Where hope leads us

chapitre 4

     Mike se sentait comme un garçon perdu à la recherche de son père au milieu du désert. Nulle part pour se réfugier comme à la maison. Pendant des années, il avait tenté de combler ce vide, en vain. Chaque seconde livrée à lui-même quand il se trouvait dans ses parages. Aucune distinction entre le paradis et l'enfer. Aucune véritable définition du bonheur ou de la souffrance. Mais en rencontrant Megan, le monde semblait avoir retrouvé ses couleurs. Les cendres de son cœur s'étaient relevés et embrassés. Une rédemption qu'il n'avait jamais imaginé vivre. Une rédemption que Megan avait su lui offrir, celle qui lui avait appris l'espoir.
      Deux jours à rester enfermé chez lui, la douleur le tiraillait toujours. Deux jours à rester dans une bulle avec Megan qui était à ses petits soins. Il essayait parfois de se ménager, à se montrer plus fort mais elle n'était pas dupe. Deux jours à ne pas quitter le lit mais il pouvait désormais bouger sans trop de difficulté. Dans un état qui avait testé sa patience, Mike avait dû résister à l'envie de rejoindre Megan qui se déplaçait les jambes nues dans l'appartement. C'était anodin mais savoir que Megan attendait la même chose que lui le rendait nerveux. Maintenant que ses craintes s'étaient évaporées, il voulait lui montrer à quel point elle l'attirait.
     Endormi depuis une heure, le jeune homme se réveilla avec deux personnes à son chevet. À côté de sa petite-amie, il reconnût le visage soucieux de Jay.   
     — Bon sang, t'as une mine épouvantable... Je comprends que tu ne veuilles pas sortir dans un état pareil.
     — Bonjour à toi aussi, soupira Mike.
     Megan sourit et les laissa seuls.
     — Au moins t'as quelqu'un à tes petits soins. Plus que ça même.
     Il lui fit un clin d'œil mais Mike secoua la tête. Surpris, Jay s'installa abruptement sur le bord du lit et le fixa.
     — T'as pas encore conclu ?
     — Ne parle pas comme ça, grogna Mike.
     — Oui, enfin, tu sais que je veux pas dire dans ce sens, s'excusa Jay. C'est la femme que tu aimes, normal que tu veuilles lui faire l'amour.
     — T'as vu l'état dans lequel je suis ? J'étais pire il y a deux jours.
     — Je sais. Je suis passé hier. J'imagine que tu as oublié, tu étais dans les vapes avec le médicament que je t'ai apporté.
     Après confusion, Mike se souvint que la mère de Jay était médecin. Au courant de sa situation avec son père, elle lui avait plusieurs fois conseillé de porter plainte, de le dénoncer mais Mike avait toujours refusé. Une situation qui l'empêchait de dormir la nuit, mais ça, elle ne l'admettait pas.
     — Ma mère était à deux doigts d'appeler la police, dit Jay.
     Devant le regard alarmé de Mike, son meilleur ami le rassura en lui promettant qu'elle ne le ferait pas.
     — Ça a été dur de la convaincre... Elle a raison, mec, il serait temps que tout ça s'arrête.
     — Ne recommence pas, s'agaça Mike.
     — Je dis juste, dit-il en se raclant la gorge.
     Megan passa de nouveau devant eux sans s'arrêter et Jay revient sur le sujet de leur relation.
     — Alors, elle m'a dit qu'elle resterait jusqu'à que Louis revienne.
     — Oui, oui.
     — D'ici là, tu te sentiras beaucoup mieux.
     — Probablement.
     — J'espère que tu feras bon usage des cadeaux que je t'ai offert.
     — Jay !
     Malgré son agacement, Mike ne pût le réprimander puisqu'il en rit également. À le voir avec un visage plus lumineux, Jay continua sur sa lancée. Parler de Megan était la solution idéale pour booster son humeur. Lui donner l'impression d'être intouchable.
     — Elle m'a dit qu'elle en avait envie aussi.
     — C'est vrai ?
     — Ouais. Elle était prête depuis longtemps. C'est juste que moi, j'avais trop peur pour le voir.
     — Ah c'est connu, la peur nous fait manquer tellement de choses. Mais c'est pas trop tard, mon gars ! s'enthousiasma Jay.
     — Je sais, sourit Mike.
     Jay calma son excitation et le regarda avec une tendresse infinie mélangée à une inquiétude aberrante. Il essayait d'être heureux pour Mike d'avoir trouvé l'amour mais il détestait comment son père lui mettait les bâtons dans les roues. Presque ému, Jay refusa de se laisser aller dans ses émotions et se leva d'un bond.
     — Bon, je vais y aller. Lâche-toi, OK ? Elle te veut aussi.
     Son ami acquiesça et le regarda s'en aller avec un sourire qui ne disparût pas rapidement. Mais la fatigue le rattrapa, il cligna ses yeux lentement et en dernière image, vit sa petite-amie le rejoindre au lit. Cette image du mini-short le suivit dans ses rêves.