Livre 1 - SAKH-ALBUR (13)

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- Maitre !

La tête de Fahnish dépassait entre les feuilles de l'arbre sur lequel il était monté pour manger son sandwich.

- Il y a une charrette qui arrive sur la route, elle sera là dans dix minutes je pense. Elle transporte des tapis, ça doit être un marchand, il pourrait peut-être nous emmener !

Sankh se caressa la barbe du bout des doigts et adressa un regard inquisiteur à Héli qui affutait son couteau à quelques mètres de lui.

- Je n'aime pas cette idée, répondit le maitre d'armes, mais nous serions moins suspects si nous pénétrions dans le village en charrette plutôt qu'à pied. Et nous aurions plus de chances de devancer les messagers Aldariens. Il nous faut simplement espérer que cet homme soit bien un marchand et non un espion ou un chasseur de primes.

Il se tourna vers Oleïa.

- Nous sommes à la frontière d'un Territoire où seule la richesse compte : Malkira. Ne faites confiance à personne, ne parlez que si c'est absolument nécessaire, et surtout... (Héli se tut et baissa imperceptiblement les yeux durant un court instant.) Gardez une arme à portée de main à tout moment.

Il désigna l'épée courte qui pendait à la ceinture de la jeune Eriom, et tendit une hachette à Fahnish.

- A partir de maintenant ces armes dorment avec vous, elles marchent avec vous et elles se lavent avec vous. Est-ce clair ?

Les deux compères hochèrent la tête docilement et le groupe se mit en marche en direction de la charrette que Fahn avait repérée.

Le conducteur était un Eriomik d'âge moyen coiffé d'une longue queue de cheval tombant dans son dos et vêtu simplement, qui accepta d'aider le groupe avec un grand sourire. Il ne leur posa aucune question et ne semblait se soucier ni des raisons de leur présence ici, ni de leurs identités.

Et c'était tant mieux.

Les yeux rieurs de l'Eriomik poussaient à la conversation, et les voyageurs discutèrent de futilités durant tout le voyage. Même Sankh et Héli se joignirent aux échanges malgré leur méfiance. Il était marchand de tapis et revenait des Marécages Orientaux pour revendre sa marchandise au marché d'Irkish « avec une marge généreuse », avait-il ajouté avec un clin d'œil complice.

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Le groupe avait atteint la route d'Askun et avait trouvé un moyen de transport discret pour atteindre la ville rapidement.

A quelques centaines de mètres, deux silhouettes se préparaient à les suivre.

Sur le sol près d'eux étaient posés un fouet de lianes et une bourse pleine d'une fine poudre grise.

Seules deux personnes utilisaient ces armes en Elekys.

Seules deux personnes avaient, jadis, vaincu à eux seuls la Garde Impériale.

Seules deux personnes iraient jusqu'en enfer pour mener leurs missions à bien.

Seules deux personnes auraient pu être appelées pour la basse besogne qu'on leur avait confiée.

- Envoie un corbeau à la Boucle, notre mission touchera bientôt à sa fin.

Ils se levèrent, rangèrent leurs armes, revêtirent leurs capes et reprirent leur traque.

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Le voyage jusqu'à Askun se déroula sans embuche. Une fois arrivés, et après avoir chaleureusement remercié leur chauffeur, le groupe se mit en quête d'une auberge pour y passer la nuit. Ils commenceraient dès le lendemain à chercher un bateau pour rejoindre Irkish au plus vite et devancer les messagers de l'Ordre qui étaient sans aucun doute déjà sur la route, mais qui restaient sur les routes commerciales par peur des bandits et des Fosses.

L'Héritage des Gardiens T1 - Les Planètes JumellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant