Chapitre 28 - Djebril

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Cela devait bien faire 5h que Djebril n'avait pas bougé d'un poil, au fond de sa chambre, il était recroquevillé sur lui-même assis à terre et adossé au mur. Face à lui, la longue fenêtre de sa chambre donnait sur la vallée et au loin la mer. Il ne savait pas exactement combien de temps il était resté là en pleurant, le soleil commençait à se coucher indiquant qu'il y avait passé au moins toute l'après-midi dans cette même position. Pourtant toutes ses heures n'avait pas suffit à le calmer, il se sentait honteux et triste.

La première fois qu'il avait vu Julien, c'était juste après son enterrement et que Lenie était partie. Il s'était dit que c'était parce qu'il était en état de choc et manquer de sommeil. Il ne lui avait pas prêté attention et avait préféré faire comme-ci il n'avait rien vu, la deuxième fois, il changea d'avis. Julien n'avait pas été la personne dont il était le plus proche au château, ni pendant la tournée, mais sa mort brutale l'avait tellement marqué, que le fait de le voir effacer petit à petit ce souvenir douloureux.

Djebril n'était pas bête, c'est pas bon signe de voir des choses qui n'existe pas, encore moins quand c'est votre ami décédé. Mais cela l'aidait beaucoup, il se sentait apaisé après ses discussions avec Julien. Plusieurs fois Djebril s'était dit qu'il en parlerais à ses amies, mais au final la peur du jugement l'avait toujours empêché de se livrer. Quand soudainement Axel l'avait surpris, toute cette peur avait surgi en lui, le poussant à fuir. Depuis, il s'était enfermé dans sa chambre, et ne comptait pas en sortir de si tôt.

Alors qu'il regardait le soleil se coucher, une voix provenant de la porte vint interrompre ses pensées.

"Mon chat, c'est moi, Lenie toqua doucement à la porte en même temps. Est-ce que tu peux m'ouvrir ?"

Un silence s'installa, la benjamine attendant la réponse de Djebril. Son cœur se mit à battre plus fort, il avait confiance en elle, sa petite sœur, son âme sœur. Mais il était aussi tiraillé par la peur et la honte.

"C'est juste moi, s'il-te-plaît ouvre moi, on est pas obligé de parler mais laisse moi voir que tu vas bien" sa voix était pleine de tendresse. Djebril prit une grande inspiration avant de se lever et déverrouiller le verrou de la porte. Il se réinstalla de suite dans le coin de la pièce face à la fenêtre quand Lenie entra et referma la porte derrière elle. Elle s'avança doucement jusqu'à lui, puis déposa sa main sur sa joue pour la caresser.

"Tout va bien mon chat, ne pleure pas, tu vas bien. Djebril releva la tête vers Lenie.

_ Lenie je te promet que je suis pas fou ! Il chuchotait presque.

_ Personne n'a dit que tu l'étais, tu n'es pas fou mon chat, tu as juste besoin d'aide et d'extérioriser tout ça !

_ Je sais qu'il est pas là... Mais ça semble si vrai. Je veux juste qu'on me laisse tranquille, je ne fais de mal à personne.

_ Tu t'en fais à toi, tu t'empêches de passer à autre chose.

_ Je vais très bien, souffla-t-il.

_ Dje, tu vas pas bien, tu t'enfuis dès que quelque chose fait référence à la fusillade. Et on a parlé avec tes sœurs, elles nous on dit que tu n'avais aucun projet musical en cours.

_ Quoi ? Mais de quoi tu te mêles ! Il rejette la main de Lenie qui était posée sur la sienne. Ça te regarde pas, ni elles d'ailleurs.

_ Écoute on s'inquiète tous pour toi, nous tes amis, et ta famille. On veut simplement t'aider mon chat.

_ J'ai pas besoin d'aide. Tu peux y aller merci !"

Il se remit à fixer l'horizon à travers la fenêtre, Lenie resta quelques minutes puis partie de la chambre. Le soleil était définitivement couché quand Helena entra dans la chambre avec une assiette. Elle alla s'asseoir à côté de lui et déposa l'assiette en face.

Stay With Me - Helenie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant