme le mien, mais comme celui d'un tueur en série, il aime le sang et il m'aime moi. 

- Si ça te rend heureuse que je sauve des gens, je peux le faire. C'est un peu contraire au démon que je suis, mais je comprends ce que tu essayes de faire. De faire de moi un héros, d'utiliser mon pouvoir à bon escient, parce que pour toi, sauver une personne, c'est comme respirer. Et pour moi, tuer en est l'équivalent. Tu essayes de provoquer une situation ou nos idéaux pourraient cohabiter...Tu sauves les gentils, je tue les méchants, et on baise jusqu'à l'épuisement.

- Peut-être oui, peut-être...

- Alors, Princesse, il continue, qui dois-je sauver ? 

- Pourquoi pas commencer...par faire ce que l'on s'est promis d'abord...

*************************

La maison est plongée dans l'obscurité lorsque nous passons la porte, je ne peux pas voir son visage, mais je peux déjà sentir son sourire. J'observe dans l'obscurité ses larges épaules, ses fesses, ses muscles...jusqu'à la chambre. 

Il m'embrasse comme il sait si bien le faire, je sens un frissonnement qui me parcoure l'échine, du creux de mes reins jusqu'au haut de mes épaules. Son baiser n'est pas doux, il est brutal, violent, possessif, d'un amour qui se fiche du rose et des rubans, qui veut dominer, dévorer, sombrer dans une bestialité proche du monstre plutôt que de l'humain. 

Il prend mon menton entre les doigts de sa main, le caresse doucement en m'embrassant. Nos respirations s'emballent à l'unisson, et mon cœur bat tellement fort que j'ai l'impression d'avoir des palpitations. Mon corps ressent le plaisir imminent qu'il s'apprête à me donner quand son corps se presse contre le mien. Je sens mon sexe dur se presser contre mon ventre. Il me soulève avant de me jeter sur le lit, toujours sans quitter mes lèvres. Mes doigts caressent son t-shirt noir, descendant le long de son dos jusqu'à ce que j'arrive au bas de son haut que j'aide à retirer. 

Mes doigts continuèrent de caresser sa peau, ses abdos, son dos, ses pectoraux, tous ces muscles et ses tatouages qui dansent sous mes doigts. 

L'excitation m'empêche de réfléchir, de me concentrer sur autre chose que son corps tellement parfait. Ses yeux brûlent de désir, il passe sa langue sur sa lèvre inférieure avant de retirer mes vêtements tour à tour jusqu'à ce que je sois complètement nue. Ses lèvres viennent s'écraser contre mon sein droit qu'il mord avec une férocité qui me fait hurler. 

- C'est trop tôt pour hurler, il dit avec ce léger sourire que je ne connais trop bien. 

Sa langue parcourt mon ventre jusqu'à mon entrejambe. Je me mordille la lèvre quand sa langue se pose sur mon sexe. 

- Tu mouilles tellement, il soupire, je sais que tu as envie de moi. 

Je hoche la tête comme unique réponse, nos yeux ne se quittent plus. 

Encore, sa langue sait ce qu'elle fait, ses frissons me font courber le dos, mais ses yeux refusent de quitter mon visage. L'excitation parcourt tout mon corps jusqu'à atteindre un paroxysme qui fait hurler son nom en enfonçant mes doigts dans les draps du lit.

Nos souffles brûlants résonnent dans la tête alors qu'il se relève et s'enfonce en moi, m'arrachant un cri qu'il vient étouffer avec ses lèvres. 

J'enroule mes bras autour de ma nuque et l'embrasse au rythme de ses coups de rien, c'est à mon tour de l'embrasser agressivement. Des grognements étouffés par ma langue sortent de sa bouche. 

Il me pénètre plus profondément et accélère le mouvement, mon corps se crispe de nouveau. Je suis tellement trempée qu'il glisse facilement en moi. 

Quand nos corps fusionnent, quand nos âmes fusionnent, j'ai l'impression de perdre la tête, le plaisir me fait perdre la tête. Notre jouissance arrive simultanément comme une libération ultime et il s'écroule d'épuisement sur moi. 

J'enroule mes bras autour de lui, le serre plus fort que tout, je sens sa peau frémir sous mes doigts alors que nos poitrines se soulèvent en écho à cause de l'épuisement. 

Il se relève et avance de quelques pas avant de poser son front contre le mien. Nos regards se croisent, le mien timide, le sien confiant, mais tous deux traduisant le même sentiment : l'amour. Sa main se pose doucement sur ma joue, et je sens la chaleur de sa peau contre la mienne. Le monde autour de nous semble s'effacer, laissant place à cet instant de connexion profonde. Ses yeux, d'un éclat intense, me disent tout ce que les mots ne peuvent exprimer. Malgré les ténèbres et les doutes, il y a cette lumière, cet amour qui transcende nos peurs et nos différences.

- Tu n'as pas à avoir peur, murmure-t-il, je suis là. Je te protègerais des anges, de Dieu, je suis fort...assez fort pour te protéger. Je brûlerai le monde si tu me le demandes. 

Je ferme les yeux un instant, savourant cette promesse silencieuse. Oui, il est là, et j'avoue que je n'ai jamais peur quand il est prêt...






Blasphemous (DARK ROMANCE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant