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Debout en équilibre sur la chaise, j'accroche le tableau au mur. Le clou qui s'y trouve semblait être destiné pour. Je redescend avec précaution et m'installe sur la chaise, fixant le tableau au dessus du bureau du petit salon. L'endroit parfait pour m'inspirer. Nous avons échangé nos numéros avant de nous quitter, promettant de rester en contact et de nous prévenir si l'un de nous souhaite se revoir. Je sors mon téléphone et prends une photo du tableau sur le mur, avec tout mon équipement en dessous. Puis, je lui envoie la photo avec un petit message :

*Jimin:
Merci encore, Micha. Ce tableau a déjà trouvé sa place ici et qui plus est, juste au dessus de mon atelier à moi. Encore merci.

18h47

Je pose mon téléphone et relève les yeux vers le tableau. Notre échange à encore un peu duré après son cadeau, mais une vague d'anxiété m'a submergé. Ce n'est pas que Micha m'ait mis mal à l'aise – bien au contraire, sa présence était réconfortante. Mais mon état actuel, cette lutte incessante avec moi-même, rend chaque interaction intense et épuisante. Et je ne m'en suis réellement rendu compte qu'aujourd'hui. Je repense à notre conversation, à la manière dont Micha a partagé sa propre vulnérabilité et à la force qu'elle en tire. C'est inspirant, et en même temps, ça me confronte à mes propres peurs. Je ne penses pas que nous ayons vécu des traumatismes similaire, mais si elle peut s'en sortir, je le peux aussi. Comme toutes les personnes qui s'en sorte.
Mais c'est peut-être ça qui me terrifie vraiment. Moi qui ai toujours cru être au dessus des autres.
Pas d'une manière vantarde ou je ne sais quoi. Juste que j'ai traversé tellement de choses, vécu tellement de chose, que j'avais oublié que moi aussi, je suis un humain. Que tout n'est pas toujours tout rose et parfait. Namjoon avait raison, nous avons trop tendance à l'oublier comme nous ne nous arrêtons jamais. Bien que nous ayons des vacances, nos pensées sont toujours tourné vers notre travail, les choses à venir, les projets. Ça n'arrête jamais de tourner là haut. Mais là.... je me rend compte que ça a arrêté de tourner. Et le fait que ce qu'il reste n'est que douleur et angoisse, c'est effrayant. Qu'est ce que j'ai vraiment? Qu'est ce que j'ai vraiment bâtit?
J'ai une famille, des amis, le groupe, mais à part ça?

Nous ne faisons quasiment que chanter à propos d'amour, mais l'ai-je déjà expérimenter? Je veux dire, vraiment?
C'est un sujet important, non? L'amour. Si tout le monde en parle autant et le désir à ce point, c'est que ça vaut le coup, pas vrai? Nous en parlons souvent, j'en chante les louanges. Mais qu'est ce que j'y connais? Certes, j'ai été un ado, mais ça n'a rien à voir.

Bien entendu, il y a l'amour pour nos fans. Ça c'est fort et puissant, mais est-ce suffisant?
Tu es hypocrite là, Jimin.
Non, ce n'est pas de l'hypocrisie. L'amour que je partage avec les fans est différent de l'amour amoureux.

L'amour des fans est généralement basé sur l'admiration et le respect pour mon talent, ma personnalité publique, et mon apparence. Les fans me voient souvent comme une figure idéalisée, un symbole de l'inspiration et de l'évasion. La relation entre moi et mes fans est généralement unidirectionnelle et médiatisée par des écrans ou des événements publics. Les fans n'ont pas un accès direct à ma vie privée. Ils n'aiment que ce qu'on veut bien leur montrer. De plus, il peut être intense mais souvent fluctuant, dépendant des performances, de la visibilité médiatique, et des phases de ma carrière. Je l'ai déjà remarqué. Cet amour est plus superficiel et peut changer rapidement. C'est de la facilité, ils peuvent m'idéaliser, me modeler à leur façon. Et c'est totalement ce dont parle la chanson Filter finalement. En ne voyant souvent que mes aspects positifs et en me plaçant sur un piédestal. Ils peuvent avoir des attentes irréalistes et se baser sur une image partielle et médiatisée.

Serendipity . P.JM.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant