Chapitre 26 : Cage

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Combien de fois ai-je vomi, combien de fois ai-je pleuré ? Combien de fois l'ai-je supplier de libérer l'homme ?

Pourtant, il n'a pas bougé. Ce sourire amusé qui me semblait tellement terrifiant à présent n'avait pas quitté son visage, une seule seconde. Il se moquait de moi, de ma souffrance de mon désespoir et se délectait des larmes qui dévalaient mes joues.

Il m'a dit que si je détournais les yeux, il retrouverait les cent enfants qu'il a sauvés et qu'il les tuerait un par un devant moi.
Sa voix grave a résonné dans mes oreilles et j'ai compris qu'il ne plaisantait plus du tout.

Alors, je suis resté là, immobile à observer les mouches se poser une à une sur le corps du policier, à les observer pondre leurs larves dans son corps, à écouter ses hurlements de terreurs qui résonnaient encore et encore dans la forêt.
Je n'avais que le droit de boire de l'eau, c'est tout.

Les mouches pullulaient sur son corps, son visage devint aussi rouge qu'une pomme, mais moi, je restais là, impuissante. Le cœur battant à la chamade. Et lui, restais près de moi, fumant quelques cigarettes occasionnellement pour se détendre, tout en s'assurant que mes yeux restent fixés sur le cadavre en décomposition.

Quand je pense qu'il y a un mois, mes problèmes les plus graves c'était de trouver une université. les choses ont pu déraper à ce point ? Comment je pourrais lutter ? Le fuir, m'échapper ? Comment ?
Je n'avais qu'un plan et il a lamentablement échoué et il est certain qu'il ne laissera jamais avoir une seconde fois. Je suis juste foutue.

Finalement, les hurlements cessent, les mouches continuent de proliférer mais au moins, je n'ai plus à attendre ces cris de douleur qui déchirent le cœur.

Le seul impact que j'ai eu sur Adam c'est de la faire fumée comme un pompier, maintenant, il semble toujours avoir une cigarette entre les lèvres.

Nous restons là encore, jusqu'à ce que la nuit ne tombe, jusqu'à ce que l'odeur de putréfaction se répand dans mon nez, envahissant tous mes sens.

Lorsqu'il se lève finalement, mon corps se met à trembler et recule instinctivement. Ma réaction ne fait que l'amuser.

- C'est un peu tard pour avoir peur, il aurait fallu y penser avant, Princesse.

************

Au finale, me voilà de retour au point de départ.
Dans cette gigantesque villa où il m'avait enfermé...

Je le suis jusqu'au garage, mon cerveau toujours figé sur la vision de ces mouches qui dévorent tout. Il pousse une porte que je n'avais pas remarqué qui donne sur un escalier s'enfonçant dans l'obscurité.

- Rentre, il m'ordonne d'une manière tellement autoritaire que mon corps obéis sans tenter de lutter.

- D'accord, je réponds la voix tremblotante.

Je n'arrive même pas à le regarder dans les yeux. Je ne me sens pas bien, un noeud se serre dans mon ventre. Je ne vois pas comment je pourrais essayer de m'enfuir ?

Il me poursuivra jusqu'au bout du monde.

Alors, je descends les marches doucement, essayant de ne pas en rater une à cause de la très faible luminosité du couloir.
Et finalement, j'atteins la dernière marche, je lève les yeux et observe avec horreur le spectacle devant moi.

Blasphemous (DARK ROMANCE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant