꩜La nuit est tombée depuis longtemps et le silence règne dans la maison. Seul le bruit de ma respiration rapide rompt ce calme oppressant. Je me redresse brusquement, le souffle court, le cœur battant à tout rompre. Encore un cauchemar.
Cette fois, c'était encore plus réaliste, plus terrifiant. Je me suis retrouvé à nouveau dans mon appartement, une silhouette indistincte se rapprochant de moi, ses intentions claires et menaçantes. Je me suis débattu, crié, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Personne pour m'entendre ou m'aider, juste cette silhouette sombre et au sourire narquois.Je me passe une main tremblante sur le visage, essuyant la sueur froide qui perle sur mon front. Mes muscles sont tendus, prêts à bondir, comme si le danger était encore présent, caché dans l'ombre de ma chambre. Je jette un coup d'œil à mon téléphone sur ma table de chevet : 3h47. Encore une nuit écourtée. Cela fait deux jours.
J'attrape mon téléphone, me lève doucement, essayant de ne pas faire de bruit, bien que je sois seul. La sensation de vulnérabilité est écrasante. Chaque petit bruit, chaque craquement de la maison semble amplifié, comme des menaces cachées dans le noir. Je marche sur la pointe des pieds jusqu'à la cuisine, cherchant à m'occuper l'esprit, à chasser les images terrifiantes de mon rêve.La cuisine est plongée dans une semi-obscurité, seulement éclairée par la lumière de la lune filtrant à travers les stores. J'allume une des lumières de plafond, sa lumière douce mais rassurante. Je décide de préparer du thé, après tout, je ne suis pas prêt de refermer l'oeil de sitôt.Je mets de l'eau à bouillir, les yeux fixés sur la bouilloire, mais mon esprit est ailleurs. Chaque cliquetis de l'eau qui chauffe semble me ramener à mon cauchemar, comme si la silhouette était encore là, quelque part, tapie dans l'ombre. Je me surprends à regarder autour de moi, la respiration sifflante. Une fois l'eau prête, je verse le liquide fumant dans une tasse et ajoute un sachet de thé vert. Je m'assois à la table de la cuisine. Mon regard erre autour de la pièce, chaque ombre prenant une forme menaçante, chaque bruit amplifié par ma paranoïa. La tranquillité de la maison, si rassurante en journée, devient un piège oppressant la nuit. Je repense à l'incident avec la batte. À quel point j'ai pu me sentir menacé par une simple silhouette. Mon esprit joue des tours cruels, transformant des moments de solitude en terreur nocturne. Je sais que c'est irrationnel, que je ne suis pas réellement en danger, mais cette conscience ne suffit pas à apaiser ma peur.Pour me distraire, je décide de lire quelques messages sur mon téléphone. Peut-être que voir des mots familiers de mes amis me rassurera.
Je déverrouille l'écran et vois plusieurs notifications de messages, mais aucune urgence. Quelques messages des gars, inquiets de mon silence, des photos d'eux et des nouvelles qu'ils partagent avec leur enthousiasme habituel. Je n'ai pas la motivation de leur répondre. Je ne saurais même pas quoi leur dire, j'en ai marre de mentir. Marre de paraître.
Mais n'est-ce pas ce que je fais depuis toujours, paraître? Présenter la meilleure version de moi même? Ça y est, les pensées noires. Je ne les chassent même plus, n'en ayant pas la force. Et tout est remis en question. Pourquoi avoir choisit cette voie là? La célébrité, le travail acharné, la pression. Et tout ça pour quoi, au final? Qui suis-je tellement? Qu'est ce que je veux faire? Qu'est ce que je veux réellement offrir au monde? Une image? du réconfort? Et qu'en est-il de moi dans cette histoire? Qu'en est-il de mon bonheur à moi et ma santé mentale?
Qu'ai-je fait pour provoquer de la colère chez certaines personnes? Qu'ai-je fait pour mériter ce qui m'amène ici aujourd'hui?
Les commentaires, les commentaires Jimin. Tu les connais: trop moche, trop gros, trop maigre, ne laisse pas assez de place aux autres dans le groupe.Mon poing s'écrase violemment sur la table alors que ma main tenant mon téléphone tremble. Je le lâche et attrape ma main, tête baissée, priant pour que ça s'arrête. Mes tripes se tordent, une boule se forme dans ma gorge et j'ai l'impression de suffoquer. Mon boul accélère et je sens la pression monter alors que tout mes souvenirs se mélangent. Les fois ou j'ai pleuré, crié, rit, eu peur. Puis cette nuit là revient, encore et encore. Je retient un cri de colère et ferme les yeux, portant ma main à ma tête. Les larmes ne sortent pas, elles ne doivent pas sortir. Je suis pris de bouffée de chaleur et n'arrive plus a bouger.
- Miaou.
J'ouvre les yeux et relève la tête, respirant fortement la bouche ouvert.
Le chat de la dernière fois, le chat de Micha? Mes sourcils se froncent d'incompréhension, ne comprenant pas comment il a atterri sur la table, face à moi sans même que je l'entende. Et surtout, comment est-il entrer? Mes pensées se stoppent et je regarde autour de moi, cherchant la quelconque faille que je n'avais pas détecter jusqu'à lors. Mais ce n'est rien de tout ça, j'ai simplement laisser la baie vitrée ouverte quand je suis descendu. C'est par là qu'il est entré. Assit devant moi, il me regarde, ses yeux verts me détaillant simplement. Je me redresse légèrement, le temps semble s'être arrêté. Ma main se recule de mon visage, et à ce simple geste déclenche des ronronnements chez le chat, qui se lève et vient se coller contre celle-ci. Je fais totale abstraction de mon allergie et le caresse doucement. Ma respiration se calmant et la boule de stresse se dissipe lentement. Son poil est doux, soyeux et très agréables. Mes doigts se perdent dans son pelage et sa chaleur. Il semble apprécier ce contact tout autant que moi car il se frotte, tourne sur lui même, ronronne et miaule en me regardant. Je souris, reniflant et essuyant mes joues.Soudain, un bruit sec retentit, un craquement quelque part dans la maison. Mon cœur rate un battement, mes muscles se tendent à nouveau. Je me lève précipitamment, renversant presque la tasse de thé et faisant peur au chat qui court dehors. Je saisis la batte de baseball que j'ai laissée près de la porte d'entrée après l'incident précédent. Mon esprit rationnel me dit que ce n'est probablement rien, peut-être le bois qui travaille, mais ma peur me fait imaginer le pire, surtout que j'ai laissé la baie vitrée ouverte. Je parcours la maison à pas feutrés, inspectant chaque pièce, chaque recoin. Les ombres semblent se déplacer, se tordre à la lumière de la lampe de mon téléphone. Mon cœur bat à tout rompre, chaque souffle est un effort. Je finis par m'arrêter dans le salon, me rendant compte que je ne peux pas continuer ainsi. Ma paranoïa me ronge, et je dois trouver un moyen de la contrôler. Je regarde la batte dans ma main et me trouve maintenant ridicule. Je retourne à la cuisine, pose la batte et m'effondre sur la chaise. Le thé est maintenant froid, mais je bois quand même une gorgée, cherchant à me réchauffer de l'intérieur. J'essaie de me rappeler les techniques de respiration que Monsieur Kim m'a donné, mais mon esprit est trop agité pour se concentrer. Soudain, le chat réapparaît sur la table, dans un saut majestueux et maîtrisé. Je le regarde, ma poitrine se soulevant rapidement. Il revient trouvé mes mains, s'y frotter. Et ce n'est qu'à ce moment là que je remarque qu'il porte un collier rouge. Je me redresse bien, continu de le caresser d'une main et attrape le médaillon doré.
- Ji. Je lis. C'est un prénom de fille ça, non?
Le chat tombe sur le dos, m'offrant son ventre pour plus de caresse. Je ris et m'exécuterez, constatent qu'effectivement, il s'agit d'une fille. Je continu de lui faire des patouilles tout en la regardant. Et je remarque que je me suis calmé, sans même le remarquer. Et je penses que je dois ça a Ji.
- Merci, Ji. Dis-je en la regardant.
Et comme si elle comprenait, un miaulement passe la barrière de sa bouche, me faisant rire doucement.
- Ta maitresse doit être en train de dormir, alors elle ne m'en voudra pas si je te garde un peu avec moi, pas vrai?
Je la prend doucement dans mes bras tout en me levant, abandonnant mon téléphone et ma tasse sur la table. Elle se laisse faire, tendant son corps sous mes gratouilles. Je jette un coup d'œil à l'entrée, m'assurant que la porte est bien fermée et verrouillée. Mon esprit rationnel reprend doucement le dessus, m'assurant que je suis en sécurité. Je m'assoit sur le canapé, libérant un peu plus le chat qui prend place sur mes genoux, ses ronronnements raisonnant contre moi. Je souris, et continu simplement de la caresser, sans penser à rien.
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Serendipity . P.JM.
Fanfiction꩜ Victime d'une agression dans son appartement à Séoul, le monde de la star internationale Park Jimin s'arrête brutalement. Traumatisé et bouleversé, il est incapable de participer à la tournée prévue avec son groupe. Pour se protéger et se re...