CHAPITRE 25 - Sur le trajet de la vérité

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Parée de mon sac à dos, de vêtements propres et de mes baskets usés, je me dirigeai avec détermination vers l'ascenseur.

Une permission accordée pour l'ensemble de l'escouade, tant que le soleil parcourait le ciel. Je guettai ma montre ; six heures trente tapantes.

Pas de temps à perdre, les premières lueurs éclaircissaient déjà la ville, au-dehors. C'était jouable, un aller-retour par le train, direction la Normandie.

Je me remettais à peine de ce tête-à-tête avec la capitaine. Ses réprimandes se bousculaient dans ma tête. Pourquoi désapprouver le sauvetage de Charly, alors que d'autres le soutenaient ? Peu importe. Si je devais recommencer, rien ne changerait !

Soudain, en plein milieu du hall central, une main agrippa fermement mon biceps.

— Tu fais quoi, là ? lança Dany.

Je dégageai mon bras, et repris mon chemin sans broncher.

Le Méta exécuta deux grandes enjambées, et me bloqua le passage.

— Tu pars en voyage ?

— Pousse-toi, Dany.

Je tentai de me faufiler, mais à chaque essai, son corps fit obstacle.

— Tu vas où ? insista-t-il.

Je soupirai, lasse de ce petit jeu.

— À ton avis ?

Il croisa les bras, et me défia du regard.

— Hors de question.

— Je fais ce que je veux ! grondai-je en fronçant des sourcils. J'ai ma permission. Maintenant, s'il te plait, veux-tu bien te décaler ? J'ai un train à prendre.

— Un train ! rit-il. Et comment tu l'payes, ce train ?

Je fronçai des sourcils.

— Ça m'est égal, grommelai-je. Je monterais dans ce train, quoi qu'il en coûte ! Dany, s'il te plait, je n'ai pas le temps.

Il passa sa main sur le menton, et se gratta sa barbe naissante.

— J'viens avec toi. Mais on prend la caisse.

*

Ainsi, je me retrouvais sur la banquette avant de la fourgonnette quelques instants plus tard. Les vérifications effectuées au préalable par la Garnision, nous quittions le parking de la Guilde sans encombre.

Inutile de batailler face à l'obstination de Dany, au fond, je me rassurais de sa présence. Malgré son caractère singulier, ma conscience lui donnait raison. Si cette rencontre imprudente tournait au vinaigre, les talents du Traqueur ne seraient pas de refus.

Néanmoins, je ne pouvais m'y résoudre. Les Karlsten étaient ma seconde famille. Je ne pouvais pas concevoir que ce clan familial bourré d'une bonté inégalable puisse agir avec malveillance.

— Attends-moi là, déclara Dany en coupant le moteur.

Il avait garé le véhicule à l'arrache, en centre-ville, et s'éclipsa brièvement. Puis, il revint avec un paquet qu'il jeta à l'arrière du véhicule. Je me tournai, et constatai l'amas de fleurs entremêlé dans un sachet kraft.

— Un bouquet de fleurs ? m'étonnai-je pendant que Dany vrombissait à nouveau le moteur.

— Au cas où, si c'est pas un piège.

Je haussai les sourcils. Dany ne cessait pas de m'étonner, à travers ses comportements remplis d'énigmes.

Le paysage défilait à toute vitesse, je me satisfaisais en secret de ce trajet plus agréable. Toutefois, je me résignais. Le bavardage n'était pas la spécialité de Dany et à en croire ses dires, une heure nous séparait de la Normandie.

GUILDE : HéritageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant