𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝓋𝒾𝓃𝑔𝓉-𝓃𝑒𝓊𝒻

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"Il pense sans cesse à la traversée des ténèbres. Comment revient-on du chaos ? Pour comprendre son obsession, il faut retourner dans le passé."

Charlotte, David Foenkinos, 2014

















𝒩𝑜𝓇𝒶𝒽



𝕷es mêmes souvenirs rendaient difficile la tâche de réviser depuis ce matin.

Je sentais encore la pression des mains d'Asia sur mes hanches, m'invitant à m'asseoir sur elle. Je percevais son regard tiraillé entre excitation et perplexité. Je me voyais à nouveau m'approcher d'elle pour l'embrasser... et elle, ne pas reculer.

Je lui plaisais, hein ? Quelque chose avait changé, je le sentais bien.

Et la bonne entente qui résidait entre nous depuis quelques jours me rendait anormalement euphorique.

Est-ce que c'était pareil de son côté ? Ou bien était-elle toujours indifférente face à moi ? Je ne savais plus quoi penser, ni comment me positionner, mais j'avais terriblement envie de croire que pour la première attirance sincère que je ressentais, elle n'était pas complètement insensible non plus. Quitte à être naïve, c'étaient mes conclusions, celles qui m'avaient tenu compagnie toute la nuit et qui, désormais, m'empêcher de réviser correctement depuis que j'étais réveillée.

J'avais donc fini par abandonner en fin de journée.

Mon propre reflet dans le miroir sur pied de la chambre ne me disait rien qui vaille. Un diner dans un manoir, c'est ce qu'avait annoncé Asia. J'avais enfilé une jupe noire et un chemisier bordeaux, mais j'en venais à me demander si je n'étais pas censée aller m'acheter une robe comme lors de tous les précédents évènements.

À force de questions sans réponses qui allaient me provoquer une migraine abominable, je pris la décision de quitter ma chambre pour aller demander conseil, tout simplement, quitte à me faire rembarrer si madame Ray n'étais pas d'humeur à parler mode et tricot.

Le canapé du salon était occupé par Ismaïl et Shane. Ils me saluèrent à l'unisson tandis que je zieutais les environs avec l'espoir d'y voir Asia, sans succès.

— Est-ce que... où est Ray ?

— Là, répondit une voix dans mon dos qui me fit sursauter.

Une main sur mon cœur, je fis face à la patronne qui se tenait devant moi sans que j'aie eu l'honneur de l'entendre arriver.

— Putain, soufflai-je. Vous allez tous me faire le coup, hein.

— Qu'est-ce que tu m'veux ?

Il était près de dix-sept heures et c'était la première fois de la journée que je la voyais. Elle avait dû rester enfermée dans sa salle de surveillance pendant des heures, et il était vrai que j'avais moi-même passé du temps dans ma chambre, pour me replonger dans mes cours, ne mettant le nez dehors que pour manger.

— Comment je dois m'habiller ? Avec une robe de soirée ? Un ensemble de fille à papa ?

— T'as déjà rencontré Maverik, tu peux laisser la première impression de fille à papa de côté. Pour la robe, c'est toi qui vois. C'est un diner dans une de ses propriétés privées, pas dans un lieu public. Ce n'est pas un gala.

— Donc je reste comme ça ?

Elle me dévisagea de haut en bas. Puis de bas en haut.

— Ta jupe est courte. Je suis pas trop d'humeur à péter la gueule aux curieux, ce soir. J'ai eu ma dose avec Charlie et Davis.

𝐀𝐁𝐘𝐒𝐒𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant