- Je t'avais dit qu'il ne coopèrerait pas de lui-même.
Le groupe était rentré dans une taverne et leurs deux poursuivants l'avaient suivi peu après.
- Il ne résistera pas longtemps, crois-moi.
La personne qui avait prononcé ces paroles avait le visage caché par une immense capuche. Il fit un geste dédaigneux vers le patron de la taverne, ligoté et bâillonné sur une chaise au centre de la pièce.
Le patron était un petit Eriomik, enrobé et barbu. Il était paniqué et essayait de pousser des cris, rendus inaudibles par le bâillon sale qui lui remplissait la bouche.
- Silence ! reprit l'homme à capuche. Je vais devoir être plus persuasif, puisque tu refuses de nous faciliter la tâche.
Il saisit la bourse en cuir qui pendait a sa ceinture, et en sorti une pincée de poudre grise.
- Attends.
Le deuxième homme sortit de l'ombre dans laquelle il était tapi.
- Je vais utiliser les méthodes plus classiques, ça me dérouillera un peu.
Sa voix était froide et ne reflétait aucune émotion. Il posa son fouet sur un tonneau et s'approcha de leur victime d'une démarche fluide, comme un félin traquant sa proie.
- De plus... nous sommes dans une cuisine, ce serait dommage de ne pas en profiter.
Il se déplaça lentement vers le comptoir central, et y prit un petit couteau d'office, dont il fit crisser la pointe aiguisée sur le plan de travail en fer. Le bruit seul fit flancher le patron, qui rentra la tête dans ses épaules et tenta de crier de plus belle.
L'Eriomik jouait avec le couteau tout en s'approchant du patron, prenant un malin plaisir à contempler les rictus de terreur qui déformaient les traits de sa victime. Le patron arrêta de crier, tétanisé. Arrivé à moins d'un mètre de son visage, le bourreau releva sa capuche. A la vue de son visage, les yeux du gérant s'ouvrirent en grand et il hurla de terreur en se débattant comme un dément.
En un geste fluide et dépourvu de la moindre trace d'hésitation, l'homme planta lentement la lame courte jusqu'au manche dans l'épaule du tavernier, dont le corps entier se raidit sous la douleur.
- Personne ne peut t'entendre, et tu le sais. Avons-nous toute ton attention?
Le tavernier hocha rapidement la tête, le visage déformé par la douleur et la peur.
- Si tu n'agis pas comme nous l'attendons, tu meurs. Si tu penses à nous trahir, tu meurs. Si tu cherches à t'enfuir tu meurs et si tu disparais ta famille, tes amis et toutes les personnes que tu as pu croiser pendant ta misérable vie, sans oublier ce trou que tu appelles une taverne, disparaitront. Suis-je clair ?
Le tavernier hocha vigoureusement la tête en grimaçant de plus belle.
- Très bien. En ce moment, un groupe de voyageurs mange dans ton établissement. Ils sont quatre et sont assis sur la table ronde du fond. Tu vas leur offrir un verre de ton meilleur cru à chacun, dans lequel tu verseras trois gouttes de ceci.
L'homme sortit une fiole d'une bourse à sa ceinture.
- C'est du sang de Skerbul. Ils seront morts en quelques secondes. Prévois un verre pour toi, sans poison, au cas où ils seraient suspicieux. As-tu des questions ?
Le tavernier hocha la tête.
- Si tu cries je t'égorge, prévint l'Eriomik.
Après avoir mis le couteau d'office sous la gorge du patron, il retira le bâillon.
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L'Héritage des Gardiens T1 - Les Planètes Jumelles
Fantasy[Trilogie, fantasy, publication les mardi et vendredi à 17h] Chloé, 17 ans, se réveille en sursaut dans une cave inconnue pour découvrir qu'elle n'est subitement plus ni sur terre, ni humaine. Rapidement embarquée dans une quête dont elle ne compre...