Livre 1 - SAKH-ALBUR (7)

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L'intérieur de la tour était aussi impressionnant que l'édifice en lui-même. Le hall dans lequel elle se trouvait était parfaitement circulaire et occupait presque toute la largeur de la tour. Les murs de la pièce étaient couverts de portes donnant accès à diverses salles, bureaux, échoppes et bars, tous déserts. Cependant, l'attention d'Oleïa n'était pas portée sur les murs mais vers le centre de la pièce.

Le cœur de la tour était parfaitement creux.

Elle s'avança jusqu'au bord du trou, et vit que le cylindre de vide allait du sous-sol au dernier étage, qu'elle ne distinguait d'ailleurs qu'à peine. Tous les autres étages étaient faits comme celui sur lequel elle se tenait. Les balcons circulaires se succédaient sur des dizaines de mètres, puis se perdaient dans la pénombre qui cachait les derniers étages.

La tour entière semblait complètement vide, et tous les bruits de la ville avaient disparus.

Oleïa fit plusieurs fois le tour de l'étage à la recherche d'un escalier sans résultat. Le silence et la pénombre la mettaient mal à l'aise. Elle se trouvait à l'opposé de la porte lorsqu'elle entendit des claquements de bottes sur le sol pavé de la cour, devant la porte de l'édifice.

Son cœur s'emballa, et elle se mit à chercher fébrilement un endroit où se cacher. Elle s'élança vers la porte d'un bar à côté d'elle : fermée. Elle essaya trois autres portes en vain, puis empoigna la petite épée de Sankh qui pendait à son côté.

L'adrénaline brûlant ses veines, elle s'élança vers la porte d'entrée.

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Malgré sa blessure, Fahn avait insisté pour accompagner Sankh, bien qu'il ne sache pas exactement où ils allaient. La médecine ancestrale de Sankh lui avait déjà été utile, mais jamais pour de telles blessures. En quelques jours, ce qui avait été deux crevasses sanglantes traversant son abdomen s'était changé en deux cicatrices, desquelles n'irradiait qu'une faible douleur. Encore une fois Sankh lui avait sauvé la vie, et il en avait conscience.

- Je suis désolé maitre. Je devais la protéger et j'ai pas réussi... Dit-il, penaud. Encore une fois c'est vous qui avez réparé mes bêtises.

- Mais cesse donc de dire des âneries Fahnish, répondit le sage, ce n'est de la faute de personne. Un phrei de cette taille n'aurait jamais dû se trouver si près de la route, et tu as eu le courage de te dresser face à lui. C'est bien plus que ce qu'aurait fait n'importe qui à ton âge. Tu as été déconcentré par mon combat et tu en as oublié le tien. C'est une réaction normale. Et n'oublie pas que toi aussi tu m'as sauvé la vie avec ton tir.

Sankh donna une tape de sa main squelettique sur l'épaule de son élève. Il savait pertinemment que flatter l'égo de son protégé était la seule manière de lui rendre le sourire, et c'est tout ce que le sage voulait. D'autant que ce n'était pas entièrement faux.

Ils continuèrent d'avancer dans les rues sinueuses d'Aldaria en direction de l'Arche, le bâtiment central de la ville.

- J'avais jamais vu ça, dit Fahnish, pensif.

- Jamais vu quoi ? Demanda Sankh.

Il avait repris le ton paternel qu'il utilisait toujours lorsqu'il expliquait quelque chose à son élève.

- La magie d'Oleïa. Elle a envoyé balader le phrei comme si c'était un hamster ! Et sans Eclat en plus. C'est ça une Eriom, maitre ? C'est quoi sa forme originelle ?

- Je n'en sais rien, Fahnish... Le sage regardait dans le vide et caressait sa barbe. Je ne suis pas sûr de ce que nous avons vu, ni même qu'elle ait une forme originelle. C'est une Eriom, mais personne n'en sait beaucoup sur eux.

L'Héritage des Gardiens T1 - Les Planètes JumellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant