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Voilà, la maison est vide mise à part mon corps. Mais mon esprit n'est pas là, il est ailleurs. Je reste immobile, droit comme un piquet, au milieu de ce séjour immense. Mon sac sur mes épaules, comme un poids que je n'arrive pas à lâcher. Mes sens sont en alerte maximale, captant chaque bruit, chaque mouvement. Bien que le maison soit bien isolée, mes oreilles ne manquent pas un seul son provenant de l'extérieur. Le chants des oiseaux, le bruit du vent. Tout ce que j'ai remarqué en arrivant finalement. Mes yeux guettent tout les recoins, étudie chaque vue offerte par les baies vitrée. Elles me donnent une vue d'ensemble, mais me procure en même temps une insécurité dérangeante. Si je vois, ça veut dire qu'on me voit aussi. Mes doigts tremblent involontairement, et je sens mon cœur battre de plus en plus fort, presque douloureusement, à cette pensée. Sans réfléchir, je me dirige vers les baies vitrées et appuie sur chaque bouton, fermant les stores un par un. Les volets descendent lentement, l'obscurité enveloppant la pièce petit à petit. Je ne les laissent que partiellement ouverts, laissant la lumière passée tout de même. Je garde ouvert que celui me permettant d'avoir accès aux escaliers et au jardin clôturé.
Une fois fait,je soupire. Un semblant de soulagement se fait sentir, mais l'anxiété ne disparaît pas. Je dois m'occuper, trouver quelque chose à faire, sinon je vais sombrer dans mes pensées sombres encore une fois. J'ai déjà vécu cela. Pas dans un tel extrême, mais me perdre en moi même est bien trop dangereux, et je l'ai appris à mes dépens.

Je monte les marchesdeux par deux, la précipitation dans mes mouvements trahissant mon agitation intérieure. En entrant dans la chambre, je prends soin de refermer la baie vitrée à clef, un geste automatique pour me rassurer. Je retire mon sac de mes épaules, avec un soupir de soulagement et le pose sur le lit avant de l'ouvrir.J'en sort mon ordinateur, mes chargeurs, mon portefeuille et autre accessoires. Ainsi que le carnet que m'a donné le thérapeute. Il m'a conseillé d'écrire quand j'en ressens le besoin, de tout livré dedans. Et qu'à mon retour, il le lira. Si je l'y autorise. Bien qu'un échange régulier avec lui soit prévu tout au long de mon exile. Et des appels vidéos, qui ne sont pas négociable d'après lui. Mais je ne penses pas que discuter servira vraiment à quelques choses. Comme je n'en ai aucune envie. Je ne sais même pas ce que je fout ici. Je ne devrais pas être là. Je devrais être dans un avion en direction des États-Unis avec les autres à l'heure qu'il est. Non. Ne pas y penser.

J'attrape le tout et les rangent dans l'étagère présente dans la chambre. Posant le carnet près de ma trousse en forme de chat. J'aime bien les chats. Beaucoup. Même si j'y suis allergique. Mais ça aurait été une compagnie agréable ici. Ça aurait facilité cette solitude. Jungkook m'a proposé de prendre Bam avec moi. Mais, bien que j'aime beaucoup ce chien, en assumer la pleine responsabilité était stressant, et pas du tout approprié d'après mon thérapeute. Prendre soin de moi, avant tout a-t-il dit. Mais à quelle prix?

Je retourne vers le lit et plonge ma main dans la poche intérieur de mon sac et en extrait les anxiolytiques qui m'ont étaient prescrits ainsi que les anti-dépresseurs. Je regarde les flacons, n'y étant pas inconnus.
J'ai déjà dû en prendre, il y a longtemps, lorsque ça n'allait vraiment pas. La prescription était bien moins importantes qu'aujourd'hui et je n'en ai pas pris beaucoup. Je m'étais promis de ne plus en prendre, de ne plus chercher refuge dans les médicaments. Mais là c'est différent, j'en ressens le besoin. Alors j'ouvre les flacons et avalent deux cachets de chaque, comme il m'est prescrit. Pas plus de six de chaque par jours, et j'en ai déjà pris deux dans le ferry ce matin. Ça me laisse ceux du soir.
Je déglutis difficilement, ma gorge sèche rend dans l'acte douloureux. Sans eau à proximité, je referme les flacons et les glisse rapidement dans la poche de mon sweat, comme si je voulais les cacher. De honte, peut-être.

Serendipity . P.JM.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant